Croissance ! Cette croyance illusoire est fortement enracinée dans les esprits des partisans du développement durable

Publié le par Michel Durand

Croissance ! Cette croyance illusoire est fortement enracinée dans les esprits des partisans du développement durable

« Il ne s'agit pas de sauver la planète, mais l'humanité », insiste Jean Aubin en rappelant que l'homme épuise les ressources naturelles dont il dispose, « y compris dans les océans. À ce rythme, il n'y aura plus de poissons dans 150 ans. » Cet observateur le reconnaît, le terme décroissance est volontairement provocateur, car il vient à rebours du modèle économique dominant. 

Jean Aubin : sortir du système actuel.

Croissance ! Cette croyance illusoire est fortement enracinée dans les esprits des partisans du développement durable

« Il ne s'agit pas de sauver la planète, mais l'humanité », insiste Jean Aubin en rappelant que l'homme épuise les ressources naturelles dont il dispose, « y compris dans les océans. À ce rythme, il n'y aura plus de poissons dans 150 ans. » Cet observateur le reconnaît, le terme décroissance est volontairement provocateur, car il vient à rebours du modèle économique dominant.

Une paroisse de Lyon m’a demandé un article  sur ma façon d’aborder l’écologie. Voilà ce que j’ai rédigé :

L’humanité a besoin de changer

En ce jour, qui n’a pas entendu parlé de la COP 21, la conférence de Paris de 2015 sur le Climat ? De nombreux militants radicaux affirment que pour que le climat ne change pas il faut changer de système. Quel est votre avis ?

Quand je parle d’écologie, c’est sur ce terrain politique que je me place. En effet, les questions d’environnement sont, certes, très importantes, mais elles n’atteignent pas le fond des problèmes que nous rencontrons aujourd’hui. Parler de transition climatique pour préserver un environnement propre ne devient efficient que si des opérations radicales et exigeantes se mettent en place.

L’illusion du développement durable

Trop souvent, j’entends parler de la nécessité de léguer aux générations futures une Terre encore vivante et fertile tout en croyant que cela pourra se faire par de simples aménagements qui ne bousculeront en rien nos modes de vie. Nous continuons à vouloir le beurre et l’argent du beurre ! Cette croyance illusoire est fortement enracinée dans les esprits des partisans du développement durable. Une technologie verte, une croissance respectueuse de la Nature créeront des emplois et l’idée d’une possible croissance nouvelle se maintiendra. Je note, du reste, que le mot durable fait tellement parti du vocabulaire des partisans de la croissance économique qu’il est employé même par des partisans d’un changement important dans les modes de vie à l’occidental. Or, il est évident que si l’on maintient nos actuelles habitudes, quatre planètes Terre ne suffiront jamais pour répondre à tous nos besoins. Jacques Ellul, et combien d’autres, parlait déjà dans les années 70/80 du Bluff technologique, du Système technicien. Il montre que l’homme moderne croit se servir de la technique alors que c’est lui qui la sert au point d’en être l’esclave.

Nécessité d’une profonde conversion

Une simple transition ne suffit donc pas, et il convient d’accepter un changement radical. En 1982 les évêques de France le demandaient dans leur déclaration : Pour de nouveaux modes de vie. Tout reste à mettre en œuvre. Encore aujourd’hui, 33 ans après, « les pays riches ne parviennent plus à juguler l'inflation, à relancer la croissance, à maîtriser le chômage. Nous constatons que les remèdes contrastés de gouvernements aux conceptions diverses se révèlent trop peu efficaces ». Pourquoi cela ? Parce que la croissance sans limites est une fausse croyance du capitalisme et que nous refusons de le voir. François le dit clairement dans son encyclique Laudato si’ : « Nous savons que le comportement de ceux qui consomment et détruisent toujours davantage n’est pas soutenable, tandis que d’autres ne peuvent pas vivre conformément à leur dignité humaine. C’est pourquoi l’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties. Benoît XVI affirmait qu’« il est nécessaire que les sociétés technologiquement avancées soient disposées à favoriser des comportements plus sobres, réduisant leurs propres besoins d’énergie et améliorant les conditions de son utilisation ».

Cet appel dépasse largement une petite transition énergétique pour préserver l’environnement.

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