Nous devons continuer à vivre, vivre pleinement, vivre librement, vivre ensemble… Oui, mais, pas tous
Depuis septembre, l'école héberge une famille de six personnes, dont quatre enfants âgés de 5 à 13 ans, ici accompagnée de membres du collectif Gilbert-Dru / Photo d'archives Alexandre Viera.
De sources fiables, j’ai appris que la préfecture, en lien avec les mairies et des associations bien placées dans l’accueil des migrants, a financé des remises en état de locaux habitables appartenant à des communautés religieuses catholiques. Les logements sont restaurés, mais, jusqu’à ce jour personne ne s’est encore présenté. L’attribution se fait par le personnel des mairies et leurs services sociaux me semble-t-il.
Les logements sont attribués aux migrants « qui acceptent un certain nombre d’engagements posés de façon contractuelle, dont le renoncement à la mendicité », dit le préfet à l’Égalité des chances, Xavier Inglebert.
Par ailleurs, des familles vivent toujours dehors, ou dans des locaux d’églises inadaptés comme à Bron-Terraillon. En cette ville une rencontre en soirée « Migrants… tous concerné » qui devait se tenir le 23 novembre a été reportée : « Dans le cadre de "l'état d'urgence", la préfecture a réuni les maires pour donner des indications sur les dispositions à tenir, en particulier lors d'une "réunion publique". Étant donné le cadre qui a été indiqué, que notre rencontre est largement ouverte à tous et qu'elle se déroule dans une salle municipale, le Maire de Bron nous demande de la reporter. La commune est toujours favorable à nous ouvrir une salle pour aborder ce sujet et j'espère que nous pourrons ré-envisager cette soirée dans quelques mois ». Bref !
« La réunion est annulée sous prétexte d'état d'urgence... En revanche, il n’y a pas de toit d'urgence à offrir aux familles et aux personnes isolées qui dorment encore sous les tentes, au pied de dizaines de logements vides ! » commente Jean-Paul.
Pourtant, le préfet de région, Michel Delpuech n’a-t-il pas demandé aux maires de maintenir les évènements prévus ? (Progrès du 21 octobre) : « Maintenant, il faut que la vie reprenne », a indiqué le préfet en soulignant que, « selon les termes du Président, nous devons continuer à vivre, vivre pleinement, vivre librement, vivre ensemble. Toutes les manifestations, culturelles et sportives notamment, doivent donc pouvoir se tenir. » Ce qui fait dire à des citoyens favorables aux rassemblements de soutien aux migrants : « Les "évènements"... ce sont les matchs de foot, les brocantes, les spectacles... Mais les réunions dans une salle municipale où des gens pourraient même venir critiquer l'attitude de ladite municipalité... çà c'est très dangereux ! » Si les mouvements de foule sont supprimés à Lyon pour le 8 décembre, le marché de Noël, lui n’est pas supprimé.
N.B. Le Progrès :
Le préfet de région, Michel Delpuech, a pris vendredi un arrêté pour interdire le rassemblement pro-migrants prévu ce samedi 21 novembre à 14 h30, place des Terreaux à Lyon. Intitulé « Liberté de circulation Réfugié-e-s vous êtes les bienvenus », ce rassemblement était organisé par l’union syndicale « Solidaires Rhône », qui regroupe syndicats, partis et associations. Le préfet a considéré que, dans le contexte consécutif aux attentats du 13 novembre à Paris, cette manifestation était susceptible de générer des risques de troubles à l’ordre public. On pouvait craindre, en effet, des contre-manifestations, plus ou moins structurées, susceptibles de donner lieu à des provocations, des affrontements et des échanges violents. Les organisateurs entendaient demander de meilleures conditions d’accueil pour les migrants et les sans-papiers (21 novembre).
Le froid étant arrivé – la météo ne se préoccupe pas du plan froid – j’espère que les aménagements des appartements mis en état de recevoir des migrants sont maintenant occupés et que mes propos sont dépassés. Nullement me répond un confrère.
Et un autre : On parle facilement des familles. On dit qu’il ne faut pas trier les migrants. Mais, de fait, combien de célibataires restent à la rue ? Pour eux, l’égalité de chances n’est pas à l’ordre du jour.
Et il y a encore plus étrange. Au moment où l’État accueil les « nouveaux migrants », on prononce des expulsions : « Depuis septembre, l'école héberge une famille de six personnes, dont quatre enfants âgés de 5 à 13 ans, ici accompagnée de membres du collectif Gilbert-Dru / Photo d'archives Alexandre Viera.
> Dix écoles de la métropole lyonnaise ont décidé de se mobiliser pour accueillir des familles sans logement. C'est le cas de l'école Michel-Servet, dans le 1er arrondissement, où sept familles et quatorze enfants sont concernés. Sauf qu'à 16h30 ce lundi, à la sortie des enfants, trois policiers municipaux et un vigile ont investi l'établissement pour assurer la "sécurisation des locaux" et empêcher les familles d'entrer. A noter qu'à l'école Gilbert-Dru, dans le 7e arrondissement, les forces de l'ordre sont également présentes ce lundi soir pour assurer la sécurisation des locaux ». Cela signifie que la présence de familles et d’enfants dans les locaux supprime toute sécurité.
Je m’arrête d’écrire. Il me semble que l’essentiel est dit. La définition de l’égalité des chances n’est pas identique pour tous. Heureusement, des citoyens agissent ; ainsi avec « le comité Michel Servet, lundi et mardi concernant l'occupation du gymnase malgré l'interdiction non du préfet mais de la mairie centrale. Une victoire finalement », m’écrit Suzanne.
Plus triste à Bron : « Au moment où chacun essaie tant bien que mal de trouver un toit pour les familles migrantes actuellement dans la rue ou dans des voitures, l'actualité des familles expulsées du squat de Bron Terraillon, 10 jours avant le début du Plan Froid, est assez différente et ignoble : ce matin, un huissier est venu distribuer une Assignation en Référé devant le Président du Tribunal d'Instance de Villeurbanne ».