Soyons attentifs à tous les événements eucharistiques non ritualisés dans notre vie. Il y a eucharistie pas forcément à l’heure de la messe

Publié le par Michel Durand

Soyons attentifs à tous les événements eucharistiques non ritualisés dans notre vie. Il y a eucharistie pas forcément à l’heure de la messe

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Des catholiques ont pu dire : « nous avons droit à la messe, il nous faut communier ». Oui, nous l’avons entendu dire d’une façon ou d’un autre. Et nombreux furent les articles, les discussions, les homélies pour dire, redire le sens de « la messe ». Personnellement, je préfère parler de « la célébration eucharistique. D’autres évoquent « la fraction » du pain »/.

Ils se disent « avoir droit à la messe » et pour cela exigent la présence d’un prêtre. Ils y ont droit ; « effectivement, il nous faut des prêtres ».

À ce type d’exigence, je me permets de rappeler que, pour un chrétien, vrai disciple du Christ, en tout premier il y a d’abord la prière quotidienne, plusieurs fois par jour si possible ; prière personnelle  ; prière communautaire ; prière domestique. Pour celle-ci, j’aime bien les psaumes. Par exemple, la prière ordinaire de l’Église : Office du temps présent. On trouve tous les offices sur internet.

Actes 2, 42 : Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.

La communion fraternelle accompagne la prière.

 

Que signifie se rendre à « la messe » si l’on ne fait qu’assister à la prière du prêtre ? L’eucharistie rassemble la prière personnelle de tous les instants et elle n’est pas individualiste. Communier au corps du Christ, c’est de donner la force, la grâce de rencontrer le frère, de communier à tout ce qu’il vit. C’est faire Église/. Construire l’Assemblée. L’office des lectures de ce matin en parle ainsi avec saint Cyprien :

« Avant tout, le Christ, Docteur de la paix et Maître de l'unité, n'a pas voulu que la prière soit individuelle et privée, comme si l'on ne priait que pour soi. Nous ne disons pas : « Mon Père, qui es aux cieux », ni : « Donne-moi aujourd'hui mon pain de ce jour ». Chacun ne demande pas pour lui seul que sa dette lui soit remise, qu'il ne soit pas soumis à la tentation et qu'il soit délivré du Mal. Notre prière est publique et communautaire, et quand nous prions, ce n'est pas pour un seul, mais pour tout le peuple, car nous, le peuple entier, nous ne faisons qu’un ».

Nombreux commentaires ont pendant cette période de pandémie exprimé cette réalité chrétienne fondamentale et j’en ai déjà parlé en ce lieu. Aujourd’hui je rends compte de ce qui m’a marqué hier et aujourd’hui.

Éric de Moulins-Beaufort, Le matin sème ton grain.

Pandémie. Beaucoup ont pu découvrir ou retrouver la possibilité de lire, d’écouter de la musique, de passer du temps en famille, d’écouter son conjoint et ses enfants, d’habiter son logis, de prier et de célébrer [à domicile], de réfléchir et de méditer ».(p. 21)

« L’épidémie s’ajoute à la contrainte écologique pour encourager l’humanité entière, tout homme, tout État, toute structure politique, à ne pas limiter le bien commun aux seuls intérêts des humains, mais à inclure dans sa visée tous les êtres de notre cosmos. » (p. 33)

« S’orienter dans une telle direction serait aussi sortir de la course actuelle des sociétés occidentales vers l’accumulation de moyens techniques permettant de transformer toute frustration en droit à faire valoir sur la société ». (p. 34)

à suivre… Il y a aussi des phrases très fortes concernant l’accueil des migrants dans la chapitre Hospitalité. J’y reviendrai.

Pour l’instant, sur le sens de l’eucharistie, j’invite à regarder cette vidéo montrant l’homélie de Fred Ozann (Mission de France) et j’invite à se rendre sur le site de Patrice de Plunkett :

« parce que le Vivant est agile et libre, parce que le Bien-Aimé saute sur les montagnes et bondit sur les collines (Ct 2, 8), nous serons attentifs à tous les événements “eucharistiques” non ritualisés, non formalisés, inofficiels, de notre vie, à toutes les saillies imprévisibles de la Présence. Car il se passe bel et bien de l’eucharistique dans nos vies, et pas forcément à l’heure ni au lieu de la messe… »

 

 

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