La loi 1905 permit à l’Église devenue libre de prendre part au nom de la liberté d'expression aux problèmes du temps, d'affirmer sa vérité
Dans la quotidien La Croix du 25 juin, il est question de la nomination de Mgr Dubost pour venir en aide à l’Église à Lyon. Je lis cet article en ayant en tête, le numéro de la revue pradosienne, Quelqu’un parmi nous, dont le thème est sur la laïcité. Plus précisément : l’engagement des laïc(que)s chrétiens en terres laïques. Voir ici.
Je note dans les lignes d’Anne-Bénédicte Hoffner et Céline Hoyeau, deux passages qui me semblent totalement adéquats avec l’ambiance lyonnaise.
1 / Michel Dubost, «cet homme de poigne est connu pour son « sens politique » et sa connaissance de la société. Un atout indéniable à Lyon où l’Église et la mairie entretiennent des liens très étroits.
2 / « Enfin, comme directeur des Œuvres pontificales missionnaires, Mgr Dubost « connaît et fréquente déjà les notables lyonnais », observe un bon connaisseur du diocèse. »
La mairie et les notables !
Voilà qui m’invite à réfléchir.
Dans le contexte d’un État laïc - et même dans une simple visée missionnaire selon l’Évangile - je me sens mal face à une manifestation religieuse de type chemin de croix dans les rues de la Cité. Pour obtenir une telle possibilité, ne faut-il pas l’accord bienveillant de la Préfecture, via Ville de Lyon ? Voir ici.
Au sujet de la laïcité, Jean-Pierre, un lecteur de Quelqu’un parmi nous, qui ne me semble pas notable a envoyé cette explication que j’aime déposée en ce lieu :
« La loi de séparation de l'Église et de l'État qui mit fin au concordat fut promulguée en 1905 par un gouvernement anticlérical instituant le principe de la laïcité qui définit les rapports entre l'État et les cultes. Cela se fit de façon brutale en confisquant les églises et en interdisant les congrégations et certaines durent s'exiler. Cela créa des confusions dans les consciences d'alors encore pour une large part acquises au catholicisme. Le siècle était à son début et fut profondément marqué par la Première Guerre mondiale. Peut-être une des conséquences de cet affrontement entre le spirituel et l’athéisme ; qui sait ? On peut aussi penser que le Front populaire nous a conduits par le jeu des méandres politiques au second conflit mondial. Fin de la digression.
Mais l'ébullition du temps dut à l'évolution des problèmes sociaux et politiques et celle des sciences et des techniques ont profondément marqué l'esprit du temps et le discernement des individus par le progrès et le modernisme galopant qui accréditait l'accusation d'obscurantisme visant tous les tenants de la religion. Cette loi permit aussi à l’Église devenue libre de tout devoir envers l’État de prendre part au nom de la liberté d'expression aux problèmes du temps d'affirmer sa vérité creusant ainsi de larges fossés dans l'opinion. Par ailleurs, le foisonnement des idéologies mobilisait et fractionnait la société fragilisant le terreau des vieilles croyances jugées surannées ouvrant ainsi la porte a la sécularisation. Les oppositions permanentes sur tous les sujets entre autres, mariage pour tous, l'école libre, l'homosexualité, la bioéthique, l'immigration, l'islamisme , tous ces sujets et il y en a tant, défendus ou rejetés avec véhémence se fracassent sur les rochers de l'incompréhension, des idées toutes faites de l'idéologie sans concession attisée par des tribuns qui soufflent sur les braises.
Parviendrons-nous un jour à nous entendre ? Oui si nous devenons tolérants. La tolérance est la marge existant entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas ; accepter ce n'est pas tout admettre et trouver les limites à ne pas dépasser. Encore faut-il pour y parvenir un débat apaisé et courtois dans le respect mutuel et de trouver même dans l'adversité des raisons de dépasser les frontières qui nous séparent afin de gagner par un dialogue constructif l'estime de l'adversaire à défaut de l’Amour ».
Réfléchir. Bien poser les éléments de la réflexion, jalon de la méditation.
Œuvrant dans un bâtiment affecté au culte en 1905, j’ai, en dialogue avec les habitants du quartier (de la paroisse) ouvert les portes à des évènements culturels ouverts sur la Révélation chrétienne, l’Évangile. Élus et administrateurs de Ville de Lyon s’y sont opposés, le bâtiment église étant exclusivement affecté au culte, précise une correspondance officielle. L’évêque de Lyon, exigea l’obéissance à la Mairie. « Ce n’est pas grave, ce n’est que politique, m’a-t-on fait savoir ». J’ai dans ce blogue, plusieurs fois évoqué l’affaire du Bon Pasteur. Une carte (me^me petite) parmi celles des relations Église - Ville de Lyon.
Proche des migrants par détresse, je demeure attristé du manque d’humanité que des élus manifestent sans cesse. Devenir « Franc-maçon du droit humain, n’est-ce pas « s’engager à bâtir un monde plus juste » ? André Soulier, l’avocat du pouvoir, Francisque Collomb sont des notables que Michel Dubost rencontrera sans tarder, me semble-t-il.