DESERT

Publié le par Michel Durand

Au cours de la Messe de dimanche dernier, il était évoqué le Désert, sa taille, sa menace de mort pour qui aurait l'idée folle de vouloir le traverser seul, par ses propres moyens… et là, j'ai eu tout de suite cette « vision », enfin, cette image somme toute assez précise: celle de deux personnes tout d'abord… puis de trois…
DESERT.jpgJe vous explique : il y a un désert à traverser - disons, le désert de nos vies -, le cap nous est donné avant de partir, précisément donné, mais nous n'avons pas de boussole, pas de matériel, ni de cartes, ni de GPS et autres subtilités, non, et de plus, nous ne savons pas naviguer aux étoiles, à la lune ou bien même au soleil ; nous avons des vivres, nous n'avons que des vivres… mais nous ne sommes pas seuls puisque là nous sommes deux. On se réconforte, on se parle, on échange, on s'aide, mais nous sommes deux, nous ne sommes que deux. La marche se faisant, de jour en jour, il sera impossible pour nous de garder le cap, de le maintenir tout à fait précisément pour parvenir au but, au But. Bon. A présent, imaginons que nous sommes trois. Je prends le chiffre trois comme n'étant plus le face à face clos et fermé entre deux personnes ; disons que ce « trois » peut aussi bien représenter la multitude ou tout du moins le grand nombre…
Il faut garder le cap, je vous le rappelle, alors, au démarrage : on s'aligne - admettons que je fasse partie de ces trois personnes, et que vous aussi, vous en fassiez partie… on s'aligne, donc… en file indienne, bien orientée, orientée vers le But… Posons le fait que je me trouve en dernière position, devant moi : vous, puis la troisième personne qui ouvre la marche… nous sommes alignées, je ne vois donc qu'une seule tête (mais pas une seule pensée : pas de pensée unique !...), et puis je passe en tête de notre petit groupe… il y a de l'espace entre nous, suffisamment d'espace pour organiser la marche, un avancement… « Non, plus à gauche… encore un peu… oui - ne bouge plus ! », c'est vous qui venez de me parler, de m'aider à bien me positionner dans l'alignement pour que vous puissiez ne voir à votre tour une seule tête. Je ne bouge plus. Vous quittez maintenant votre place de dernier pour passer en premier, guider à présent par la troisième personne qui se trouve maintenant en queue de fille… et ainsi de suite, nous marchons. Tout le monde, chacun d'entre nous est utile au groupe : il est même indispensable pour la marche, pour cette marche qui se doit d'être précise, extrêmement précise. C'est la condition même pour arriver au But : cet échange, cette complémentarité. À méditer pour chacune de nos vies…

Jean-Marie Delthil. 2 mars 2010.

 


Publié dans J. M. Delthil

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