A travers larmes et errements nous fusionnons notre nature extérieure et notre nature intérieure et trouvons notre force, notre éternité.

Publié le par Michel Durand

A travers larmes et errements nous fusionnons notre nature extérieure et notre nature intérieure et trouvons notre force, notre éternité.

ISABELLE BAECKEROOT

Fragilité

La grande question de l'homme est sans doute de savoir d'où il vient, où il va. Il est sur cette terre comme blessé par cette question et toujours à croire qu'il est seul à porter cette interrogation. Il lui faut faire un retournement radical pour accepter cet immense mystère de sa présence. L'image des barques comme représentation de cette navigation sur une mer toujours en mouvement, de l'esquif dans l'immensité de l'espace, me semble une métaphore très adaptée à notre humaine condition. Dans sa forme « basique », la barque est un ovale, comme celui par lequel on représente le croisement de deux cellules, croisement qui est le commencement de notre vie. Deux minuscules cellules ! Comment ne pas penser à la fragilité ! Fragilité qui lui fait verser bien des larmes, souvent vécues comme signe de faiblesse. Pourtant c'est à travers ces larmes, à travers ces questions et ces errements apparents que nous pouvons faire fusionner notre nature extérieure et notre nature intérieure et trouver ainsi notre force, notre éternité.

BASA 2013, biennale d'art sacré actuel, Fragiles, Isabelle Baeckroot, LYON

Pour ce travail sur la fragilité, j'utilise mon matériau de prédilection qui a déjà un gros atout : le verre est cassant, blessant quelquefois, il a aussi cette transparence qui fait « bouger» l'œuvre dans la lumière et lui confère un aspect mouvant, mobile, changeant.

Les barques-matrices, frêles esquifs ballotés sur les océans représentent notre humanité, notre germe d'humanité plus précisément. Les larmes sont notre capacité à nous questionner, à être en sympathie les uns avec les autres, à nous révéler, à nous fondre, et à sourire et rire, par jeu des contraires, comme notre fragilité est notre force.

Toutes les ombres terrifiantes, toute la noirceur du monde s'effacent quand mon cœur te retrouve.

Mère des origines.

« Dans quelles flammes je brûlerais, dans quelles barques je naviguerais ?

J'irais là où me porteront les flots de la vie, jamais indécise, même ignorante de mon destin. » (IB)

 

 

 

Publié dans Art

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