L’Église n’a aucun pouvoir terrestre, mais elle a reçu du Christ, Sagesse de Dieu, la révélation ultime sur Dieu et sur la destinée humaine

Publié le par Michel Durand

Depuis quelques jours, je contemple avec ravissement le contenu de textes découverts au grès de mes lectures et de mes temps de méditation, textes qui vont tous dans le même sens : l’avènement du Royaume avec notre participation. Si nous le voulons.

Celui-ci n’est pas à obtenir dans un au-delà incertain. Il est notre présent même si la plénitude de son achèvement nous échappe.

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Peinture d'André Gence

Le Royaume !

C’est Noël chaque jour quand un enfant est accueilli et respecté, quand le pauvre est fréquenté comme l’est le frère, quand l’amour s’étend sur tout l’univers.

Raouf, le propriétaire de la maison où j’ai vécu mon rituel retirement vacancier, sans que je lui pose de question m’exprima son opinion, certes liée à son travail dans le tourisme, sur la bonne gouvernance du monde. La terre est à tout le monde. Il ne devrait pas y avoir de frontières. Si quelqu’un du nord souhaite vivre dans le sud, il doit pour voir le faire et, inversement, l’homme du sud peut s’établir dans le nord. La terre est à tous. Le soleil brille pour tous. Ce n’est pas Dieu qui veut les frontières. Pour lui, il n’y en a pas. Il n’y a pas d’étrangers. Ce sont les hommes qui ont créé les frontières et qui ont dit que quelqu’un devenait un étranger quand il quittait la terre où il est né. Me voyant vivre trois semaines chez lui, Raouf m’avait demandé si je voulais vivre ici, si je voulais reconstruire une maison du village en ruine pour l’habiter.

Venons-en aux textes qui alimentent dans le bonheur ma contemplation. Je les reproduis ici, espérant que je ne succomberai pas à la tentation de les commenter.

E. Lafont, Jérémie, reviens !

« L’Etre humain doit être au centre de l’économie et non plus à la périphérie. On disait du capitalisme, au XIXe siècle, qu’il consumait des hommes pour produire des biens. Nous n’en sommes pas si éloignés que cela, en ce début du XXIe siècle. Il nous faut promouvoir le développement au service de tout être humain et de tout l’être humain, dans sa triple dimension matérielle, sociale et spirituelle. »

« Se forger un nouveau regard sur le bonheur. Si nous recherchons tous le bonheur, comme une quête inscrite dans nos cœurs, nous pouvons nous tromper de cible. Refusant de mettre tout notre espoir dans l’accumulation de l’argent et des biens, nous devons redécouvrir que le bonheur n’est pas que matériel, mais aussi social – affectif – et spirituel. Il est lié à notre capacité de don, de gratuité, de solidarité et de générosité. »

« Que mon Église n’ait pas peur d’annoncer le Christ ! Qu’elle n’ait pas peur de dire qu’elle vit de Lui ! Qu’elle soit audacieuse pour annoncer au monde le Christ  et le Christ crucifié, le seul qui sauve du péché et détourne du mal, le seul être vraiment libre parce que totalement donné à la Volonté de son Père, et qui nous invite instamment, à nous détourner du mal et à nous convertir ».

Pierre Israël Trigano et Agnès Vincent :

« Est-ce le tragique, l’absurde, le cynisme qui devraient toujours l’emporter ? Ceux qui continuent à dire “oui” à la vie en dépit de cette désespérance recherchent aujourd’hui à retrouver une fondation de leur désir de liberté, d’amour, de communauté dans la dimension spirituelle, à l’intérieur d’eux-mêmes. C’est là dans leur cœur qu’ils peuvent à nouveau redécouvrir la présence toujours vivante du véritable Jésus, se laisser toucher par le souffle hébraïque de sa foi qui peut réellement déplacer les montagnes, ouvrir l’accès vibratoire à l’univers bienveillant dans le contexte de notre temps ».

« Se laisser subvertir à l’intérieur par le Saint-Esprit et décider de s’engager à l’extérieur dans une société alternative révolutionnaire fondée sur Élohim qui, en elle-même, est subversion en acte de ce monde, révolution hébraïque qui subvertit toute les frontières. »

Heureux ces persécutés qui sont engagés de tout leur être dans la cause de l’amour, de la délivrance et du salut, parce que à eux le Royaume des Cieux ».

« L’Église a le plus souvent compris « le Royaume des Cieux » comme concernant seulement la vie après la mort. Cette influence vient de la pensée grecque dans laquelle il y a une profonde dualité entre les Cieux et la Terre. Au contraire, dans la pensée hébraïque, les Cieux ne sont pas incompatibles avec la Terre. Les Cieux correspondent symboliquement au monde intérieur transcendant où Dieu règne déjà. L’enjeu est que les Cieux règnent sur la terre et se communiquent en elle, de telle sorte que le royaume de Dieu règne aussi sur le monde extérieur ».

 

E. Lafont ne dit pas autre chose quand il exhorte l’Église à retrouver le trésor du Christ. « L’Église n’a ni or, ni argent, ni pouvoir terrestre, mais elle a reçu du Christ, Sagesse de Dieu, la révélation ultime sur Dieu et sur la destinée humaine. »

La mission de l’Église est une : elle annonce le Christ, elle le sert en servant les pauvres et en partageant ce qu’elle a reçu de Dieu ».

 

Lévitique 19, 1ss

« Le Seigneur adressa la parole à Moïse : “Parle à toute l’assemblée des fils d’Israël ; tu leur diras : Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. Vous ne volerez pas, vous ne mentirez pas, vous ne tromperez pas votre compagnon… Tu n’opprimeras pas ton prochain, tu ne l’exploiteras pas… Tu n’avantageras pas le faible, tu ne favoriseras pas le puissant… Tu n’auras aucune pensée de haine contre ton frère. Mais tu n’hésiteras pas à réprimander ton compagnon, et ainsi tu ne partageras pas son péché… Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur. Lire l’ensemble du chapitre.

 

Évangile de Luc 4, 1ss 

Tentation de Jésus : « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre ». Voir ici

Paul aux Romains 10, 8ss

« La Parole est près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur. Cette Parole, c’est le message de foi que nous proclamons… Entre Juifs et païens, il n’y a pas de différence : tous ont le même Seigneur, généreux envers ceux qui l’invoquent. »

 

Matthieu 25, Le Christ nous regarde dans notre amour pour le prochain.

« Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim et vous m’avez donné à manger…  j’étais étranger et vous m’avez accueilli… Tout lire.

Je peux ainsi multiplier les citations afin de les proposer à la contemplation. Tout est appel à se disposer à la Volonté de Dieu qui est amour et qui souhaite l’avènement de la plénitude d’un Royaume qui est déjà présent parmi nous grâces à nos engagements fraternels.

 

E. Lafont :

« Lorsque nous ressentons les craquements de notre société, gardons-nous de juger les personnes, mais accueillons bien le message : sans une plus grande unité, sans idéal de solidarité, sans générosité entre nous, ni justice, sans refus de l’idole de l’argent et de l’individualisme mortifère, sans reconnaissance de la dimension transcendante, spirituelle, de notre être, nous ne pourrons plus faire face. Il est minuit moins cinq. »

 

La société que  nous entretenons court droit dans le mur de sa destruction. C’est le clash à défaut d’avoir opté pour la décroissance. Le train se précipite vers l’absence de viaduc au-dessus du précipice et s’y précipite alors que, refusant de changer de modes de vie, nous n’avons pas voulu voir l’urgence de sauter du wagon.

Tout un programme pour un temps de conversion. Celui du prochain colloque de CPP !

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