Ils étaient proches des migrants, des étrangers, des exilés, des religieux de religions différentes ; présents avec une grande humanité

Publié le par Michel Durand

Bernard Fontaine ; Jean-Louis Tauran
Bernard Fontaine ; Jean-Louis Tauran

Bernard Fontaine ; Jean-Louis Tauran

Oui, je suis effectivement passé à l’âge de participer aux prières de sépultures de collègues plus jeunes que moi, des frères, des camarades d'études.

Hier, nous étions dans l’église du Plateau du 9arrondissent de Lyon. Bernard Fontaine nous réunissait alors qu’il avait accompli le grand voyage. À chaque fois que sa santé le lui permettait, Bernard participait, place des Terreaux, au Cercle de silence. Dès que possible, je donnerai à lire en ce lieu l’homélie qui fut prononcée.

 

Dans La Croix : « Le père Bernard Fontaine est décédé vendredi 29 juin. Né le 13 août 1945 il a été ordonné prêtre le 21 mai 1977 pour le diocèse de Lyon. Il a passé dix ans au service des migrants, d’abord comme membre de l’équipe d’animation de la pastorale des migrants, puis comme directeur du Service national de la Pastorale des Migrants et des personnes itinérantes (SNPMPI) jusqu’en 2013…

Le SNPMPI comprend cinq départements, dédiés chacun à un public en particulier : les migrants et réfugiés, les gens du voyage, les marins et le monde maritime, les bateliers, et les forains et artisans de la fête.

Lors de leur Assemblée plénière d’automne, fin 2015, les évêques de France avaient précisé dans une lettre les deux dimensions de la mission du SNPMPI : « l’accueil/le développement intégral des personnes » et « la promotion de la communion entre personnes migrantes ou itinérantes et les Églises locales ».

L’objectif de ce service national, en lien avec ses antennes diocésaines et ses partenaires, est d’offrir un travail d’expertise, de « servir la catholicité », de « soutenir une évangélisation adaptée », et de promouvoir la formation des bénévoles et salariés engagés.

Le père Bernard Fontaine avait coordonné en 2006 l’ouvrage : « Les Églises les migrants et les réfugiés : 35 textes pour comprendre », paru aux éditions de L’Atelier et qui rassemblait trente-cinq textes rédigés par des Églises chrétiennes de pays différents pour signifier leurs questions et leurs réserves face aux nouvelles législations des États à l’égard des populations immigrées ou exilées.

 

Ce matin, sur le site du Vatican j’apprends la mort de Jean-Louis Tauran. J'ai parlé de Jean-Louis à la page du 10 juin, § 3.

Vatcan News : Disparition du cardinal Jean-Louis Tauran, artisan du dialogue interreligieux

Le Vatican et l’Église catholique universelle sont endeuillés par la perte du cardinal français Jean-Louis Tauran, décédé jeudi 5 juillet dans la soirée. Atteint depuis longtemps de la maladie de Parkinson, le cardinal Jean-Louis Tauran se reposait depuis quelques jours dans une communauté de religieuses franciscaines du Connecticut aux États-Unis pour se soigner.

Delphine Allaire – Cité du Vatican  

Âgé de 75 ans, cette figure incontournable de la diplomatie vaticane, à la tête du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, n’a cessé d’œuvrer inlassablement pour la paix mondiale.

Décrit comme un homme doux et d’une humilité extrême, très apprécié pour ses talents de diplomate et son sens de l’écoute, le cardinal Tauran, qui avait annoncé au monde entier l’élection du Pape François en 2013, était surtout, depuis 2007, l’homme du dialogue interreligieux au Vatican.

Une brillante carrière diplomatique

Ce bordelais licencié en philosophie et en théologie né en 1943 est un des rares cardinaux à avoir étroitement côtoyé et travaillé près des trois derniers papes.  C’est sous Jean-Paul II qu’il fait ses premières armes. Entré en 1975 au service de la diplomatie du Saint-Siège, il est nonce apostolique au Liban, avant d’être consacré évêque par le Pape polonais au sortir de la guerre froide, en janvier 1991. Mgr Jean-Louis Tauran est alors de suite nommé Secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les États. Un poste clé qui permet au polyglotte de 47 ans d’appréhender finement les arcanes diplomatiques mondiales. Il y reste treize ans.

L’interreligieux pour héritage

En 2003, Saint Jean Paul II le nomme cette fois à la tête de la prestigieuse bibliothèque apostolique et à celle, concomitante, des Archives secrètes du Vatican. Il est alors crée cardinal. Quatre années se passent, le Souverain pontife change, et c’est Benoit XVI qui le rappelle aux affaires du monde.

Le Pape allemand lui confie la présidence du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Cette mission délicate au centre de l’échiquier géopolitique prend effet le 1er septembre 2007.

Pakistan, Iran, Jordanie, Azerbaidjan, les voyages s’ensuivent. Reconnu depuis comme un artisan aguerri du dialogue interreligieux, le cardinal Tauran a ainsi organisé le premier sommet catholique-musulman en septembre 2008 dans la Ville éternelle. Il a aussi œuvré pour le rapprochement entre le Vatican et l'université Al-Azar, prestigieuse institution du monde musulman sunnite. Enfin, tout récemment, au mois de mars 2018, il avait encore effectué une visite historique en Arabie Saoudite. Un voyage au cours duquel le Vatican et le royaume saoudien avaient signé un accord de coopération.

Enfin, le cardinal Tauran était aussi celui qui annonçât au monde entier l’élection de François. Mercredi 13 mars 2013, depuis le balcon du Palais apostolique, il prononce l’illustre formule latine «Habemus Papam».

Nommé cardinal protodiacre en 2011 par Benoit XVI,  il est fait camerlingue par le Pape François en 2014, c’est-à-dire en charge de gérer les affaires du Saint-Siège durant une période de vacance apostolique. 

Lire aussi (vatican News) : Le Pape exprime sa tristesse après la mort du cardinal Tauran

Publié dans Eglise, Témoignage, migration

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