La foi en Jésus-Christ modifie la réalité ; l’Espérance est une force active maintenant
Je place cette page dans le projet d’un groupe d’étude de la pensée de Jacques Ellul.
« Le chrétien va être celui qui va faire jouer le plus possible les pièces qui dans la société, l’administration ou les usines sont très liées l’une à l’autre ; celui qui va leur donner de la souplesse. Au point de vue politique, il est très important pour moi de travailler à la libération de l’homme. »
En juin, les rencontres se sont terminées en se donnant rendez-vous en septembre, voir aussi en octobre. Le calme de l’été est déjà installé. J’en profite pour reprendre quelques lectures importantes. Ainsi hier, j’ai ouvert plusieurs ouvrages concernant l’œuvre de Jacques Ellul et j’ai de nouveau été touché par la proximité de sa pensée avec les questions que nous nous posons dans le groupe « Chrétiens et pic de pétrole ».
Souvent, sans employer le mot de révolution, nous nous demandons comment arriver à changer de paradigme. Les analyses, en tous domaines, prouvent que cela ne va plus ; il faut d’autres modes de fonctionnement politique ; il faut sortir du capitalisme. On dit ! Mais que faisons-nous ? Que pouvons-nous faire ? Comment empêcher que les systèmes techniques, intouchables, sacrés détruisent l’univers ?
Jacques Ellul, témoigne : « Voir cette réalité technicienne telle qu’elle est, telle que je la décris, pourrait être stérilisant, décourageant, désespérant. Mais, c’est alors que la Révélation, acceptée par la foi, vient apporter une promesse, une espérance et une libération ».
Telle est ma conviction fondamentale. Pour l’exprimer, j’emploie souvent le mot « mystique ». Ainsi, au cours du deuxième colloque de Chrétiens et pic de pétrole, j’ai souhaité lancer la réflexion en reprenant ma conclusion du premier colloque quelles ressources spirituelles pour faire face à l’épuisement des ressources naturelles ? Où je m’expliquais avec ces mots : « ma réflexion est plus mystique que rationnelle ou scientifique ». C’est de là que vient le changement.
« Que signifie mystique, me demandai-je en 2009 ? - Devant l’immensité des problèmes que nous rencontrons, leur nouveauté et le constat de nos incompétences pour les résoudre, je me dis souvent que seule une attitude mystique peut réussir. Je pense aux problèmes de cet été : les violences de Saint-Aignan et de Grenoble ; les incendies en Russie ; les inondations au Pakistan ; les disparités entre pays pauvres et pays riches ; les conflits religieux ; les lois injustes de discrimination ; les réflexes racistes, xénophobes… Comment résoudre les multiples situations non fraternelles ?
Je me dis alors que seule une attitude mystique peut vaincre les obstacles. »
Être mystique, c’est faire confiance en Dieu, connu par Son Fils, qui ne peut abandonner sa création. Jacques Ellul, dit : « La foi en Jésus-Christ modifie la réalité. L’espérance n’est pas en renvoi dans l’avenir, mais une force active maintenant ».
Aujourd’hui, je pense que nous avons encore à approfondir le rôle en nous de l’Espérance, sinon nous n’aborderons l’objection de croissance que de l’extérieur, dans le rejet du monde présent. Pour changer de paradigme ; disons plus simplement, pour révolutionner le cours des choses ; pour réussir la Révolution, il faut la force de la Libération biblique, celle qui montre l’inexistence d’une croissance verte ou d’un développement durable.
Bref, pendant plusieurs jours, en reprenant les textes de Jacques Ellul, je pense développer ce sujet tout en me demandant si, à la rentrée d’octobre, je ne devrais pas proposer un groupe d’études s’appuyant sur le centième anniversaire de la naissance d’Ellul.
à lire :
Jacques Ellul, Ellul par lui-même, Entretiens avec Willem H. Vanderburg, la Table Ronde, 2008.
à entendre :