Pour les enfants et les jeunes ; que tous nous aidions chacun à découvrir son propre chemin pour progresser vers le bonheur

Publié le par Michel Durand

En ce jour où nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, sous le patronage de qui a été placée la France, présentons à Dieu, par l’intercession de Notre-Dame, nos prières confiantes pour notre pays

Mgr Vingt-Trois

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Pour ne pas laisser à un groupe précis le monopole de la prière en faveur d’une vie humaine digne, il semble bon en effet d’appeler, comme le fait Mgr Vingt-Trois, tous les fidèles du Christ à l’oraison.

Prions pour la vie, toute la vie, celle des enfants de France, certes, mais aussi celle des enfants de Syrie, du Soudan et de leurs parents…

Prier pour les chefs d’État est une très ancienne tradition. Et l’Église prie régulièrement, chaque dimanche dans sa prière universelle, pour les pouvoirs publics. Nous n’oublions pas la longue et profonde prière du Vendredi saint. « Dieu, notre Père, nous voici rassemblés dans le souvenir de ce jour où Jésus, ton Fils, fut condamné par Pilate...

Nous te prions pour les chefs d'État, pour les responsables des affaires publiques, pour ceux qui détiennent les grandes décisions de l’humanité entre leurs mains.

Le célébrant : Que ton Esprit-Saint, Seigneur, les éclaire dans leurs choix et leurs orientations, pour qu’ils servent vraiment le Bien commun et nous connaîtrons, ensemble, la paix, la justice et la liberté. R/ Par Jésus-Christ, ton Serviteur, nous te prions, Seigneur.» (Carmel à St Maur- Jura)

Mais inviter à prier particulièrement un 15 août n’est-ce pas étrange ?

Le 15 août, il me semble que c’est jour férié en France par la volonté de Napoléon 1er, né le 15 août 1769 ; fête nationale sous le Premier Empire. Et puis le 15 août, assomption de Marie, n’est-ce pas le jour où Louis XIII consacra la France à Marie « montant auprès de Dieu » ?

Le roi  de France, en effet, pour proclamer sa reconnaissance ainsi que celle de tout son royaume à Marie après la naissance d'un héritier - le futur Louis XIV - et pour lui prouver sa confiance absolue, formule un vœu de consécration de lui-même, de sa famille et de la France, à Notre Dame de l'Assomption. Ce vœu a été publié sous la forme de l'édit du 10 février 1638 et prononcé le 15 août 1638.

Tout cela nous plonge vraiment sous l’Ancien Régime. S’il faut un jour particulier de prière pour la France (et le Monde entier) pourquoi pas le 14 juillet, actuellement fête nationale ? Une volonté de plaire aux catholiques favorables aux principes anciens ? Il me semble que ces derniers demeurent insatisfaits ; en tout premier, l’origine de cette prière, le vœu de Louis XIII, n’est pas mentionné, mais surtout : « L'initiative était heureuse. Le résultat est affligeant. Rien n'est dit, c'est plat, c'est creux, c'est banal. Pire, les points essentiels, lorsque certains arrivent à les déceler (Euthanasie, avortement, défense de la famille), sont noyés au milieu d'autres sujets (la prière commence par le #1, qui n'a rien à voir avec les sujets les plus préoccupants pour l’église). Faire le lien avec son initiative lors des élections sur les points non négociables est utile : souvenez-vous de cette heureuse initiative du même prélat, qui a abouti a un texte ne permettant pas a un catholique de discerner les 3 points non négociables. On voudrait saboter le discours de l’Église (consciemment ou inconsciemment), on ne s'y prendrait pas autrement ». Pour lire plus de commentaires, voir ici.

Cela dit, l’horizontalisme de la prière que l’on accuse nous place bien dans la mission du Fils de Dieu : libérer les opprimés, les affligés. Je cite le premier paragraphe qui semble ne pas plaire aux chrétiens que vraisemblablement on aurait aimé rejoindre (voir le commentaire de la Croix).

« 1. En ces temps de crise économique, beaucoup de nos concitoyens sont victimes de restrictions diverses et voient l’avenir avec inquiétude ; prions pour celles et ceux qui ont des pouvoirs de décision dans ce domaine et demandons à Dieu qu’il nous rende plus généreux encore dans la solidarité avec nos semblables.

2. Pour celles et ceux qui ont été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières et qu’ils aient la force de suivre les indications de leur conscience ».

Voir ici pour lire l’ensemble de l’appel de Mgr Vingt-Trois.

"L'argent est au service de l'homme, et non pas l'homme un esclave de l'argent"

Je rapproche cette prière de l’intervention de Mgr Markus Büchel, évêque suisse pour le 1er août 2012 : "L'argent est au service de l'homme, et non pas l'homme un esclave de l'argent" (Message de la Conférence des évêques suisses pour la fête du 1er août, fête nationale suisse). Voici quelques extraits :

L'argent n'est pas fait pour se multiplier lui-même. L'argent n'est pas une fin en soi. Si le monde de la finance se rend indépendant, alors la finance elle-même perd son sens. Qui investit et gagne, mais provoque ainsi le malheur d'autres personnes agit de façon irresponsable. Je me suis entretenu récemment avec des experts en questions financières. Ils ont confirmé mon impression de non-spécialiste de l'économie. Les marchés financiers internationaux évoluent constamment vers un système interne, qui est détaché des besoins de l'économie réelle et n'est presque plus sous contrôle…

L'argent permet d'acquérir un certain confort, mais avec des limites. Une des limites est de ne pas chercher une prospérité démesurée. Il ne faudrait pas succomber à la tentation de vivre au-dessus de ses moyens. Celui qui le fait peut tomber dans la spirale funeste de l'endettement. Cela se passe actuellement chez des privés, mais également dans des États entiers. Les intérêts doivent bien être payés une fois. L'individu porte sa responsabilité dans son comportement avec l'argent. Il est de même pour celui qui confie son argent. C'est pourquoi les banques ne font pas de cadeaux au client qui a obtenu un crédit et qui ne peut plus faire face à un taux d'intérêt croissant. Pouvoir posséder suffisamment est un art, que nous devons apprendre à exercer à nouveau dans nos pays riches et industrialisés. Celui qui possède cet art découvrira d'autres richesses…

Un rapport chrétien avec l'argent signifie s'engager pour une juste répartition des moyens financiers. Ce qui nécessite une action politique, un engagement caritatif dans nos régions et une meilleure collaboration dans l'entraide et le développement. Nous ne devons pas rester sur la réserve dans l'engagement pour les nécessiteux, pour les personnes sans perspectives d'avenir, pour les sans-emploi, pour ceux qui se trouvent dans les marges de la société.

Pour lire l’ensemble, c’est ici.

 

 

 

En conclusion, j’orienterai ma méditation du 15 août dans le sens de la protection de ceux et celles qui, à cause d’une politique économique débridée, non maîtrisée par manque de volonté à tous les niveaux, subissent de graves injustices. Ces appels et prières vont dans le sens d’une remise à sa place du capitalisme.

 

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