Les bénévoles des associations de retraités devraient changer tous les 6 ans

Publié le par Michel Durand

Comme je l'ai indiqué précédemment, dans cette catégorie "anthropologie", je donne diverses réflexions sur le sens, ou non sens, du travail. Textes qui me semblent d'une grande importance alors qu'on veut augmenter la durée du travail salarié tout en critiquant "mai 68".

Je poursuis  la publication des textes qui résultent du colloque que nous avons tenu avec Confluences il y a au moins une dizaine d'année. Cette semaine la parole est donnée à deux témoins, Bernard Guillot, du Cevied et Robert Guillaud, actif retraité.


Intervention de Mr. Robert Guillaud, retraité

Il y a un autre problème dans les clubs, c’est le vieillissement. La relève n’est pas toujours assurée. Les clubs créés il y a une vingtaine d’années répondaient alors à un besoin. Les retraités étaient souvent assez pauvres, ils avaient peu d’instruction, ils avaient connu la guerre, la période de plein emploi et la retraite à 65 ans et ils allaient à 65 ans dans les clubs. Le problème c’est que maintenant ils ont 85 ans. Leurs goûts étaient simples ; les clubs leur permettaient de connaître autre chose, de se retrouver entre amis, de se promener et je peux même ajouter de voir la mer parce que beaucoup n’étaient jamais sortis de chez eux, n’avaient pas de voiture. Mais maintenant dans certains clubs la moyenne d’âge est très avancée (85 ans ; président 88 ans). Certains présidents ne veulent pas laisser leur place et les membres des clubs ne veulent pas accueillir les plus jeunes. Les clubs vont disparaître. Il faut faire un second club. Dans un village de 200 habitants il faut créer un club pour les 85 ans, et un pour les 60 ans. Ce n’est pas très facile.

Il faut donc trouver de nouvelles formes, regrouper les petits clubs campagnards, faire des actions communes : des sorties, des matchs inter-clubs, des concours de boule, de belote. Il faut également proposer des activités culturelles, des sorties à thème, et pour cela il faut des dirigeants plus jeunes. Il faut aussi que les nouveaux retraités s’investissent davantage. On a besoin de tous, car, à part dans des communes importantes, il n’est pas possible de rémunérer les animateurs. Le bénévole a encore toute sa place dans de nombreuses associations. Dans notre Fédération nous avons des clubs qui défendent les causes communes et ils ont des animateurs appointés. Dans mon petit village de 130 habitants, ce n’est pas possible.

Ne baissons pas les bras car l’action bénévole est importante et beaucoup de personnes, surtout les moins aisées, seules ou handicapées, auront encore besoin d’un réconfort, comme celui des clubs même si ce n’est pas toujours parfait.

Après une vie professionnelle souvent difficile et pénible, vient ensuite une période plus sereine. Ne laissons pas s’échapper cette chance, car au moment du passage à la retraite, les choix sont nombreux : ou se morfondre dans la solitude et se replier sur soi et son petit groupe familial et amical, ou participer à un cercle plus grand qui donne davantage de possibilités d’enrichissement personnel grâce à l’accès aux loisirs collectifs, à la culture, aux actions sociales et humanitaires.

Publié dans Anthropologie

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