Rendu à son humanité, l’humain est capable de recevoir la Parole de Dieu. Jésus parle de nouvelle vie en redonnant la vraie vie. Guérison
Dans la ligne de l’étude d’évangile publiée le 21 février, voici mon regard sur la fin du chapitre 5 de Marc.
Voir ici pour le chapitre 4
et ici pour les chapitres 1 à 3
Deux nouvelles guérisons
Dès que Jésus arrive sur la plage de cette rive occidentale, une foule immense s’assemble près de lui.
Parmi cette foule, un responsable de la synagogue, Jaïros et une femme souffrant d’hémorragies. Jésus va répondre à leur demande.
Jaïros, Jaïre est un notable, selon Matthieu, responsable du culte, et en ce sens, un membre important de la communauté. Je ne vois pas d’indication qui permettrait de dire dans quelle localité se trouverait cette synagogue. La seule certitude est qu’il y a beaucoup de monde. Ces gens se sont rapprochés de Jésus dès qu’il a quitté la barque qui lui a permis de changer de rive. On doit donc être dans une ville importante en taille. Marc souligne cinq fois la présence de la foule : v 21 une grande foule - v 24 une foule nombreuse - v 27 par derrière dans la foule - v 30 au milieu de la foule - v 31 tu vois la foule.
La femme malade, dont on ne connait pas le nom, n’est pas une notable. Elle a beaucoup souffert des prétentions des médecins qui au lieu de la guérir l’ont fait beaucoup souffrir. C’est une personne sans défense, sans puissance. Une pauvre parmi les pauvres. Mais, elle est comme Jaïros totalement démunie.
Après avoir tout essayé en vain, il reste la solution de s’adresser à Jésus. Le notable, humblement, s’agenouille devant Jésus. La femme, espérant rester invisible, sans être remarquée, touche l’arrière et la frange de son vêtement. Dans les deux cas, Marc souligne toute leur confiance en Jésus - ils ont foi en lui, espèrent de lui une guérison - et indique que la guérison sera le résultat de l’acte d’un toucher : l’homme tombe à ses pieds et supplie Jésus avec insistance. Jésus ne pouvait plus avancer. La femme vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement alors que Jésus sent qu’une force l’a quitté. Et tout reste secret sans que les personnes présentes ne perçoivent la réalité profonde de la guérison. Mais les deux suppliants savaient, eux, que Jésus a en lui la puissance divine de sauver. Tel est leur acte de foi. Le pouvoir de Jésus ne s’arrête avec la mort de la jeune fille. Jésus l’indique à Jaïros : « sois sans crainte, crois seulement » (v. 36).Le pouvoir de Jésus est une force de résurrection. « Talitha Qoum » ! « Cette formule en araméen, dit la note de la TOB, peut indiquer que le récit provient d’un milieu parlant cette langue. Sa conservation dans un récit destiné à des lecteurs grecs attire l’attention sur le caractère décisif, efficace de la parole de Jésus. Lève-toi ! Debout (Qoum). Réveille-toi. Tiens-toi redressé, mets-toi debout. Autant de mots utilisés pour signifier l’état du ressuscité.
Or cette nouvelle vie ne doit pas être dévoilée. Jésus recommande que personne ne le sache (v. 43). Voilà pourtant un secret bien difficile à garder. Si Jésus recommande le secret, c’est que, notamment sous le regard de Marc, ce qui vient de se passer ne peut vraiment être compris qu’après la résurrection de Jésus. C’est en elle qu’humanisation (faire du bien à une personne) et évangélisation (offrir le Royaume de Dieu) s’accomplissent réellement.
Voilà le récit de la demande de guérison de Jaïros :
5, 22-24
Arrive l'un des chefs de la synagogue, nommé Jaïros ; voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie avec insistance en disant: «Ma petite fille est près de mourir; viens lui imposer les mains pour qu'elle soit sauvée et qu'elle vive». Jésus s'en alla avec lui; une foule nombreuse le suivait et l’écrasait.
5, 35-42
Il (Jésus) parlait encore quand arrivent de chez le chef de la synagogue des gens qui disent: «Ta fille est morte; pourquoi ennuyer encore le Maître»? Mais, sans tenir compte de ces paroles, Jésus dit au chef de la synagogue: «Sois sans crainte, crois seulement». Et il ne laissa personne l'accompagner, sauf Pierre, Jacques et Jean le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de la synagogue. Jésus voit de l'agitation, des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit: «Pourquoi cette agitation et ces pleurs? L'enfant n'est pas morte, elle dort». Et ils se moquaient de lui. Mais il met tout le monde dehors et prend avec lui le père et la mère de l'enfant et ceux qui l'avaient accompagné. Il entre là où se trouvait l’enfant, il prend la main de l'enfant et lui dit: «Talitha qoum», ce qui veut dire: «Fillette, je te le dis, réveille-toi»! Aussitôt la fillette se leva et se mit à marcher - car elle avait douze ans. Sur le coup, ils furent tout bouleversés. Et Jésus leur fit de vives recommandations pour que personne ne le sache, et il leur dit de donner à manger à la fillette.
Récit de la demande de guérison de la femme
5,25-34
Une femme, qui souffrait d'hémorragies depuis 12 ans - elle avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins et avait dépensé tout ce qu'elle possédait sans aucune amélioration; au contraire, son état avait plutôt empiré - cette femme, donc, avait appris ce qu'on disait de Jésus. Elle vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait: «Si j'arrive à toucher au moins ses vêtements, je serai sauvée». À l'instant, sa perte de sang s'arrêta et elle ressentit en son corps qu'elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus s'aperçut qu'une force était sortie de lui. Il se retourna au milieu de la foule et il disait: «Qui a touché mes vêtements» ? Ses disciples lui disaient: «Tu vois la foule qui te presse et tu demandes: "Qui m'a touché”» ? Ses disciples lui disaient: «Tu vois la foule qui te presse et tu demandes: "Qui m'a touché”»? Alors la femme, craintive et tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Mais il lui dit: «Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix et sois guérie de ton mal».
Dans les deux guérisons, il est question de la foi des demandeurs qui font confiance à Jésus. Il peut guérir. Et cette action bienfaisante de Jésus s’accomplit en toute discrétion. Il est, en effet, impossible que quelqu’un sache qui a touché Jésus, car la foule presse de toute part Jésus. Et la jeune fille n’est pas morte ; elle dort. Jésus accomplit le bien autour de lui sans triomphalisme ou ostentation.