Dieu vient à notre aide ! Pour ne pas désespérer, nous avons besoin de ta présence et des dons de sagesse, d’intelligence, de force. L’Esprit
En prenant connaissance des paroles de François à l’occasion de la traditionnelle conférence de presse dans l’avion, au retour du Maroc, je me pose de nouveau la question de l’obéissance à toutes les lois émises par l’État et ses organismes.
Dossier Barbarin : pas de justice médiatique. «Lorsque la sentence du procès en appel arrivera, on verra».
Devons-nous mettre en œuvre toutes les possibilités que les lois proposent ?
Telle personne a la possibilité légale de pratiquer une IVG. Va-t-elle obligatoirement le faire ? Telle autre peut légalement profiter d’une lourde chirurgie alors qu’elle se trouve, vu son âge, en fin de vie. Va-t-elle accepter cet acharnement thérapeutique ? En tant que citoyen, il est dit que faire appel est une chance offerte par un État de droit que l’on ne peut ignorer. N’y a-t-il pas des circonstances où ne pas user de ce droit serait un mieux pour la personne concernée et la communauté qui l’entoure ?
J’ouvre bien évidemment un chapitre du dossier de la désobéissance civile sans avoir assurément la possibilité de le fermer. Je me demande seulement si, au nom de l’attachement à l’Évangile du Christ, il ne serait pas mieux de s’abstenir de toutes les possibilités offertes par les lois. Mon droit !
Ce matin encore, l’évangile de Jean (5, 1-16) montre Jésus s’abstenant de respecter la loi propre au sabbat de Moïse. Il n’a pas hésité à un guérir un impotent de longue date un jour où travailler est interdit. N’est-ce pas une former de désobéissance ? Une option pour suivre le chemin de sa conscience personnelle plutôt que de se plier à tout ce que la Loi propose et/ou impose ?
Bref, je repense à tout cela alors que j’observe que cette phrase du pape augmente le désarroi de nombreux chrétiens à Lyon. Pour le bien de l’Église à Lyon n’aurait-il pas été préférable de vivre un réel retirement en ne faisant pas appel ?
Cette question me fut posée dans le métro. Je raconte la scène. À la station Ambroise Courtois de la ligne D, un homme rencontré à la liturgie eucharistique de dimanche dernier vient s’asseoir à côté de moi. On parle de l’évangile de cette messe. Puis du cardinal Barbarin. « Pourquoi a-t-il fait appel ? » Assise en face de nous une dame s’approche. « Présomption d’innocence », dit-elle. Et elle argumente. Dans notre échange se présentent deux biens qui s’opposent. Le bien d’une communauté face au bien d’une personne. Le monsieur me semblait prendre la défense du bien de tous alors que la dame se mettait du côté de la personne. « Présomption d’innocence ».
Au nom de l’attachement à l’Évangile je placerais en premier le bien de la communauté et c’est pour cela je ne chercherais pas à profiter de tout le possible légal. Seulement, voilà, puis-je parler ainsi ? Je ne suis pas directement concerné. Je ne le suis que par mon désir de voir le message de Dieu écouté, accepté et mis en pratique. Je le suis par mon adhésion à toute l’Église du Christ. Et, en ce domaine, quelles que soient les décisions des tribunaux, la crédibilité de l’Église - tenant compte de tous les évènements d’abus sexuels révélés ces derniers temp- est largement, gravement atteinte pour de nombreuses années. Certains observateurs disent qu’il lui faudra plusieurs générations pour qu’elle s’en remette. Ne pas désespérer ouvre en moi une volonté de pratiquer un certain retirement, une forme de désobéissance.
Voici des articles à ce propos : atterrés par les scandales de l’Église des catholiques veulent du changement. Le Monde
Catholique de France : de la stupeur à la colère
« Ce culte du silence et de la souffrance dans lequel se complaît l’Église n’est plus supportable ». Faustine Vincent
Dans La Croix, lu après la rédaction de cette page.