Fraternité. Christ, il s’agit de voir comment à travers la vie de ce monde, Tu formes dès maintenant l’amour dont Tu nous aimes éternellement

Publié le par Michel Durand

Fraternité. Christ, il s’agit de voir comment à travers la vie de ce monde, Tu formes dès maintenant l’amour dont Tu nous aimes éternellement

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Le Seigneur rassemble toutes les nations dans la paix éternelle du royaume de Dieu (Is 2, 1-5)

Dans la joie, nous irons à la maison du Seigneur Ps 121 (122), 1-2, 3-4ab, 4cd-5, 6-7, 8-9)

« Le salut est plus près de nous » (Rm 13, 11-14a)

Veillez pour être prêts (Mt 24, 37-44)

 

Les lectures d’Évangile aux eucharisties de cette semaine signalent toutes des situations catastrophiques. Ainsi, le jeudi 24 novembre : « Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, alors sachez que sa dévastation approche ». Ou, au mercredi 23 novembre : « Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. ». Rien ne va plus. La désolation est partout : « On portera la main sur vous et l’on vous persécutera ».

J’entends ces mots terribles en portant attention aux évènements catastrophiques relatés par les services de presse et les médias sociaux. Les actualités belliqueuses donnent du poids aux récits apocalyptiques bibliques et je ne vois pas comment lire l’Évangile de ce jour sans me demander si je fais bien tout ce que je devrai faire pour être fidèle à Dieu qui promet toute protection :

« Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie ».

Dans l’adversité, quoiqu’il arrive, tenir la route.

« Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. » (Lc 21, 36).

Les crises se multiplient. Nous connaissons les nouveaux chemins à prendre individuellement et collectivement. Mais rien ne change. Cela a donné cette phrase hyper connue : « nous ne croyons pas en ce que nous savons » ; aussi, je me demander si, personnellement, j’agis vraiment comme je le devrais.

Temps de l’Avent. Une nouvelle époque se présente. Comment va-t-on la vivre cette époque ? On s’appuie sur le souvenir du déluge : avant lui, on se souciait de rien.

« Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme. En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ».

Les anciens Lyonnais, se référant à la « sagesse lyonnaise » disent : « dans la vie, il n’y a que deux moments qui comptent, celui qu’on vient et celui qu’on s’en va ; le reste est de remplissage ». Je ne suis pas en accord. Non, Guignol, le reste n’est pas que de remplissage. Le reste est essentiel pour le Christ qui était, oui, qui vient, oui, mais qui est.

Le présent. Voilà l’important pour nous. Même dans l’espérance d’un autre mode, le présent est là.

Avant le déluge, on se doutait de rien. On mangeait, on buvait, on se mariait. Maintenant, nous dirions : on achetait, on dépensait, on consommait.

Qu’est-ce qu’on va manger pour Noël ? Qu’est-ce qu’on va acheter au marché de Noël ?

Il me semble que notre regard en ces périodes de crises où les réponses ne sont pas adéquates nous invite à bien considérer les versets 38 et 39 de ce chapitre 25 de Matthieu. Lisons avec attention Matthieu 25, 38-39. Je reprends le texte grecque étudié par un ami :

« Comme en effet, ils étaient en ces jours-là d'avant le déluge, mangeant et buvant, prenant femme et donnant en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et qu'ils n'ont pas compris ("percuté"), jusqu’à ce que soit survenu le déluge et qu'il les engloutisse tous : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme ».

On vivait… On vit sans se soucier de la vie, sans se préoccuper de ce qui arrive. On préfère ne pas savoir, ne pas voir et on se laisse porter par l’individualisme consumériste. Que va-t-on manger au jour de Noël ? N’avoir que ce soucis ce serait faire preuve de l’insouciance que condamne Jésus. Mais, comme nous fréquentons les églises, nous ne sommes pas atteints par cette accusation. Reste à nous questionner pour voir comment, aux yeux de nos voisins, nous donnons à saisir la profonde réalité de la venue du Christ.

Oui, il s’agit de voir, comment à travers la vie de ce monde, Seigneur, Tu formes dès maintenant l’amour dont Tu nous aimeras éternellement. Voilà, Père, ton Fils est venu. Il reviendra. Il est là. Il vit dans notre monde aujourd’hui. Garde-nous vigilants, attentifs pour discerner en nous et autour de nous les signes de sa présence actuelle, de son appel, lui qui est, qui était et qui vient. Telle est ma prière.

Seulement je souhaite être plus concret. En cette période de crises, les pétitions, les demandes d’argent se multiplient. Est-ce que je donne suffisamment ? Pour le savoir, je pense ne pas avoir d’autres moyens que de noter ce que je donne et à qui je le donne. C’est en regardant cette liste que je saurais, objectivement, la réalité de mes dons. Quel discernement précède chaque don ?

Nous constatons des problèmes dans la gouvernance démocratique locale. Est-ce que je me donne assez les moyens de connaître, de rencontrer les personnes concernées. Est-ce que je ne devrai pas participer à un groupe de réflexion dont le but serait de rendre visible dans mon quartier, la position de l’Église en faveur du bien commun ?

On dit que les bénévoles manquent dans des associations. Ne devrai-je pas être présent ?

Trop de Familles dorment dans la rue. Jamais sans Toit, une association suppléant aux carences de l’État, s’efforce de répondre à la réussite de l’accueil. Quelle est ma participation ?

Etc.