Il ne suffit pas d’entendre l’Évangile, il convient de se retrouver en petit groupe, afin de discerner comment le mettre en pratique

Publié le par Michel Durand

 Il ne suffit pas d’entendre l’Évangile, il convient de se retrouver en petit groupe, afin de discerner comment le mettre en pratique
 Il ne suffit pas d’entendre l’Évangile, il convient de se retrouver en petit groupe, afin de discerner comment le mettre en pratique

source des images 1 et 2

Dn 12, 1-3 : En ce temps-ci, ton peuple sera délivré.

Ps 15 (16), 5.8, 9-10, 11 : Garde-moi, mon Dieu, j’ai fait de toi mon refuge.

He 10, 11-14.18 : Par son unique offrande, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qu’il sanctifie.

Mc 13, 24-32 : Il rassemblera les élus des quatre coins du monde.

 

Nous nous réunissons dans ce bâtiment, église Saint-Maurice, parce que nous voulons prier ensemble. Ce n’est pas parce qu’il y a un prêtre célébrant l’eucharistie (on dit plus souvent, la messe) que nous sommes ici ; c’est parce que nous souhaitons entendre la Parole divine et recevoir le don que Dieu nous fait. Même sans prêtre célébrant, nous pouvons nous réunir afin de nous nous tourner vers le Créateur de toutes choses pour maintenant et l’éternité.

 

Homélie

Trois paragraphes se dessinent dans cet évangile.

1/ une grande détresse signifiée par l’obscurité, le bouleversement du ciel, de la terre et de leurs extrémités.

2/ l’observation de la nature montre ce qui va arriver. Les premières feuilles vertes annoncent le printemps.

3/ l’insondable mystère de Dieu, l’inconnaissable.

 

Et, nous pouvons établir un parallèle avec notre vécu quotidien

1/ le monde dans lequel nous vivons montre plein de détresses qui engendrent de grandes désespérances.

2/ une sensibilité écologique indique les chemins nouveaux à prendre alors que nous errons dans d’anciennes habitudes.

3/ une confiance absolue aux pouvoirs des sciences nous ferme à l’écoute de l’indicible Créateur. Et nous vivons comme si Dieu n’était pas le Créateur exclusif. Le monde athée se permet toutes les innovations biologiques. Ainsi, éduqués depuis un XVIIIe siècle croyant en la toute puissance de la raison nous voulons obtenir notre épanouissement individuel par nos propres forces.

Disant cela, je nous invite à une révision de vie. Que devons-nous convertir pour nous approcher de la vie que, dans son Évangile, Jésus nous demande de vivre.

Voici en exemple, un fait, certainement loin de ce que nous vivons, mais qui peut nous permettre de réfléchir sur tout ce qui se dit dit actuellement à propos de la révision des lois de bioéthique. J’aurais pu prendre l’actualité des « gilets jaunes », mais je n’ai eu connaissance de ce mouvement qu’après ma méditation.

« Être mère à l’âge d’être grand-mère. Une femme vient de donner naissance à ses deux premiers enfants, deux jumeaux prénommés Michael et Josua, à l’hôpital cantonal des Grisons à Coire, en Suisse. Jusque-là rien d’étonnant, à ceci près que cette « jeune maman » est âgée de 66 ans. Pasteur à la retraite, elle n’avait jamais eu d’enfant et a profité des progrès de la médecine pour tomber enceinte. C’est en Ukraine que son désir d’enfant a pu prendre forme, grâce à un « baby pack », réunissant un don de sperme et un don d’ovocytes. »

 

Comme, me semble-t-il, je le dis souvent, il ne suffit pas d’entendre l’Évangile à la messe dominicale, il convient de se retrouver en petit groupe, afin de discerner comment mettre en pratique ce que Jésus nous enseigne.

Voici un autre exemple qui peut nous aider à regarder le monde dans lequel nous vivons et nous impulser à changer. Je vous invite à regarder sur Arte+7, la série « Ad vitam » qui montre un monde où la science a supprimé la mort naturelle. Celle-ci n’est plus qu’un vague souvenir. Avoir des enfants n’est plus envisageable ; les jeunes ne trouvant plus leur place recourent massivement au suicide. Bref, vous avez entendu parler de transhumanisme.

 

Ad vitam, dans sa science-fiction, pose donc la question qui est au cœur des réflexions actuelles sur la transhumanité : qu’adviendrait-il de nos vies si la mort n’en faisait plus partie ? Plus que réparé, que l’homme soit augmenté afin de vivre heureux dans son individualité -au moins celui qui peut se payer ses prouesses techniques - n’est-ce pas terriblement angoissant ?

Les lois permettant pour tous la procréation médicalement assistée tiennent-elles compte que tout humain doit entreprendre le « voyage haletant et vertigineux vers la compréhension -et l’acceptation- de notre mortelle condition? »

Reprenons les textes de ce jour.

La première lecture (Dn 12, 1-3) indique qu’un envoyé de Dieu, l’ange Michel, se trouve toujours auprès du peuple pour le protéger dans la détresse, à condition que celui-ci accepte de s’ouvrir à l’intelligence du Créateur qui délivre de toutes les détresses.

La deuxième lecture ( He 10, 11-14.18) indique que dans la Nouvelle Alliance seul le Christ est le prêtre qui intercède auprès du Père pour le pardon des péchés et erreurs des hommes. Seul Jésus-Christ -voir mon petit mot de salutations en ouverture de la liturgie-  peut nous conduire à la perfection sans fin.

L’évangile (Mc 13, 24-32) dans sa dernière phrase entendue ce jour invite à croire en l’incroyable. Il n’y a que le Père qui connait le jour et l’heure où arrivera la fin de l’ultime génération.

Acceptons de ne pas tout comprendre. Acceptons de ne pas saisir ce qui peut être au-delà des planètes. La terre, la lune, le soleil, les étoiles, le ciel, les extrémités du ciel ?… Est-ce bien sans limites ?

La civilisation sans Dieu-Créateur qui se croit capable de tout expliquer et de tout diriger pour le bonheur de quelques individus demeure dans un mensonge illusoire.

Acceptons de vivre généreusement avec le soucis de rencontrer son voisin dans sa qualité de frère (de sœur) qu’il soit, humainement ou économiquement, riche ou pauvre !

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