Simplicité, pauvreté ; imiter Jésus Christ, pauvre lui-même et travaillant à évangéliser les pauvres. Noël : dans la pauvreté, l’humilité
En ce jour de Noël, voici une Lettre d’Antoine Chevrier à Maurice Daspres
Maurice Daspres est né à Lamure dans le département de l’Isère en 1855. Il entre en 1869 à l’école cléricale du Prado.Il a alors 14 ans. Au Procès de béatification/canonisation, il a dit : « j’ai eu le privilège de jouir d’une intimité particulière de la part du Père, parce que j’étais le plus petit et aussi le plus pauvre et le plus abandonné des élèves de l’école cléricale.
Il a soigné le père Chevrier durant sa dernière maladie.
Lettre n°125 [Prado, 26 décembre 1875]
Mon bien cher enfant,
J'ai reçu tes deux bonnes lettres dans lesquelles j'apprends, avec plaisir, que tu fais des efforts pour persévérer dans tes bonnes résolutions ; courage et persévérance : dans le chemin de la vertu, il faut tous les jours reprendre courage et, comme dit notre divin Maître, il faut prendre sa croix chaque jour.
Cette belle fête de Noël que nous avons célébrée hier nous rappelle ces belles vertus de pauvreté et d'humilité dont j'aimais à vous parler et qui sont le fondement de la vie chrétienne et surtout de la vie sacerdotale, car c'est bien le but de notre vie : la simplicité, la pauvreté, imiter Notre-Seigneur étant pauvre lui-même et travaillant à évangéliser les pauvres, "Misit me evangelizare pauperibus".
Ne laisse pas passer ces belles fêtes sans te retremper dans l'esprit de pauvreté et d'humilité ; j'ai à t'annoncer la bonne nouvelle que nos Messieurs du Grand Séminaire ont tous reçu le sous-diaconat à la Noël, j'ai assisté à l'ordination ; M. Blettery est entré au Grand Séminaire.
Notre petite école cléricale est grandement augmentée, elle compte 40 élèves ; s'ils étaient tous des saints plus tard, mais il en restera un bon nombre en retard ; tous les anciens t'envoient bien le bonjour, ainsi que les Sœurs, et ton souvenir est souvent présent à leur esprit.
Continue à travailler avec courage et ardeur, sois bien fidèle à ton petit office et à ton rosaire et chemin de la croix chaque semaine ; il faut aussi écrire quelques fois à ces messieurs du Grand Séminaire pour entretenir ces bonnes relations qui fortifient et entretiennent l'âme dans la piété et l'amour de ses bons amis.
À Dieu, mon cher enfant. Présente bien mes respects à Monsieur le Supérieur, à ton professeur actuel et à celui de l'année passée.
Prie quelquefois pour nous.
Et je recevrai toujours avec plaisir de tes nouvelles. Si tu as besoin de quelque chose, fais-moi le savoir.
Tout en Notre-Seigneur et par amour pour lui.
A. Chevrier