La vie du disciple du Christ est entièrement orientée par l’obtention de la béatitude éternelle de la vie en Dieu dans le Royaume
Parler de retraite pour cause d’âge, vivre le vieillissement et méditer à ce propos, se tourner en même temps vers l’Évangile… sans cesse revient à mon esprit la réalité du Royaume. Cette tranche d’existence dont nous ne pouvons rien en dire, car elle demeure la grande inconnue. Et pourtant, vivre dans la perspective du Royaume demeure la pointe essentielle de notre existence christique : la communion en Dieu dans la gloire de son amour.
Nombreux sont les textes et prières qui en appellent à l’union au Créateur de toutes choses.
- Dieu éternel et tout-puissant, augmente en nous la foi, l'espérance et la charité ; et pour que nous puissions obtenir ce que tu promets, fais-nous aimer ce que tu commandes (Office des heures).
- Frères, redoublez d’efforts pour confirmer l’appel et le choix dont vous avez bénéficié ; en agissant ainsi, vous ne risquez pas de tomber. C'est ainsi que vous sera généreusement accordée l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (2 P 1, 10-11).
Simple disciple
La vie du disciple du Christ est entièrement orientée par l’obtention de la béatitude éternelle de la vie en Dieu dans le Royaume.
Alors que je suis toujours attelé à la préparation du colloque organisé par Chrétiens et pic de pétrole (du reste, les 10 ou 12 jours qui viennent je pense publier divers textes s’y reportant ; une façon de se préparer à ces deux jours auxquels on peut encore s’inscrire), je constate que tout mon être est entièrement orienté vers le lendemain d’une vie terrestre. La sobriété d’une existence, la pauvreté volontaire, l’acceptation des limites, l’objection de croissance sont autant de portes ouvertes sur le Royaume.
Jésus leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté. Il se demandait : “Que vais-je faire ? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.” Puis il se dit : “Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.” Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?” Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. » Matthieu 12, 16-21.
Le royaume ? Être riche en vue de Dieu
J’aime bien ce qu’Irénée à écrit au IIe siècle :
« Voir la lumière, c’est être dans la lumière et se sentir tout pénétré de sa clarté : ainsi ceux qui voient Dieu sont au dedans de Dieu même et tout pénétrés de ses clartés infinies : cet éclat divin est la vie même divine dont on se remplit en voyant Dieu. »
Et saint Jérôme :
« L’homme ne peut voir maintenant Dieu lui-même. Les anges des plus petits dans l’Église voient toujours la face de Dieu : maintenant nous voyons dans l’image et dans l’énigme ; mais pour lors nous verrons face à face, quand d’hommes que nous étions, nous serons devenus des anges ».
Saint Jean-Chrysostôme :
Que sera-ce quand la vérité même des choses sera présente ? Quand au milieu de son palais ouvert il sera permis de contempler le roi lui-même, non plus dans l’ombre et dans l’énigme ; mais face à face ; non plus par la foi, mais par la vision et dans la réalité même ? »
La mort, porte de la Vie
Sachant tout cela, comment pouvons-nous craindre la mort ? Comment souhaiterions-nous être entourés de multiples produits pharmaceutiques visant à prolonger la vie sur terre ?
Préparons-nous à demain. L’évangile de ce dimanche nous y invite dans l’exhortation à aimer et Dieu et le Prochain.
En marche donc vers une économie solidaire, laquelle est impossible dans une volonté de toujours produire plus. Je recommande à ce sujet la lecture de l’hebdomadaire de La Vie, partenaire du colloque de CPP de cette semaine.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 22,34-40.
Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'il y a dans l'Écriture - dans la Loi et les Prophètes - dépend de ces deux commandements. »