Comment Jésus a pu être acclamé à Jérusalem ? Toute sa vie était de bonté, d’amour, d’écoute. Le peuple applaudissait la vérité de son être
Imaginons. Un citoyen de Jérusalem, bien habillé et grandement civilisé aurait pu dire : « Il n’est que le fils de Joseph, un petit charpentier. Et son accent ne laisse aucun doute. Il vient vraiment de la campagne, précisément de Galilée. Peut-on être quelqu’un quand on est originaire de Nazareth ? Nathanaël pensait que non, lui qui a affirmé : « De Nazareth ! Peut-il sortir de là quelque chose de bon ? » (Jean 1,45). Non, assurément !
- Voir les références bibliques sur le site de Saint-Polycarpe
Comment, alors, Jésus a-t-il pu se faire acclamer à son arrivée dans la Ville ? Toute sa vie était de bonté, d’amour, d’écoute. Le peuple applaudissait la vérité qui émanait de son être. Par contre, un sans nom, ce Jésus, pensaient les chefs des prêtres ! Un roi criait la foule. Mais ce ne dura qu’un temps. Manipulé par les gens de pouvoirs, Jésus fut vite regardé comme un « vaut rien ».
Françoise Burtz, Rameaux
Il est comme un esclave, un moins que rien, qui se laisse humilier avec les humiliés de la terre. Un otage qui pourrait servir d’échange entre le gouvernement local et les puissances coloniales ou étrangères. Il est l’antivedette, la non-star, le looser type, selon cette expression venue du monde anglo-saxon libéral qui prône le succès dans un progrès individuel permanent, sans limites. Jésus est celui qui ose se faire acclamer étant assis sur un âne, symbole ancestral de l’humble roi destiné au service de tous. Selon le prophète Zacharie (14, 4), en effet, tel est l’entrée du Roi messianique dans sa ville, la première halte se faisant sur le mont des Oliviers. Cette entrée a lieu non sur les coursiers des riches et des puissants, mais sur les montures paysannes des pères d’Israël. Un ânon. Il est l’humble roi, et il en est mort de mort violente. Fuyons le brillant, le clinquant, le faux-semblant. Soyons amoureux de vérité ! La vie passe au travers de la mort.
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Le bidonville de Saint-Fons a compté jusqu’à 300 occupants, Roms de Roumanie pour la majorité d’entre eux. ©Rue89Lyon
Le père Duffé et les paroissiens ont alors activé tous leurs réseaux catholiques. Du matin jusque tard dans la soirée, ils ont passé des appels pour convaincre les curés d’héberger provisoirement des Roms.
Celui qui n’a pas de nom reçoit un nom qui dépasse tout nom ! Frères et sœurs, Jésus nous appelle à sa suite. Continuons à adhérer au Christ quelle que soit l’aridité rencontrée. C’est avec joie que j’ai suivi la marche en faveur des expulsés de la trêve hivernale organisée mercredi dernier par un collectif d’associations. On y montrait comment les habitants des pentes avaient le souci de soutenir celui ou celle qui rencontrait la misère de l’expulsion de son logement. Michel Derrion et Joseph Reinier (1835), à la source du commerce véridique et solidaire, 95 montée de la Grand’côte furent évoqués. Et je suis heureux de lire dans le quotidien La Croix du 5 avril : « J’accueille chez moi des sans-papiers exclus du dispositif. Je les aide en tant que citoyen et croyant, puisant ma force en Jésus. L’accueil de Roms dans une église à Lyon n’est pas une première. Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, et le P. Matthieu Thouvenot, curé de la paroisse de Gerland (La Croix du 2 avril) sont dans cette tradition. C’est aussi par ces gestes de solidarité que les gens peuvent se réconcilier après des débats houleux sur le mariage homosexuel. Mettons-nous au service de tous les hommes en reconnaissant, en chaque être qui peuple la terre, la dignité de Fils de Dieu même « s’ils ne sont pas des nôtres ». Suivons le Christ pour ne pas être dédaigneux devant les petits comme ont tendance à l’être ceux qui se disent supérieurs. Contemplons : Celui qui n’a pas de nom reçoit un nom qui dépasse tout nom !
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