Jésus nous a tout donné : sa propre mère, les paroles de Dieu-Père… tout ce qu’il est. Il a donné sa vie en acceptant la mort sur la croix
Aujourd’hui, période de crise (je commente), l’individualisme ambiant s’adjoignant à l’égoïsme craintif, le don est devenu étrange. On veut pour soi, plus que pour autrui. Les sentiments de gratitude -reconnaissance pour une aide, pour un service rendu, pour un bienfait reçu-, deviennent rares. Pourtant, sur France-inter, j’ai entendu qu’un gagnant veut faire don de 50 millions d’euros à des associations sur les 72 millions qu’il a gagné à Euromillions. Nous savons, selon le « baromètre de la générosité des Français » que les dons aux associations en 2012 étaient deux fois moins élevé qu’en 2011 (4% contre 8%).
Donner est sans doute un des mots les plus beaux et les plus importants de notre foi de chrétiens comme de toute vie humaine. En particulier l’Évangile nous dit que ce que nous sommes nous a été donné. Le don est présent à toutes les pages de l’évangile. Ainsi :
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».
« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre défenseur qui sera pour toujours avec vous : c’est l’Esprit de Vérité » (Jn 14, 16-17).
Jésus nous a tout donné, tout ce qu’il est. Il n’a rien gardé pour lui, que ce soit sa propre mère, les paroles de Dieu son Père et sa vie en acceptant la mort sur la croix. On dit qu’on n’a rien donné tant qu’on n’a pas tout donné : pas seulement ce qu’on a, mais ce qu’on est. L’Écriture nous donne de nombreux exemples de ce don total. Par exemple ce récit du prophète Élie. Alors que la famine sévit dans le pays, il demande à une veuve de Sarepta de lui donner à manger bien qu’il ne lui reste qu’un peu de farine et d’huile pour faire cuire une galette pour elle et son fils avant de mourir de faim. Et elle va préparer une petite galette pour le prophète donnant tout ce qu’elle avait pour vivre. Nous connaissons la suite. Depuis, cette veuve n’a plus jamais manqué de farine ni d’huile. Je pense aussi à la réflexion de Jésus regardant les gens mettre de l’argent dans le tronc du Temple de Jérusalem. Il voit une pauvre femme qui met deux petites piécettes. Jésus dit à ses amis :
« Vraiment, je vous le déclare, cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour mettre dans les offrandes ; mais elle, elle a pris sur sa misère pour mettre tout ce qu’elle avait pour vivre » (Lc 21, 3-4).
C’est exactement ce qu’a fait Jésus : il nous a donné tout donné, tout ce qu’il a, tout ce qu’il est.
Au cours de l'Eucharistie de ce jour, dont vous pouvez entendre sur le site de Lyon-St Polycarpe, l'intégralité de l'homélie, et lire le texte, j'ai évoqué le procès au 11 juin à Saint-Etienne du prêtre Gérard Riffard : délit de solidarité.
L'évêque de Saint-Etienne Dominique Lebrun le soutient et s’interroge lui aussi : « Que doit faire un prêtre, un chrétien : laisser des personnes à l’insécurité de la rue ou bien leur ouvrir sa modeste porte ? (…) Notre société dit qu’elle ne peut pas prendre en charge toute la misère du monde. Doit-elle, pour autant, interdire de faire du bien ?”Tu aimeras ton prochain comme toi-même… et moi, je vous le dis, aimez vos ennemis’’ : ce sont deux paroles de JÉSUS qui constituent la loi suprême que nous proposons à la société, et que nous voulons essayer de vivre »
Pour en savoir plus suivre ce lien : LDH, section de Toulon
L'article de Martine de Sauto, La Croix.