Temps de Carême, temps de conversion. Revenir sur ses pas, changer de route afin d’entrer en relation avec Lui, avec eux, avec tous. Frères!
https://www.la-croix.com/Debats/Reagir/Courrier/le-moulin-mystique-_NG_-2010-04-20-574176« Nous »
C’était l'été dernier.
Alors que j'allais assister à la Messe, en la Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay : je vois une religieuse, bien âgée, un peu courbée et affairée à mettre en place quelques paquets de feuilles.
Je vais naturellement à elle – j'étais en effet en recherche d'une personne qui puisse m'indiquer le sens profond de ce célèbre chapiteau que l'on nomme communément : « Le Moulin mystique ».
L'accueil de cette femme me fut immédiat, et elle prit, malgré les circonstances, tout son temps pour me donner les indications souhaitées… je repense alors ici au Royaume de Dieu, au Paradis – qui nous sera si gracieusement et généreusement offert, pour peu que nous en ayons le désir profond, humble, et naturel…
Je revois le visage de cette sœur… tant de beauté, si joliment ouvert, si déployé ; elle vivait dans la Relation… Elles étaient alors Relation – et moi aussi.
Dans nos vies de tous les jours, le « nous » est parfois limité, teinté de mélanges ou bien d’ambiguïté – là, plus du tout… Une sorte d'inlassable Mélodie : offerte à toutes et tous !
Jean-Marie Delthil. Bonny, le 16 octobre 2019.
Dans l'article sur le Moulin mystique de Vézelay (La Croix des 13-14 mars 2010), Manuel Jover propose l'interprétation courante de Moïse à gauche et saint Paul à droite. Dans son livre Vézelay, Éditions Franciscaines (1969), le P. Pascal Seynhaeve conteste la présence de Moïse : c'est le pied du personnage de gauche qui actionne le mouvement de la meule, il domine Paul, sur sa hanche figure la spirale signe de puissance identique à celle du Christ du tympan, le court vêtement d'esclave, « Il a pris la condition d'esclave » (Ph 2, 7), est un beau manteau rehaussé d'une agrafe. « Cette dialectique est proprement le fait du Christ. Moïse, prophète de l'ancienne loi, ne peut pas assumer, dans le mouvement de l'épaule, des mains et du pied, la totalité de l'opération unifiante et transformante, fortement inscrite sur le trajet de la courbe qui s'achève sur le sac qui recueille. » (p. 59).
Bernard Marx (Paris) - La Croix