Synode pour scruter la « nouvelle évangélisation », année de la foi, conversion des évangélisateurs.

Publié le par Michel Durand

Messieurs les cadres des porteurs de l’Évangile à diffuser de partout dans le monde, j’entends bien vos réflexions et déclarations et elles me paraissent de bon aloi. Assurément vous souhaitez être entendu et suivi.


Munich2.jpg


Alors, pourquoi ne pas donner un signe évident de votre volonté d’être écouté par le monde au milieu duquel vous vivez ? Pourquoi ne  pas quitter ces robes noires à liseré rouge ou violet ? Pourquoi ne pas remiser aux musées des tissus ou des uniformes vos vêtements d’un autre temps ?

 Pourquoi vous pavanez couverts de dentelles blanches comme si vous sortiez d’une antichambre dessinée au XVIIe siècle ? Je pense aux costumes de l’Institution catholique en citant les robes blanches et les chaussures rouges ; mais, il y a aussi toutes les autres traditions du safran ou jaune extrême oriental en passant par le noir ou le blanc des disciples de Mohammed ; beaucoup d’enturbannés ! Sans oublier le rabat à deux branches des luthériens ou les cols clergyman des femmes qui sont devenues “pasteurs“. Faut-il revêtir une cravate plate et blanche montée dans un faux col officier noir pour être héraut de l’Évangile ?…

Bien qu’il y aurait beaucoup à dire aussi sur les apparats des cadres des églises dites orientales et orthodoxes, restons, chez les « Romains », les nôtres, les miens ceux que je connais.


Un signe de sobriété tout évangélique

 Pour le bénéfice de l’évangélisation, pour la diffusion de la Bonne Nouvelle du Salut, pour que la parole de Dieu soit entendue, pourquoi ne pas poser un signe de sobriété tout évangélique. Un signe massif de vie dans le monde actuel. Hier, j’ai rencontré la sœur d’un ami pradosien, qui me disait la souffrance de son frère d’avoir devenu évêque à porter l’étrange chapeau à cornes babyloniennes.

Pour la crédibilité du Message, pourquoi ne pas vivre et s’habiller comme tout le monde ? Ainsi le suggère une ancestrale tradition : « Les chrétiens habitent les mêmes maisons que les autres, font les mêmes métiers, s'habillent comme tout le monde » (épître à Diognète). Ce n’est donc pas en nous distinguant du grand nombre que nous transmettrons notre foi à nos proches qui vivent loin de l’Évangile. Une année de la foi doit tenir compte de cette nécessaire incarnation dans une culture précise

Selon La Croix, présentant jeudi 21 juin le déroulement de l’initiative d’une année de la foi (11 octobre 2012 - 24 novembre 2013), Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la Nouvelle évangélisation, en a rappelé le contexte : « Nous traversons une crise généralisée, qui touche également la foi. En raison d’un sécularisme qui, au nom de l’autonomie individuelle, requiert l’indépendance à l’égard de toute autorité et a pour objectif de vivre comme si Dieu n’existait pas. »  

Synode pour l’évangélisation, année de la foi, même combat.

Pour Frédéric Mounier, envoyé spécial de La Croix à Rome, « ce synode devrait dépasser les frontières des vieilles chrétientés fatiguées du Nord. Car les jeunes Églises du Sud sont, elles aussi, confrontées aux maux évoqués par le texte : affadissement de la foi, fonctionnarisation des acteurs, importantes difficultés à transmettre la foi. ». Sont en jeu la crédibilité et l’audibilité du message évangélique.

Commentaire

L’Église de France a plus vite que les autres, tiré les conséquences d’une société où la foi se propose plus qu’elle ne s’impose.

Dans ce constat, pour offrir un exemple, je peux parler du travail d’arts, cultures et foi et de Confluences-Polycarpe pour entrer en dialogue avec les artistes et proposer à toutes et tous, une vision attentive aux marques de l’Esprit dans le monde.

 

Isabelle de Gaulmyn pense que pour la “nouvelle” évangélisation, l’Église de France se trouve aux avant-postes. (à lire dans ce même numéro de La Croix, 19 juin)

voilà son commentaire :

« Les catholiques de France n’ont pas attendu l’annonce d’un synode pour se mettre à la « nouvelle évangélisation ». Voilà déjà plusieurs années que la nécessité d’une affirmation plus explicite de la foi, dans une société où la pratique ne va plus de soi, est inscrite dans les projets pastoraux de tous les diocèses français. La transformation du catéchisme « scolaire » en une « première annonce » qui s’adresse à tous les âges de la vie, les missions évangélisatrices dans les grandes villes, les milliers de catéchumènes qui se préparent au baptême, les confirmations « géantes » à destination d’adultes, les lectures bibliques en public, ou les pèlerinages populaires remis au goût du jour : dans toute communauté, paroisse, on « fait » de la nouvelle évangélisation.

Une créativité, un foisonnement qui surprend l’observateur étranger, sans commune mesure avec ce que commencent tout juste à amorcer les Églises des autres « vieux » pays chrétiens, comme l’Irlande, la Belgique, l’Allemagne ou l’Italie.

Les raisons sont connues : la France a subi la sécularisation bien plus tôt et bien plus durement que ses voisines européennes, synonyme d’une chute brutale de ses vocations, d’une pratique dominicale devenue quasi confidentielle, d’une Église pauvre, privée depuis 1905 de financements publics directs. Elle a donc plus vite que les autres, tiré les conséquences d’une société où la foi se propose plus qu’elle ne s’impose.

Fonder la nouvelle évangélisation sur une relecture du concile Vatican II

À cela s’ajoute une tradition proprement française de « créativité ecclésiale » dans les moments les plus durs : il suffit de penser à l’explosion des congrégations religieuses après la Révolution française. Ou à la création, en pleine France occupée, en 1941, de la Mission de France par le cardinal Suhard.

Pour autant, les catholiques français auraient tort de se désintéresser du synode. D’abord parce que l’Instrumentum Laboris appelle justement à une « confrontation » des idées, à une « mise en commun » des initiatives, et de ce point de vue, l’expertise française est attendue.

Surtout parce que ce document a le grand mérite de fonder la nouvelle évangélisation sur une relecture du concile Vatican II, dans le cadre d’une année de la foi voulue par Benoît XVI. C’est fondamental. Sans cet ancrage, la nouvelle évangélisation, en France comme ailleurs, risque de n’être qu’une stratégie pastorale de plus, une « mode » succédant à d’autres modes ecclésiales, un énième mot d’ordre qui finira par épuiser une communauté chrétienne déjà fragilisée ».

Isabelle de Gaulmyn

 

Pour aller plus loin :

  • Lire le document de travail du Synode sur la nouvelle évangélisation.
  • Lire dans ce blog (en manque d’Église) mes divers « postes » sur ce sujet ; ils sont nombreux ! Dans le moteur de recherche du    tapez « nouvelle évangélisation ».

Publié dans Eglise

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
<br /> pleinement d'accord sans oublier d'y ajouter le temps donné au Seigneur lors de l'oraison<br /> <br /> <br /> rien ne peut se faire sans l'appui spirituel de l'adoration et ce avant chaque célébration pour les prètres , lors de chaque oraison pour tous<br /> <br /> <br /> bonne route<br /> <br /> <br /> fratenellemnt<br /> <br /> <br /> daniel<br />
Répondre
M
<br /> <br /> Temps d'adoration, de méditation, de contemplation... bref  de silence pour laisser à Dieu la Parole et à nous-mêmes la réception et la diffisusion de cette Parole en nous. Vous me faites<br /> penser à une lettre d'Alfred Ancel qui rappelle à son correspondant combien la prière est indispendable avant l'action. Temps donné au Seigneur avant la célébration, l'oraison, l'action ; devoir<br /> de tous.<br /> <br /> <br /> Fraternelles salutations en Christ.<br /> <br /> <br /> Je prends le temps de lire votre blog.<br /> <br /> <br /> <br />