Annoncer la Bonne Nouvelle de la guérison par Jésus-Christ ! Pourtant, une attitude ostentatoire, triomphaliste n’est pas opportune. Secret !

Publié le par Michel Durand

Le semeur au soleil couchant, Van Gogh, 1888

Le semeur au soleil couchant, Van Gogh, 1888

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Marc 7, 36-37

« Jésus leur recommanda de n'en parler à personne : mais plus il le leur recommandait, plus ceux-ci le proclamaient. Ils étaient très impressionnés et ils disaient: “Il a bien fait toutes choses ; il fait entendre les sourds et parler les muets” ».

Ce qui m’émerveille dans la réponse des gens, c’est la reconnaissance de la qualité du travail de guérison accompli : y a rien à dire ; aucune critique n’est possible : « il a bien fait toutes choses ! » Alors comment est-il possible de ne rien en dire, de se taire ?

 

Quel équilibre entre annonce intempestive et témoignage discret de la Bonne Nouvelle ?

Le secret messianique, indique une note de la TOB, est destiné à être manifesté.

1,42-45

« À l'instant, la lèpre le quitta et il fut purifié. S'irritant contre lui, Jésus le renvoya aussitôt. Il lui dit : “Garde-toi de rien dire à personne, mais va te montrer au prêtre et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit : ils auront là un témoignage”. Mais une fois parti, il se mit à proclamer bien haut et à répandre la nouvelle, si bien que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais qu'il restait dehors en des endroits déserts. Et l'on venait à lui de toute part. »

De fait, Jésus lui-même dit que rien ne doit être caché :

4,21-22

« Il leur disait : “Est-ce que la lampe arrive pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? N'est-ce pas pour être mise sur son support ? Car il n'y a rien de secret qui ne doive être mis au jour, et rien n'a été caché, qui ne doive venir au grand jour” ».

Le secret messianique ne peut qu’être provisoire comme on le voit à propos des miracles. Par exemple, le lépreux guéri proclame bien haut sa guérison (1,45). Il l’annonce, répand cette bonne nouvelle. Il proclame ; il évangélise. Et la foule, tremblante d’impressions évidentes en chœur chante les louanges de Jésus, déjà pressenti comme Seigneur : « Il a bien fait toutes choses ; il fait entendre les sourds et parler les muets ». C’est une anticipation de « la reconnaissance dans la communauté chrétienne de l’œuvre eschatologique de Dieu par Jésus ».

Je reprends ma lecture d’évangile à ce sujet. L’usage des paraboles pour s’assurer d’être écouté.

 

Il leur disait…

Jésus s’adresse aux disciples. Il les enseigne, écrit Marc, dans le but de leur expliquer pourquoi il emploi des paraboles quand il s’adresse à tout public. Voir quand j’aborde le chapitre 4 de Marc.

Marc veut éclairer le recours de Jésus aux paraboles.

Parler de la lampe et de la mesure (Marc 4,21)  n’est pas de même ordre que l’usage d’une parabole.

Effectivement, ces deux images ne sont pas des paraboles, mais des moyens très concrets pour signifier une pensée. Et le verbe employé a son importance. « La lampe arrive ». Elle vient. Cet emploi du verbe venir, indique la note de la TOB, peut évoquer la venue du Christ. « Celui qui est plus fort que moi vient après moi » (1,7) ; « Jésus… leur dit : “Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades ; je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs” ».(2,17) ; « car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (10,45). Jésus vient pour donner la Vie à tous et toutes et cela ne peut être caché. Avec des images ou des paraboles, cette annonce ne peut être cachée. Elle ne peut que venir au grand jour pour être vue par tous. « Le mystère caché dans les paraboles doit donc être manifesté, même s’il n’est d’abord révélé qu’aux disciples. Cette parole en ce contexte, suggère que, selon Marc, le secret messianique doit être levé » (Note de la TOB).

Facile à dire ! Encore faut-il que cela soi entendu :

4,23

« Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »

Écouter ! L’image, la parabole doit faire réfléchir les auditeurs qui doivent être attentifs pour saisir l’enseignement figuré.

Soyez attentifs ! Dans une culture comme la notre où toute information passe très vite, cette invitation à l’attention est d’une très grande importance.

4,24-25

« Il leur disait : “Faites attention à ce que vous entendez. La mesure dont vous vous servez servira de mesure pour vous, et il vous sera donné plus encore. Car à celui qui a, il sera donné; et à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré” ».

Il n’y a rien de plus important que ce que Jésus peut dire. Sa parole pour les auditeurs est vitale. Encore faut-il entendre. Avoir les oreilles à l’écoute.Recevoir la parole dite… Les images peuvent se multiplier pour signifier l’importance de la Parole du Maître. Quand on est ainsi disposé à recevoir, on recevra encore plus. Par contre, si l’on se montre uniquement refermé sur soi, sans écoute de ce qui vient d’ailleurs, même le peu que l’on aura perçu disparaitra.

Ayant apporté ces précisions et éclaircissements sur l’usage des paraboles et des images, Marc continue à parler de Jésus qui enseigne en utilisant des paraboles.

 

Enseignement avec la parabole du semeur

4,26

« Il disait : “Il en est du Royaume de Dieu comme d'un homme qui jette la semence en terre : qu'il dorme ou qu'il soit debout, la nuit et le jour, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D'elle-même la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, on y met la faucille, car c'est le temps de la moisson” ».

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