Nous voilà à l’écoute du cri des pauvres, des clameurs de la Terre. Cet humanisme aborde les problèmes de société, d’économie, d’écologie

Publié le par Michel Durand

Nous voilà à l’écoute du cri des pauvres, des clameurs de la Terre. Cet humanisme aborde les problèmes de société, d’économie, d’écologie

Demain, 28 mars 2023, le petit groupe « Theobald » se réunit pour échanger à propos du chapitre IX, page 211.

Les « notes » que je place en cette page, ne sont que des supports de méditations, de prières, de supplications ou d’orientation de la contemplation. Dans le silence de ma prière où en suis-je dans ma marche vers un plus de sainteté ?

 

Le titre du chapitre abordé est : Pour un nouvel humanisme ou l’appel universel à la sainteté

D’emblée je sens dans cet intitulé un appel à la conversion. En effet, pour atteindre la sainteté, il convient de laisser agir en moi l’Esprit de Dieu, l’Esprit Saint. Seul l’Esprit peut infuser en nous l’audace d’un nouvel humanisme. Sur l’expression : « nouvel humanisme », suivre ce lien.

 

Au sein de la Toscane, dans ses années de gloire, la ville de Florence pouvait être « considérée comme berceau de l’humanisme européen ». À cette époque l’humanisme était fortement orienté par les pouvoirs des humains. Nous étions en plein anthropocentrisme. Or, aujourd’hui, nous en voyons les multiples méfaits. Suite à ce constat, François de Rome indiquait à Florence, le 10 novembre 2015, son souhait de voir un « nouvel humanisme » :

« Je ne veux pas faire ici l’ébauche abstraite d’un nouvel humanisme, une certaine idée de l’homme, mais présenter avec simplicité certains traits de l’humanisme chrétien qui est celui des « sentiments du Christ Jésus » (Ph 2, 5). Ceux-ci ne sont pas des sensations abstraites et provisoires de l’âme, mais représentent la force chaude intérieure qui nous rend capables de vivre et de prendre des décisions ».

L’humanisme des siècles précédents était heureux. Mais, se voyant de plus en plus marqué d’anthropocentrisme, il est à réviser. Face au constat des déchristianisations, à la défiance de l’Église, à la méconnaissance de l’Évangile, il importe de revenir au Kérygme et d’obtenir un nouveau style de vie proprement chrétienne ; un nouvel humanisme christique.

À propos du mot « kérygme » voir ici

 

Le chrétien - (disciple du Christ) tourné vers Dieu, l’Évangile, vivant en Église - est attentif au message de Jésus-Christ et aux humains. En Église, avec l’Évangile, il rend présent la Bonne Nouvelle par son style de vie. Grâce à un nouvel humanisme pratiqué au quotidien, le chrétien, disciple-missionnaire, rend présent le kérygme : il annonce la présence vivante du Christ ressuscité. « Christ mort et ressuscité pour le salut du monde, le kérygme de l’amour de Dieu absolu et total pour tout homme et pour toute femme », selon les mots de ­Benoît XVI.

Nous voulons un nouvel humanisme qui donne à voir et à entendre le message du Christ.

Il s’agit d’annoncer et de vivre de la pensée du Christ dans le monde actuel alors que celui-ci vit, subit de nombreuses crises. Crise anthropologique ; crise socio-environnementale qui s’exprime dans la nature, la société, les finances. Nous sommes entrés dans l’anthropocène. En effet, la Terre subit les effets de l’action humaine. Il importe donc que, disciple-missionnaire, nous entendions la clameur de la Terre et les cris des Pauvres. Voir Laudato si’.

 

Le réalisme de notre regard sur le monde tel qu’il est, nous oblige à bien comprendre que chacun n’a qu’une vie, que celle-ci est largement inconnue et qu’elle est mortelle. Notre foi élémentaire en l’homme invite à se protéger et à protéger autrui de toutes les illusions trans-humanistes grâce aux bio-techniques augmentant l’humain. Néanmoins, nous croyons en l’homme, apte à se réaliser, en vérité, au travers des diverses crises.

« Après la phase générative (dans tous les sens du terme) vient, celle du premier retrait, l'âge, souvent très actif de la retraite qui ouvre de nouvelles possibilités, mais consiste aussi dans l'apprentissage des limites, avant qu'arrive, la nouvelle étape que l'allongement de la vie nous offre, celle du quatrième âge et son aboutissement certain, mais toujours imprévisible. À ces crises de « passage » ou de « maturation », s’ajoutent celles, plus ou moins importantes, qui résultent des succès et des échecs de nos projets. Et il y a, finalement, les innombrables événements qui se produisent à l'improviste, et qui, tantôt de manière heureuse, tantôt de façon néfaste, infléchissent l'orientation de notre route que nous croyons si bien déterminée ».

Athéisme

Dans nos sociétés contemporaines , sans religion, il y a le vide de l’avenir, de l’inconnu. Les possibilités qu’offrent les nouvelles technologies au sein d’une nature bouleversée rencontrent une absence de politique. Nous nous trouvons dans une situation sans gouvernance réelle. Les inconnus du vivre ensemble se multiplient. J’en prends pour preuve les crises actuelles avec l’âge de la retraite à 64/65 ans et la violence des manifestations anti mega-bassines. Parlons également de l’impérialisme russe notamment en Ukraine.

 

Présence évangélique au monde tel qu’il est

Le miroitement des techniques est permanent. Comment ne pas être fasciné par ses possibilités quasi illimitées ? Pour répondre à cette fascination, un nouvel humanisme chrétien qui rende présent l’Évangile au monde est devenu nécessaire.

L’Évangile est une Présence de personnes liées entre elles et habitées par Lui, une présence ecclésiale au milieu des humains ; présence au monde. Il importe de rendre présent l’Évangile auquel nous croyons.

Un christianisme comme style de vie qui parle par lui-même, qui rencontre l’auditeur, qui est attrayant, authentique et, par là, va spontanément engendré des transformations. Témoignage d’un style de vie qui est sincérité, vérité, authenticité. Après la rencontre, avec elle et par elle, il y aura l’adhésion, la marche vers un changement de vie.

Cette rencontre est un mélange de confiance et de risque. Il y a de l’inconnu, du non prévisible. La démarche sera gratuite. Les anciens parlaient de la loi inconditionnelle de l’hospitalité illimitée. C’est en ce sens que je parle de la « salle d’accueil de tous », salle du service, diaconie, que toutes maisons paroissiales devraient ouvrir directement sur la rue. Salon de thé où est donné ce que les pauvres, les nécessiteux ont besoin.

Se donner et donner. L’Église est une hospitalité radicalement ouverte.

Telle est la marque de la sainteté : Authenticité - hospitalité - don de soi. Alors que je suis en présence d’autrui, dans mon humanité il y a : humanité - désintéressement - béatitude. C’est une liberté théologale, en lien avec Dieu et autrui. L’humilité est première. On parle de sainteté hospitalière avec béatitude, joie et bonheur. Il est don urgent de savoir donner, de vivre l’hospitalité, et la solidarité. C’est cela rendre l’Évangile présent au sein de la culture. C’est être présence de Dieu dans le monde.

Manifester Dieu au sein de la culture et au quotidien.

Agir ainsi, c’est se distinguer d’un christianisme patrimoniale, folklorique, éthique (la force des valeurs). Ces souvenirs chrétiens du passé n’ont rien à voir avec le christianisme ecclésiale et théologale. Il est ainsi question de dépasser une confiance élémentaire en des valeurs (ou morale) pour rejoindre la foi des chrétiens (christiens), des disciples du Christ. Ainsi agit l’Église chrétienne. Elle est une présence dans la société. Il importe donc de devenir une présence ecclésiale dans le siècle, dans le monde tel qu’il est. Présence triangulaire Dieu / Christ / Église exprimant l’Évangile dans le monde.

                            

                                                                              Dieu

 

                                                                           Évangile 

                                                         Christ                                  Eglise

 

   

 présent au monde / dans le monde (le siècle)

                                                          le chrétien - disciple du Christ 

 

Des communautés de petite taille

Nous sommes dans la gratuité du nouvel humanisme. Sans volontarisme, être présent dans la confiance. C’est être le lieu de l’Esprit, la présence de l’Évangile. Par rapport à la crise anthropologique, il importe d’être une présence christique aux concitoyens. Pour cela, un climat de confiance est nécessaire. Or nous savons que, pour que cette confiance existe, les groupes à tailles humaines sont nécessaires. Ce n’est que dans ces petites tailles de rassemblement que le dialogue est possible.

La famille est le lieu où l’on se cultive. La joie d’un avenir heureux est possible. Pour cela il importe également de se savoir héritier des générations précédentes. Le « présentisme » est une erreur.

L’école, l’université aide à devenir adulte. Ce sont des lieux où l’on forme à la confiance en l’avenir.

On doit y apprendre à ne pas se laisser guider par le libéralisme économique. Et pour cela il importe de ne pas se priver du dynamisme spirituel, d’une véritable confiance en l’avenir.

Recevoir un apprentissage à la vie démocratique, laïque - égalité de tous ; débat ; décision collective (unanimité) ; demeurer proche de le vie.

Pas de paroles surplombantes ; mais paroles venant de l’intérieur du groupe ; être présent, vivre avec.

Par rapport à la crise environnementale : écouter le cris des pauvres et les clameurs de la Terre. Considérer l’écologie intégrale pour aborder les problèmes de société, d’économie, de finance, d’écologie.

Et ne pas oublier que la vie est limitée par la mort. Voir l’illusion de l’homme augmenté.

Pour une nouvelle culture, une nouvel humanisme, il importe de savoir que vous ne sommes que les hôtes d’une terre accueillante.

Le nouvel humanisme est un vivre ensemble soucieux de la vie humaine sur cette planète.

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