L’enjeu écologique est une prise de conscience morale des risques de déséquilibre climatique et économique que court la planète.

Publié le par Michel Durand

L’enjeu écologique est une prise de conscience morale des risques de déséquilibre climatique et économique que court la planète.

 

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Responsables de la « maison commune », il nous faut tenir compte des dégâts que provoque une société tout entière fondée sur l’augmentation de la consommation.

Ce qui m’effraie dans le vote des Anglais, ce n’est pas leur sortie de la volonté de créer une véritable Europe. Le gouvernement britannique, soutenu par son peuple, à la suite de M. Thatcher a-t-il un jour vraiment manifesté sa volonté de penser une entente humaine avec les habitants des pays d’Europe ? Ce qui m’effraie, ce sont les arguments racistes qui s’attachent au refus d’envisager une commune humanité.

Je m’accorde avec les critiques formulées à l’adresse des techniciens de Bruxelles. Ces « experts » non élus qui dictent aux élus la marche économique et politique à suivre ont tout pouvoir. Les modèles libéralo-économistes qu’ils mettent en œuvre ignorent radicalement les attentes basiques humaines. Pour évoquer cette technocratie à combattre, je ne peux que reprendre les analyses de Jacques Ellul.

Ce qui m’effraie dans cette actualité, c’est l’égoïsme majoritaire. Que l’on sorte de l’Europe parce celle-ci s’enfonce dans l’économisme, d’accord. Mais pas d’accord de vouloir rompre avec les efforts d’union en enfermant les migrants dans des camps loin des confortables maisons des villes et villages de l’Europe. La pression de la droite xénophobe m’effraie. 

Le texte de la conférence des évêques de France publié le 20 juin 2016, s’il est communiqué par les curés aux fidèles chrétiens, pourra alimenter les réflexions et les engagements électoraux des citoyens. J’en cite quelques phrases :

« L’être humain est plus qu’un élément du processus économique. Les progrès technologiques et économiques doivent être au service du bien de tous et non seulement du profit de quelques-uns. C’est donc vers une économie du partage que nous devons avancer, vers un partage plus équitable du travail et des fruits du travail. »

« Une société vivante ne peut pas être la simple addition d’intérêts ou d’accords particuliers. Elle repose nécessairement sur la recherche du bien commun et la mise en œuvre de moyens de solidarité efficace. C’est une des grandes responsabilités de l’État d’organiser cette solidarité, surtout dans les périodes de grandes difficultés économiques. Partager dans les périodes d’opulence peut paraître relativement indolore : il ne s’agit que de distribuer le superflu. Dans les périodes de restriction, il s’agit de partager en prenant sur le nécessaire. »

« Mais plus largement que l’accueil des réfugiés, nous devons nous interroger sur la manière dont nous traitons des migrants arrivés dans notre pays depuis plusieurs années. Est-il aujourd’hui tolérable que des milliers d’hommes de femmes et d’enfants vivent sur notre territoire dans des conditions trop souvent inhumaines ? »

« Le projet européen ne peut se poursuivre ni se développer sans une véritable adhésion des peuples d’Europe. Cette adhésion suppose de respecter davantage le fait historique et culturel des nations qui composent le continent. Une véritable pratique de la subsidiarité, telle qu’elle est inscrite dans ses textes fondateurs, serait une nouvelle chance pour l’Europe. »

« L’enjeu écologique n’est pas simplement une vision naturaliste du monde, c’est une prise de conscience morale des risques de déséquilibre climatique et économique que court la planète. Responsables de la « maison commune », il nous faut mieux tenir compte des dégâts que provoque une société tout entière fondée sur l’augmentation de la consommation. Nous avons la charge d’un monde qui a ses limites et nous ne pouvons pas l’épuiser comme s’il était sans limites. La sagesse nous invite à revoir nos modèles de consommation et à inventer un monde moins destructeur et plus juste. »

Publié dans Politique, Anthropologie

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