Qu’est-ce qui arrive à nos pays de vieille culture, revendiquant des racines judéo-chrétiennes qui prônent l’accueil et le partage ?

Publié le par Michel Durand

Des centaines de personnes lors du au défilé dans Calais de la marche solidarité pour les migrants partie de vintimille. des membres du collectif des sans papiers de paris étaient dans le cortège. © Radio France / francois cortade

Des centaines de personnes lors du au défilé dans Calais de la marche solidarité pour les migrants partie de vintimille. des membres du collectif des sans papiers de paris étaient dans le cortège. © Radio France / francois cortade

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Parti de Vintimille la Marche solidaire est arrivée à Calais le 7 juillet.

Sur France-inter : « La France qui accueille, elle existe »

C’est ce que dit Brice Benazzouz, bénévole chez Médecins du Monde, fier de la "mixité" du défilé. Le cortège parti le 30 avril de Vintimille est passé chaque soir par des villes étapes où associations et bénévoles d'aide aux migrants ont accueilli, nourri et parfois logé les randonneurs. 

Organisée par les associations L'Auberge des migrants et la Roya Citoyenne, la marche longue de 1.400 kilomètres a ainsi relié la frontière franco-italienne à la ville portuaire où vivent officiellement environ 400 migrants dans l'espoir de passer en Grande-Bretagne en montant clandestinement dans des camions.

Le cercle de silence du 11 juillet à Lyon (18 h 30 place des Terreaux) se tiendra avec le souvenir de cette longue marche et aussi avec la bonne nouvelle que le « principe de fraternité « puisse faire le poids face au prétendu « délit de solidarité ».

Le Monde.fr : « Pour la première fois, le Conseil constitutionnel a consacré la valeur constitutionnelle du « principe de fraternité ». Dans une décision du vendredi 6 juillet, les gardiens de la loi suprême ont donné une force juridique à cette devise républicaine et considéré qu’il en découlait « la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national ».

Marche contre le « délit de solidarité » place de la République à Paris, le 17 juin. THOMAS SAMSON / AFP

 

Pour le cercle de silence de juillet à Lyon :

JEU DE LA PATATE CHAUDE EN MÉDITERRANÉE

Ce qui s’est passé ces dernières semaines avec l’AQUARIUS et le LIVE LINE est atterrant. Cela nous rappelle l’après-guerre où l’on versait des larmes sur les victimes de la Shoah tout en refusant d’accueillir les sur vivants dans les ports occidentaux (souvenons-nous de l’EXODUS) ;

De nos jours, des milliers de migrants partent aussi en quête d’un ailleurs. Ils risquent leur existence dans l’espoir d’une hypothétique vie meilleure. Ils veulent croire que leur quotidien menacé par la guerre, la famine, la sécheresse, la corruption, les terroristes ne sera pas celui de leurs enfants. Les migrants/réfugiés de ces deux bateaux sous pression  de l’indignation internationale ont finalement pu débarquer. Mais combien seront accueillis, combien seront renvoyés ? Et d’autres prendront à leur suite la route de l’exil.

On reproche aux capitaines des deux bateaux de n’avoir pas respecté les règles, qui auraient consisté à les renvoyer en Libye, où l’on sait quel enfer vivent les migrants qui passent par ce pays. Il y a de quoi se poser des questions sur un droit qui conduit à l’esclavage ou à la mort.

Et tout ceci se passe dans un temps où tous les observateurs reconnaissent que la pression migratoire sur l’Europe a notablement diminué ces dernières années. Et plus elle baisse, plus on crie à la subversion de l’identité européenne par un déferlement insupportable d’étrangers. Qu’est-ce qui arrive à nos pays de vieille culture, revendiquant des racines judéo-chrétiennes qui prônent l’accueil et le partage ? Que sommes-nous en train de devenir ? Faut-il se résoudre à l’impuissance, à la politique de la communication, à la domination de l’émotionnel qui salue un héros en oubliant les autres ?

Les migrations ne s’arrêteront pas, nous le savons et préférons le taire. Qu’allons-nous faire ? Nous savons que ce sont là des questions difficiles. Nous savons que nous ne pouvons pas accueillir toute la terre. Elle ne nous le demande pas. Les défis majeurs qui se profilent doivent obliger les nations à imaginer un autre traitement de la planète que celui qui la conduit au désastre. Pour nous, cela commence par l’Europe et notre propre pays peut faire mieux que ce qu’il fait actuellement.

Voir aussi sur Euronews, Marche solidaire : la fraternité pas à pas à travers la France

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