Depuis combien de siècles, la Terre que nous qualifions de Terre Sainte est-elle en guerre ? Murs et frontières en Palestine occupée
Terre sainte !
On pense assurément aux Croisades, du XIe au XIIIe siècles. Mais, on ne peut oublier la domination romaine notamment à l’époque de Jésus, ni les diverses mainmises sur ce petit territoire, comme celle de Babylone.
Egalement, il est impossible d’ignorer la puissante présence de Constantinople avec Hélène, mère de Constantin qui dota la région de nombreux édifices chrétiens. Certes, admirables, mais bien différents de la culture locale. L’hellénisation et romanisation de Jérusalem est indéniable. Pour faire vite, je parle de mondialisation. En effet, dés le début du monde, le commerce internationale en Méditerranée imposa ses lois et l’évolution du christianisme emprunta ce chemin.
Du IVe au VIe siècle le caractère chrétien de la ville se renforce et le souvenir de la ville juive s’estompe. Je pense que la ruine de Jérusalem en 70, comme le montre l’arc de triomphe de Titus à Rome est largement signifiante.
Le début du VIIe siècle connait l’occupation des Perses sassanides. Des milliers de chrétiens sont exilés ou assassinés. Des monuments célèbres endommagés ou détruits. La juridiction de la ville n’est plus entre les mains des chrétiens. En 633, le moine Sophronios, originaire de Damas, qui avait été élu patriarche orthodoxe de Jérusalem, s'inquiète des incursions arabes dans la région. C’est le début de la conquête arabe. Vers 670, une mosquée est construite à l’emplacement du temple d’Hérode. Muʿawiya s’était fait proclamé calife à Jérusalem, devenant ainsi le premier calife omeyyade.
Au début du XIe siècle, le calife Al-Hakim détruit l'église du Saint-Sépulcre (l'Anastasis) construite sous Constantin. Pendant toutes ces périodes, les pèlerins chrétiens continuent à venir bien qu'ils ne soient plus protégés contre les pillards occasionnels.
L’histoire parle désormais de la période turque avec les Seldjoukides et le fatimides (XIIe s), puis du temps des Croisades où Jérusalem devient capital du Royaume latin.
Allons vite. Au XIIIe s, Saladin (des Mamelouks) contrôle Jérusalem. Le régime des Mamelouks s’étend jusqu’au XVIe siècle pour céder la place à la période Ottomane jusqu’à l’arrivée des Britanniques XXe s.
Finalement, ne faut-il pas se poser la question : historiquement, à qui ces terres contenant Jérusalem, appartiennent-elles ? Où sont les gens natifs du pays ?
A l’issu de la seconde guerre mondiale, le 29 novembre 1947, le plan de partage de la Palestine élaboré par l’UNSCOP (Comité spécial des Nations unies sur la Palestine) est approuvé par l’Assemblée générale de l’ONU, à New York par le vote de la résolution 181. Ce plan prévoit la partition de la Palestine mandataire en trois entités, avec la création d’un État juif et d’un État arabe, Jérusalem et sa proche banlieue étant placées sous contrôle international en tant que corpus separatum. Où en est-on ?
Si l’interrogation est soutenable, ce que je pense, comment alors pouvons-nous soutenir des anniversaires soulignant l’union de la France et d’Israël. Voir : la saison France / Israël
Ne faudrait-il pas plutôt attirer l’attention sur une relation France / Palestine afin de souligner combien ce peuple autochtone a été et est toujours maltraité par les traités politiques entre les grandes puissances mondiales. N’est-ce pas vraiment le temps de la Palestine ?
« Alors que Trump le président des États-Unis, vient de légitimer un fait colonial accompli par Israël en reconnaissant Jérusalem-Al Qods comme sa capitale exclusive, le gouvernement français déclare l’année 2018 « Saison France/Israël ».
De nombreuses manifestations culturelles pour le 70ème anniversaire de la création de l'Etat d'Israël sont annoncées en France. »
50 ans après la naissance de l’État israélien, que faire pour qu’à la place de la guerre il y ait entente cordiale humaine et religieuse (envers le Dieu Père) de tous les humains ?
Assurément la conférence qui se tiendra le mardi 13 mars dans la salle du Prado abordera ces questions.