En politique, il y a les lois ; vaines si nous ne vivons pas selon l’appel reçu. Si le sel n’a plus de saveur… vous êtes la lumière du monde

Publié le par Michel Durand

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Comme je le fais régulièrement, avant de rejoindre le lieu de mes congés annuels, un coin retiré dans le luxe d’une oasis proche du désert (tous ces mots étant au réel et au figuré), je me choisis une pile d’ouvrages à lire. Hier, samedi, j’ai eu la chance de découvrir sur les rayons du libraire, Pierre-Yves Materne qui semble bien répondre aux questionnements qui occupent nos esprits.


Vendredi 7 février, je relatais une invitation à réfléchir sur l’engagement politique. Aujourd’hui, je suis heureux de signaler cette étude située dans la ligne théologique de Jean-Baptiste Metz qui alimente à merveille les interrogations de mes homélies de dimanche dernier et de ce dimanche.

 

Voici la 4e de couverture du livre de Pierre-Yves Materne :

Y a-t-il une manière spécifiquement chrétienne de comprendre le politique et de s’y investir ? Si l’un des exercices nécessaires de la foi chrétienne consiste à contribuer à une société plus juste et à réaliser l’avènement du Royaume dans l’histoire, il faut dire la source de l’engagement chrétien. Le défi est double : le fidèle doit honorer l’originalité de sa foi, mais aussi respecter la vocation universelle de l’Évangile. En effet, la foi habitée doit pouvoir s’adresser à tous, dans un monde lui-même globalisé.
Pour penser cette recherche, deux auteurs se révèlent particulièrement stimulants : Johann Baptist Metz et Stanley Hauerwas. Ces deux théologiens contemporains appartiennent à deux traditions ecclésiales distinctes (catholique et protestante) et à deux contextes culturels différents (européen et nord-américain). Ils refusent aussi bien la privatisation de la foi qui a caractérisé nos sociétés occidentales que l’instrumentalisation politique du religieux dont l’actualité témoigne constamment. Contre la tentation du repli individualiste, ils rappellent les dimensions intersubjective, communautaire et politique de la vie chrétienne. Ils soulignent l'importance du récit dans la théologie et le rôle de l’autorité pour évaluer l’action. De manière convergente, Johann Baptist Metz et Stanley Hauerwas envisagent la foi en tant que récit d’un engagement au service des autres.
À partir de l’œuvre de ces auteurs, il devient possible de penser la condition chrétienne comme une « condition de disciple ». En effet, devenir disciple de Jésus consiste à mettre en œuvre la politique de l’Évangile. Cette « théologie politique » fait appel aux ressources de la foi et de la raison pour agir de façon responsable « avec et pour autrui », sans jamais tourner le dos aux souffrances humaines. La politique de l’Évangile n’est pas un sectarisme, mais le dépassement des frontières pour accueillir le Royaume qui vient.


Et comme d’habitude, l’homélie que j’ai prononcée en ce jour se trouve sur le site de la paroisse St-Polycarpe des pentes de la Croix-Rousse à Lyon. 

Publié dans Eglise

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B
<br /> Un livre qui m'a particulièrement marqué, c'est le Royaume de paix de Stanley Hauerwas. Quel beau livre! en le lisant, je me dis que ce théologien est un authentique pédagogue : il nous<br /> apprends à aimer Dieu.<br /> <br /> <br /> Un autre effet bénéfique de cette lecture, Hauerwas m'a appris à vivre plus intensément l'oecuménisme. Car ce livre, de l'aveu même de son auteur, est un livre oecuménique : au fond, il discute<br /> davantage avec les théologiens catholiques que contre eux; et son premier souci est d'apporter aux chrétiens, par-delà leurs divisions confessionnelles, une réflexion chrétienne qui les<br /> nourrisse. Une réelle générosité est perceptible chez Hauerwas.<br />
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M
<br /> <br /> Merci Blaise. Voilà une petite note qui me donne vraiment envie de lire les textes de Stanley Hauerwas.<br /> <br /> <br /> <br />