L'Etat et la Religion

Publié le par Michel Durand

J'ai eu, à propos de l'église Bon Pasteur, l'occasion de me pencher sur la loi de 1905, séparation de l'Église et de l'État. L'évènement de cet été est devenu, à mon avis, un cas d'école qui mérite une profonde étude. Je me documente et je reprendrai plus tard la question que je placerai dans la catégorie « bon pasteur ».
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Dans un courrier de mai 2010, un membre de la municipalité de Lyon m'écrit :
« Je me permets de rappeler ici la loi du 9 décembre 1905, concernant la séparation des Églises et de l'État, qui a organisé la mise à disposition aux associations cultuelles des édifices du culte, propriétés des collectivités publiques, et qui prévoit une affectation exclusivement cultuelle de l'édifice, à peine de désaffectation (art 13 loi du 9 décembre 1905). »

De l'archevêché de Lyon, je reçois (août 2010) :
« Pour ménager l'avenir, le diocèse souhaite se positionner sur une utilisation exclusivement cultuelle de cette église. Si nous ne sommes pas rigoureux sur ce point, notre dialogue avec la mairie risque de se compliquer et de nous mettre dans une position délicate ».

La question est posée.

J'ai découvert avec bonheur le livre d'Émile Poulat, scruter la loi de 1905, La République française et la Religion, Fayard, mars 2010.
Émile Poulat : « Lorsque l'on évoque la loi de 1905, les idées qui lui sont immédiatement associées affluent : c'est la loi de la laïcité, c'est la loi qui interdit à la République de financer la religion et de s'immiscer dans les questions religieuses. Or, les choses sont bien plus compliquées. D'ailleurs, cette fameuse loi dont tout le monde parle, invoquée par les uns et par les autres, qui l'a lue ? Et ceux qui l'ont lue, à quel texte, si souvent modifié, se réfèrent-ils ? En réalité, nul n'était plus capable de dire quel était l'état présent de la loi.
Depuis plusieurs décennies, je scrute la loi promulguée le 9 décembre 1905, dite loi de séparation des Églises et de l'État. Avec cette étude fondée sur l'abondante documentation réunie avec mon ami Maurice Gelbard, instituteur retraité, j'entraîne le lecteur dans une analyse littérale des textes, à travers le dédale de la cinquantaine de modifications réalisées au fil du siècle. Il en ressort une certitude : cette loi que nous mythifions a non seulement institué un nouveau régime fait de grands principes et de particularités (songeons à l'outre-mer), mais aussi elle a créé une « liberté moderne », dont ni l'État, ni l'Église, ni personne n'avait l'expérience.


Publié dans Politique

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