L'oraison et l'Esprit-Saint - 8
Don de Force
Dieu vient à mon aide, Seigneur à notre secours.
Cette invocation introduit à l'Office divin. La première phrase est au singulier : « mon aide» ; la seconde, au pluriel : « notre secours ». Comme toute authentique prière chrétienne, elle repose sur l'engagement personnel du sujet, condition sine qua non, et s'élargit à la multitude des frères.
L'oraison est un espace privilégié pour solliciter l'aide, le secours, la force de l'Esprit-Saint afin de persévérer avec assiduité dans le bien, au sein de l'Eglise, dans la communion des saints de la famille humaine...
C'est ta puissance qui se déploie dans la faiblesse, quand tu donnes à des êtres fragiles de te rendre témoignage (Préface des martyrs).
Nos faiblesses, nos fragilités naturelles ne constituent pas de soi un obstacle à l'œuvre de Dieu que nous avons à accomplir, à condition de les accepter réalistement, humblement, comme des créatures faites avec le limon de la terre.
Cette acceptation n'est pas tacite ! L'apôtre Paul l'a longtemps récusée, agacé qu'il était par une écharde dans la chair, peut-être une maladie chronique, Ga 4,13-15, dont il pria Dieu, à plusieurs reprises, d'en être guéri, jusqu'au jour où, dans la prière, il a reçu la paradoxale lumière : « ma grâce te suffit, ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse» (2 Co 12,9).
Nous aussi, dans l'oraison, nous pouvons avoir la compréhension de la paradoxale lumière : nos faiblesses et fragilités ne sont pas un obstacle à la manifestation de la puissance de Dieu, mais une occasion favorable. Peut-être pouvons-nous accéder à l'expérience spirituelle de Paul, fruit de l'accueil de la paradoxale lumière : « lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort », (ibid. 9).
L'Homme le plus fort (Lc 11, 22)
Il n'est pas suffisant de prendre acte dans l'oraison de ses limites personnelles, de celles des autres... il faut encore et surtout regarder l'Homme par excellence.
Au VIIIe siècle avant notre ère, Isaïe annonçait déjà que Jésus serait rempli de la Force de Dieu même, (Is 11,2 ; Mt 6,13-17 ; Jn 1,33) tous les jours, du premier jusqu'au dernier, lorsqu'il remit l'esprit entre les mains du Père. Entre les deux, toute sa vie manifeste la force de l'Esprit agissant en lui par ses paroles, ses actes et jusques et y compris par son propre corps charnel, Lc 4.36 ; 5,17 ; Ac 10,38 ; Mc 5,30 et Le 6,19. Force divine qui lui a permis de rester « doux et humble » de cœur jusqu'en ses dernières paroles sur la Croix...
Conclusion
Par la volonté priante du Seigneur Jésus, nous sommes destinés à participer à la même force qui vient de Dieu et transmise par l'Esprit Saint, Le 24,49 ; Ac 1,8; 4,7-33, chacun selon sa mesure, Mt 24,15, non pas pour le confort personnel, égocentré, mais pour être témoin de la puissance de l'Evangile, Ro 1,16 ; Ro 15,13-19, au sein d'une génération difficile, Dt 32, 16-21.