Les décideurs sont tellement aveugles face au monde courant à sa perte, que, pour se faire entendre d’eux, seule la parabole s’avère audible

Publié le par Michel Durand

A l’issue d’une manifestation de solidarité samedi après-midi à Calais, une centaine de migrants ont investi une entreprise inoccupée.

A l’issue d’une manifestation de solidarité samedi après-midi à Calais, une centaine de migrants ont investi une entreprise inoccupée.

Les décideurs sont tellement aveugles face au monde courant à sa perte, que, pour se faire entendre d’eux, seule la parabole s’avère audible

Samedi 12 juillet, je me serai senti très mal si je ne m’étais pas associé aux manifestants, tant pour soutenir les associations d’accueil, les migrants de Calais (voir ici) et d’ailleurs, que pour soutenir l’indispensable cri propalestinien afin de demander à Israël de se comporter en adulte responsable. Seul les tout petits enfants ripostent spontanément sans outil de réflexion.

300 à 400 personnes se sont rassemblées samedi, à Calais, en soutien aux migrants, malgré l'arrêté "anti-regroupement" de la mairie

300 à 400 personnes se sont rassemblées samedi, à Calais, en soutien aux migrants, malgré l'arrêté "anti-regroupement" de la mairie

Je trouve dramatique qu’un homme politique, élu pour le service du bien commun, puisse recommander d’agir avec retenue. Tu peux frapper, riposter, mais tâche de te retenir un peu. Ne frappe pas trop fort !

« Devant cette situation dramatique, les gouvernements occidentaux se cantonnent une nouvelle fois à "dénoncer l’engrenage de la violence" sans désigner le responsable de cette nouvelle tragédie, et appelant seulement le gouvernement israélien à la "retenue". Le président François Hollande est même allé jusqu’à cautionner l’agression d’Israël contre la population de Gaza en déclarant, lors de son entretien téléphonique avec Benjamin Netanyahou le 9 juillet dernier, qu’il appartenait au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger la population face aux menaces" ».

Pour en lire plus…

Qui était dans la rue, à Lyon, ce samedi pour dire son désaveu ?

Certes, pas le citoyen attaché à la croissance de ses avoirs financiers. Pas le politique souhaitant à tout prix, conservé le pouvoir que lui donne sa place d’élu. Pas l’institutionnel des organismes chargés de l’accueil des migrants, clandestins ou non… Certes, ils pouvaient être présents ; alors, je n’ai pas vu.

Était à Lyon devant l’Opéra une poignée de militants qui exprimaient leur conviction que tout homme soit respecté. Le témoignage de Calais, me comble d’espérance. Il y a un chemin à suivre en se mettant à l’école des squatteurs raisonnés. Voir ici !

Était à Lyon, place de la République, puis place Bellecour, une foule de très jeunes qui, par l’origine de leurs parents, se sentent solidaires des celles et ceux dont les droits élémentaires sont anéantis. La périphérie disait son ressenti en centre ville.

Étaient dans la rue ceux qui ressentent que la société occidentale aveuglée dans sa course vers plus de croissance économique demeure inapte à considérer les attentes humaines fondamentales des rejetés du système occidental.

Mon homélie de ce jour, n’évoque pas, contrairement à mon habitue, l’actualité immédiate. Par contre, ma méditation à ce propos, s’enracine profondément dans le message évangélique et en cela, rejoint l’actualité. Les hommes et les femmes qui appartiennent aux sphères de décisions, sont tellement sourds et aveugles devant un monde qui court à sa perte, que pour se faire entendre d’eux, il n’y a que la parabole qui soit audible. C’est ce que j’exprime notamment avec les cercles de silence. Mais, honnêtement, je ne peux en parler qu’avec grande humilité, tellement nous sommes de minuscules grain de sable, inaptes à enrayer le fonctionnement de la machine productiviste.

Avec le groupe Chrétiens et pic de pétrole, nous disons qu’il est de notre devoir de regarder l’avenir avec espérance. C’est plus facile à dire qu’à vivre.

Je vous invite alors à la lecture ou à l'écoute de l’homélie de ce jour donné, à Lyon, en l’église Saint-Polycarpe. 

Lire encore : dans l'impasse, les migrants de Calais s'organisent.

Samedi à Calais (le parisien.fr)

Publié dans Eglise, évangile

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