Avec Prado Rhône-Alpes, organiser un réseau de familles de parrainage acceptant de créer un lien avec des jeunes mineurs étrangers
source de la photo : une page à consulter car il est question de la Fondation du Prado
voir aussi ici
Cette semaine passée, les rencontres de type-conférence ou concert se sont multipliées. Presque une chaque soir.
M’éloignant de la BASA (voir les jours précédents), je souhaite rende compte ce jour du projet présenté par Denis Poinas, président de la Fondation du Prado, projet porté par les responsables pradosiens : Michel Delannoy, Philippe Brunel, Marie-Jo Barrier.
Le projet s’enracine dans l’observation de ce que vivent les migrants mineurs isolés
La ville de Lyon, les services publics, après observation des demandes de ces jeunes de vivre en France, assurent un suivi. Sont alors proposés logement et formation dans des établissements dont la vocation est s’occuper de jeunes en difficulté. Pour ceux-ci, parmi les situations rencontrées, il peut y avoir l’accueil dans des maisons fermées qui se présente comme une alternative à la prison. L’État finance ces placements.
Denis Poinas précise que les jeunes migrants ne présentent pas de troubles comportementaux. Leur présence au milieu d’adolescents vivants divers problèmes peut être bénéfique, car équilibrants. Entendant cela au cours de la présentation du projet pour la famille du Prado, je me suis rappelé la volonté de père Antoine Chevrier de former des jeunes élèves (éventuellement des futurs prêtres) au milieu d’adolescents issus de la rue.
Seulement, il ne faudrait pas que ces jeunes migrants ne rencontrent que des adolescents en difficulté comportementale. Denis Poinas propose donc aux membres de la famille du Prado de créer une organisation qui permette à des familles lyonnaises (ou des environs) de recevoir chez elles des jeunes migrants isolés.
Il origine son projet dans, je le cite, « une volonté de rapprocher la famille du Prado et l’association Prado Rhône Alpes avec ses 30 établissements sur les départements du Rhône, de l’Isère, de l’Ain, de la Loire et de l’Allier. Pour plus d’information sur ce point, un simple clic ici.
Le choix de tenir ce projet a été discerné tout au long de 2016 avec les diverses branches du Prado présentes à Lyon. Pour les prêtres : le Prado Générale et le Prado de France. Et, pour les sœurs.
Il s’agit, explique Denis, « de répondre à l’urgence des jeunes mineurs étrangers (MNA, mineur non accompagné) arrivant en nombre en France depuis plusieurs années. Ces jeunes sont actuellement (octobre 2017) au nombre de 25 000. 10 000 jeunes de plus en un an. Les pouvoirs publics sont dépassés.
Je ne peux que rappeler, écoutant cela, que les militants de RESF sont attentifs à cette réalité depuis au moins 3 ans. Voir ici.
Voilà la présentation du projet :
Créer un réseau de familles de parrainage acceptant de créer un lien avec des jeunes mineurs étrangers pris en charge au quotidien par l’Association Prado Rhône-Alpes :
- pour les accueillir ponctuellement lors de week-end ou de périodes de vacances afin de leur offrir un « port d’attache familial » en cultivant le même regard confiant que celui porté par Antoine Chevrier
- en synergie et complémentarité avec l’accompagnement des professionnels de l’association Prado Rhônes Alpes. Les professionnels pourront conseiller, voire intervenir su besoin 24 h sur 24.
Ce réseau à créer veut s’appuyer sur le réseau existant de la famille du Prado en lien avec des réalités existantes, confessionnelles ou non.
Enfin, Denis Poinas précise qu’existe une association, Les amis du Prado, actuellement inactive. Elle servira de réceptacle au projet afin de lui donner :
- un cadre légal
- une formation socio psychologique et éducative adaptée aux situations des jeunes
- un lieu de relecture de pratique
- une formation à l’esprit du Prado afin de s’enraciner dans la pluralité du Prado
Les familles, avec ou sans enfants, seront bénévoles afin de garder un lien de gratuité mais défrayés pour les dépenses courantes (nourriture, transports, activités payantes…)
De l’échange qui a suivi l’exposé de ce projet, je retiendrai une information qui a plongé mon imaginaire en plein XIXe siècle, dans le quartier de la Guille aux abords de la salle de bal du Prado.
Quand les services d’État ne trouvent pas de logements pour les migrants mineurs isolés, il paye des nuits d’hôtel. Le mineur se trouve alors vraiment isolé. Sans regard extérieur au quotidien. Alors, comme pour vivre il a besoin d’argent, quoi de plus direct dans un couloir de l’hôtel que de répondre à une sollicitation qui, garçon comme fille, va se traduire en prostitution ?