"Marche humblement avec ton Dieu". Gabriel Piroird, prêtre du Prado. Évêque de Constantine-Hippone, Algérie. 1932-2019

Publié le par Michel Durand

"Marche humblement avec ton Dieu". Gabriel Piroird, prêtre du Prado. Évêque de Constantine-Hippone, Algérie. 1932-2019

source de la photo

Disciple du père Chevrier, Mgr Gabriel Piroird avait rejoint l’Algérie en 1968, où il a été évêque de Constantine et Hippone de 1983 à 2009.

La Croix Anne-Bénédicte Hoffner, le 08/04/2019 :

 

Décès du « père Gaby », évêque émérite de Constantine

Disciple du père Chevrier, Mgr Gabriel Piroird avait rejoint l’Algérie en 1968, où il a été évêque de Constantine et Hippone de 1983 à 2009.

 

Le « père Gaby » a rejoint le « Dieu unique de tendresse et de miséricorde, qui nous rapproche de nos amis musulmans ». L’évêque émérite de Constantine et Hippone, Mgr Gabriel Piroird, est décédé mercredi 3 avril à Lyon, entouré de sa famille et après avoir reçu une longue visite de son ami, Mgr Henri Teissier, archevêque émérite d’Alger.

Né en 1932, le « père Gaby » était un disciple du père Chevrier, Lyonnais comme lui. Ordonné en 1964 pour l’Institut des prêtres du Prado, il s’est mis au service de l’Église d’Algérie quatre ans plus tard, après avoir rencontré les immigrés algériens de la région lyonnaise.

À son arrivée, il est à la fois curé de Bejaia, en Kabylie, et ingénieur à la direction de l’hydraulique de la wilaya (préfecture). À cette époque qui suit de peu l’indépendance, les étrangers – même prêtres ! – sont autorisés à travailler aux côtés des Algériens.

En 1983, il succède au bouillonnant Mgr Jean-Baptiste Scotto, artisan avec le cardinal Duval du tournant pris par l’Église d’Algérie après l’indépendance, comme évêque de Constantine et Hippone. Il assumera cette responsabilité pendant vingt-six ans.

Délicatesse et attention

« J’ai toujours été touché par sa délicatesse et son attention aux besoins de chacun dans le diocèse, écrit Mgr Paul Desfarges, qui a été pendant de longues années son vicaire général avant de le remplacer. Gaby, comme nous aimions l’appeler, était un homme de prière, humble et discret. »

Entre 1990 et 1993, il convoque un synode diocésain pour pousser son Église à réinterroger sa mission et les expressions qu’elle utilise pour la définir : « sacrement du Royaume », « sacrement de la rencontre », « sacrement de la fraternité ». Alors que le pays sombre dans une terrible décennie noire au cours de laquelle 250 000 Algériens sont assassinés, ainsi que 19 prêtres, religieux et religieuses, un message final est publié sous le titre : « Une Église en chemin avec un Peuple ».

À sa retraite, il rejoint la maison des Petites sœurs des pauvres à Annaba, dont il devient l’aumônier. Il rassemble aussi dans un livre ses réflexions nourries par quarante années de vie au milieu des Algériens : Servir l’œuvre de Dieu en Algérie (Parole et Silence, 2009). Il y médite notamment sur le sens de l’Alliance proposée par Dieu aux hommes et qui « sera pleinement accomplie lorsque le dernier homme et l'humanité tout entière seront en paix. Ce jour-là, la Gloire de Dieu sera pleinement révélée ».

Pour plus de lecture avec La Croix, c’est ici.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article