Ma méditation est pure folie. Je vois de partout une troisième guerre mondiale et pense que, pour s’en sortir, seul le jeûne sera efficace
Climat - des jeûnes dans l'Eglise ; Aglaé, et les amis des « Chrétiens dans le Loiret », nous présente leur belle opération de dîner jeunâtoire réalisé le 1er octobre dernier
On entre en carême. Voir ici sur ce blogue.
La guerre est la conséquence d’une volonté de pouvoir ; une puissance qui s’impose à autrui ; un refus d’harmonie fraternelle. Or, depuis que l’Occident domine le monde, d’abord avec l’impérialisme des colonies en territoires occupés, ensuite par la surpuissance financière, bien que virtuelle, d’une économie de marché créant des dettes astronomiques, nous assistons à une course sans limite vers le toujours plus. Toujours plus de pouvoir monétaire, toujours plus d’argent. Les employés de banque sont les prêtres du dieu argent. Mammon. Le diable. Le diviseur.
N’est-ce pas là la source de la guerre ?
Nous sommes entrés en troisième guerre mondiale.
Certes, on ne voit rien, sinon par le biais des images des informations télévisées. Arte a montré plusieurs films catastrophiques en Ukraine, Afghanistan, Pakistan, Lybie, Syrie, Irak, Afrique centrale… Que les combats ne se déroulent pas à notre porte ne signifient pas qu’il n’y ait pas de théâtres meurtriers. Ainsi, les Américains du nord et du sud, comment ont-ils vécus la première et deuxième guerre mondiale ? Leurs jeunes partaient au combat. Dans leur maisons et appartements que percevaient-ils des luttes meurtrières ? Quand j’ai vu sur Arte les affrontements de Kiev, je me suis dit que nous étions bien en guerre même si tout se passait au loin et que les rencontres diplomatiques se multipliaient pour demeurer somme toute très fragiles. Nous nous estimons heureux de ne pas être directement visés par les projectiles meurtriers et divers drones. Ne serait-ce pas par égoïsme que l’on n’abonde pas dans la livraison d’armes ? que l’on veut la paix – donc que les combats demeurent loin de notre porte ?
Dans ma méditation, je me dis que la guerre est avant tout lié au « capital », une volonté d’avoir plus que l’autre, une volonté de prendre tel pays parce qu’il y a gaz et pétrole ou autre matière première en abondance. Volonté de puissance qui n’a d’autre nom que Satan. Alors la parole de Jésus remonte en ma mémoire :
Matthieu 17, 19-21 :
Les disciples s'approchèrent de Jésus, et lui dirent en particulier : Pourquoi n'avons-nous pu chasser ce démon ? C'est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible. Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne.
Le jeûne de ce temps de carême, vécu individuellement et collectivement (massivement) serait l’unique solution.
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui parlent de jeune pour le Climat. C’est positif. Cela plait à beaucoup de personnes. Ne faudrait-il pas aller plus à la racine des situations de guerre et parler de jeune contre le capital et sa théorie de marché libre ? Seul le jeûne et la prière peuvent chasser cette sorte de démon.
Relisons l’exhortation de François, évêque de Rome, Evangelii gaudium, au moins les passages que Stéphane du groupe Chrétiens et pic de pétrole cite :
N°53. « De même que le commandement de “ne pas tuer” pose une limite claire pour assurer la valeur de la vie humaine, aujourd’hui, nous devons dire “non à une économie de l’exclusion et de la disparité sociale”. Une telle économie tue. Il n’est pas possible que le fait qu’une personne âgée réduite à vivre dans la rue, meure de froid ne soit pas une nouvelle, tandis que la baisse de deux points en bourse en soit une. Voilà l’exclusion. On ne peut plus tolérer le fait que la nourriture se jette, quand il y a des personnes qui souffrent de la faim. C’est la disparité sociale. Aujourd’hui, tout entre dans le jeu de la compétitivité et de la loi du plus fort, où le puissant mange le plus faible. Comme conséquence de cette situation, de grandes masses de population se voient exclues et marginalisées : sans travail, sans perspectives, sans voies de sortie. On considère l’être humain en lui-même comme un bien de consommation, qu’on peut utiliser et ensuite jeter. Nous avons mis en route la culture du “déchet” qui est même promue. Il ne s’agit plus simplement du phénomène de l’exploitation et de l’oppression, mais de quelque chose de nouveau : avec l’exclusion reste touchée, dans sa racine même, l’appartenance à la société dans laquelle on vit, du moment qu’en elle on ne se situe plus dans les bas-fonds, dans la périphérie, ou sans pouvoir, mais on est dehors. Les exclus ne sont pas des ‘exploités’, mais des déchets, ‘des restes’…
Non à la nouvelle idolâtrie de l’argent
N°55. Une des causes de cette situation se trouve dans la relation que nous avons établie avec l’argent, puisque nous acceptons paisiblement sa prédominance sur nous et sur nos sociétés. La crise financière que nous traversons nous fait oublier qu’elle a à son origine une crise anthropologique profonde : la négation du primat de l’être humain ! Nous avons créé de nouvelles idoles. L’adoration de l’antique veau d’or (cf. Ex 32, 1-35) a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l’argent et dans la dictature de l’économie sans visage et sans un but véritablement humain. La crise mondiale qui investit la finance et l’économie manifeste ses propres déséquilibres et, par-dessus tout, l’absence grave d’une orientation anthropologique qui réduit l’être humain à un seul de ses besoins : la consommation. »
Ne pas tuer tant à la guerre avec des armes pilotées à distance qu’avec des lois mondiales issues des croyances non fondées en un libre marché absolument sans limite.
Les documents officiels de l’Eglise catholique parlent de développent durable. Voir aussi ici. Or, nous savons très bien que le développement, la croissance ne peut jamais être durable. Le service catholique nationale famille et société ne pourra atteindre son but que s’il accepte de parler des racines économiques du problème mondiale du réchauffement climatique. Il ne suffira d’organiser un repas de carême riz – pomme pour faire connaître, exemple lyonnais, l’existence de la coordination urgence migrants. Il faudrait établir la provenance du riz et les moyens mis en œuvre pour qu’il vienne jusqu’à notre table. Ainsi s’exprime un membre de la Coordination urgence migrants : « Soyons précis ; si le riz et la pomme proviennent de l'agriculture intensive chimique qui détruit l'environnement naturel et humain et enrichit les multinationales qui ont maintenant plus de pouvoir que le personnel politique, quel sens cela a-t-il de vendre un bol de riz et une pomme pour faire connaître la CUM ? » Des gens, avec ou sans papier, dorment dans la rue à côté d’immeubles municipaux vides. Et, je viens de rencontrer un ami subsaharien, sans toit personnel, paralysé des jambes, expulsé de France parce que la médecine ne pourrait rien faire pour lui.
Nous sommes effectivement en guerre et le jeûne que Dieu aime, me semble-t-il, est celui qui met les puissances économiques libérales – privées ou d’Etat – hors de nuire.
Isaïe 56, 6-8 (c’est dans la Bible) :
Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche.