Ils sont jeunes et se disent influenceurs au nom de leur foi catholique et semblent ne s’adresser que très peu aux très éloignés de l’Église

Publié le par Michel Durand

Ils sont jeunes et se disent influenceurs au nom de leur foi catholique et semblent ne s’adresser que très peu aux très éloignés de l’Église

source de l'illustration

 

« TikTok, YouTube, Instagram : les influenceurs catholiques s’adressent aux jeunes ». La Croix intitule ainsi, en première page, son enquête publiée dans les pages 2 et 3 de l’édition du lundi 26 septembre 2022.

J’ai beaucoup appris avec ces articles signés Marguerite de Lasa : La quête spirituelle des jeunes catholiques sur internet et Des influenceurs catholiques axés sur la foi et la prière. Mais je trouve gentille la formulation de ces titres. En effet, Marguerite de Lasa, donne à lire des situations, des regards, à mon avis, plus inquiétants quand elle indique les questions posées aux youtoubeurs. Ainsi : « Pendant le Carême, la question posée le plus souvent au frère Paul Adrien d'Hardemare, frère dominicain et youtubeur dont le compte avoisine les 100 000 abonnés, était : « À quelle heure est-ce que je dois m'arrêter de jeûner ? » En commentaire ou en message privé, on lui demande aussi régulièrement : « Ai-je le droit d'écouter de la musique ? », ou même : « Est-ce que j'ai le droit de prier quand j'ai mes règles ? »

Les scientifiques universitaires ont analysés le comportement de jeunes nouveaux musulmans qui se convertissent au terrorisme religieux. On dit qu’ils se radicalisent en optant les codes des États islamiques, l’observation sans nuances de la charria. Ils ne fréquentent pas les mosquées mais découvrent le Coran sur internet. Ils se laissent influencer par des « imams » autoproclamés que les scientifiques considèrent sans culture religieuse approfondie. Les médias dits sociaux, plus que le contact direct.

« Puis-je manger du sang d’animaux ? » a-t-on demandé au frère Marc, qui note que « cette question fait clairement référence à la viande halah ou casher ». Marguerite de Lasa commente : « De fait, le prisme de l’islam et du protestantisme évangélique transparait souvent dans les questions très normatives des internautes ».

Je regrette de ne pas trouver sur internet cet article pour le donner à lire. Il me semble une bonne source pour inciter à réfléchir sur la vie chrétienne. Les jeunes internautes avec TikTok, YouTube, Instagram semblent vouloir de la religion, des lois à pratiquer, des codes à suivre, alors que l’attachement au Christ Jésus, la connaissance de l’Évangile est, selon moi, le centre essentiel de la révélation divine. De fait, ces followers, expriment « un besoin de retrouver une forme de pratique religieuse qui passe par le corps ». Selon mon regard d’ancien, l’attachement au Christ c’est autre chose. Suivre Jésus, le Christ, devenir son disciple, avoir la connaissance de sa Parole, sa Bonne Nouvelle et devenir son apôtre, c’est autre chose qu’une pratique religieuse. L’engagement morale l’emporte banalement, ou pratiquement, sur la profonde vie mystique. Dans le domaine du faire ou ne pas faire, il est effectivement facile d’influencer autrui. On n’entre pas dans les profondeurs de la conscience, de l’intimité, de le vie intérieure. Où est l’Esprit, l’Esprit Saint ?

C’est à ce niveau qu’il me semble utile de réfléchir sur l’emploi du mot « Influenceur ». La liberté d’autrui est-elle préservée dans une opération d’influenceur ? Je découvre que j’ai en horreur l’usage de ce mot. « Tu te laisses influencer ». Voilà, désormais, l’objet d’une réflexion.

Voir le regard de Marguerite de Lasa : « Ces influenceurs dessinent le paysage d'un catholicisme axé sur la foi, la prière, la vie religieuse, la catéchèse ou les dogmes. À la différence des influenceurs du réseau social Twitter - absents de cette soirée - qui abordent davantage de sujets de société, ceux de YouTube, TikTok ou Instagram en parlent peu, ou pas. Ceux qui se nomment eux-mêmes des «missionnaires digitaux», prêtres diocésains ou laïcs, ont témoigné de leur manière particulière d'évangéliser en ligne. »

« Dans une esthétique un peu plus “scout d’Europe”, Gaspard Craplet, prêtre de la société Jean-Marie Vianney, dont le profil TikTok aux 36000 abonnés indique “officier de marine” et “alpiniste”, diffuse des vidéos de lui en montagne, répondant aux questions des jeunes qu'il accompagne. Celui qui aspire à “soutenir les chrétiens dans leur foi” parle de “purgatoire”, de “Trinité”, ou du droit ou non de “manger du porc quand on est catholique” ».

Le christianisme, l’attachement au Christ ne se réduit pas à des pratiques cultuelles, il engage nos modes de vie dans tous les domaines. C’est sur ce terrain que la lecture de Christoph Theobald interroge profondément l’Église, donc tous les chrétiens, donc moi-même. Comment me situer en tant qu’apôtre vis-à-vis des très jeunes et plus jeunes ?

Bref, c’est dans cette ligne que j’invite à lire ces articles sur les Influenceurs et le regard de l’Institution ecclésiale.

Voir ici et aussi ici.

 

Et je terminerai la page en disant, redisant, que personnellement, je ne suis pas à l’aise avec ces modes d’expression très brefs. Il me faut au moins une pleine page A4 pour développer une pensée. Et souvent, toujours je prends deux pages.

 

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