Alors que nous vivons dans un reconfinement contraint, comment, à la lumière de l’Évangile, voyons-nous l’avenir ? Quelle vie en Église ?

Publié le par Michel Durand

Alors que nous vivons dans un reconfinement contraint, comment, à la lumière de l’Évangile, voyons-nous l’avenir ? Quelle vie en Église ?

Confinement ! Pandémie !

Où en serons-nous à l’approche des fêtes de Noël ?

 

Pour la revue pradosienne Quelqu’un parmi nous, j’adresse cet appel à écriture :

Aujourd’hui, on ne cesse de parler de « confinement ». Que dirons-nous en décembre ? Les idées de vie simple, de sobriété, de production locale sont largement développées. Certains partent même de pauvreté volontaire en distinguant celle-ci de la misère. Il importe de tout faire pour que rien ne soit comme avant.

Pensons à Laudato si’. Il importe de sortir d’une société de surconsommation et de surproduction. Pour que tous puissent simplement vivre, il convient qu’en Europe, nous vivions plus simplement.

Sortie de la pandémie, il importe de s’organiser autrement pour que demain ne soit pas comme avant.

Qu’en pensez-vous ? Merci de me communiquer* vos avis. (*à l’adresse de ce blogue : voir : contact)

Vos articles doivent me parvenir avant le 5 décembre.
Ou, au plus tard, avant le 4 janvier 2021.

Un grand merci pour l’attention portée à la demande. Merci à ceux et celles qui ont déjà répondu.

 

Dans le contexte de cet appel à écriture, je trouve important - urgent - de donner à lire ce texte de Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers. Il me semble avoir été largement diffusé.

On entend ou on lit que les mesures de restriction des cultes ne seraient pas dictées par des impératifs sanitaires, mais l’expression d’un État laïc qui n’aurait de cesse d’encadrer voire de contrôler les cultes.  

 

Les mêmes choses produisent les mêmes effets : devant l’interdiction des liturgies publiques, excepté les obsèques, des catholiques expriment leur souffrance. Elle est naturelle, l’eucharistie et l’assemblée chrétienne nourrissent notre foi. Oui, nous vivons un manque, oui, ceci est douloureux, oui, l’eucharistie est essentielle à la vie chrétienne. Cependant, la circulation du virus est-elle une invention ? L’État en prend-il prétexte pour mettre en place un régime d’encadrement des libertés, dont la liberté religieuse ?

Il est légitime qu’un État, en fonction des données dont il dispose, dans le respect des lois et des règles, impose des mesures qui sont au bénéfice de tous, y compris des mesures, et c’est le cas cette année, qui restreignent des libertés publiques. Il est bien entendu possible d’estimer que ces mesures ne sont pas légitimes, ou sont excessives ; dans de pareils cas, il revient à la juridiction administrative de dire le Droit.

Ce qui me gêne, au-delà d’éventuelles procédures, toujours possibles, c’est un discours que je n’hésite pas à qualifier de malsain.

On entend ou on lit que les mesures de restriction des cultes ne seraient pas dictées par des impératifs sanitaires, mais l’expression d’un État laïc qui n’aurait de cesse d’encadrer voire de contrôler les cultes. Même en dehors du confinement, certains aiment à dire les chrétiens, sinon persécutés en France, mais au moins ne pouvant disposer d’une vraie liberté.

Rendre compte de sa foi est par nature toujours difficile et exigeant ; pour autant, soyons honnêtes, qui peut, en France, se dire persécuté en raison de ses convictions et pratiques religieuses ? Ceux qui le prétendent, ce sont les tenants de l’islamisme politique, qui, depuis l’étranger, décrivent la France, sa laïcité, son État comme persécuteurs de l’islam.

Alors qu’il est urgent que les musulmans français et vivants en France, ses responsables en particulier, affirment haut et fort qu’ils sont respectés et libres de vivre leur religion en France, il serait grave et même irresponsable que des catholiques adoptent un discours semblable, tout simplement parce que, non seulement il est dangereux, surtout il est faux.

Depuis trop d’années, des personnes, des groupes, ont trouvé une identité en se qualifiant de « discriminés », « victimes » de phobies diverses. Un minimum de lucidité permet de savoir qui sont les vrais pauvres, en moyens matériels, en qualité de l’habitat ou de vie familiale. Cette même lucidité permet de ne pas se tromper au sujet de ceux qui attentent à des chrétiens, non pas l’État, qui exerce sa mission protectrice, et qui doit en répondre devant le peuple et la Loi, mais les tenants de l’islam politique.

+ Pascal Wintzer

Archevêque de Poitiers

 

Lire aussi le texte de Patrick Royannais

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