La peinture me touche émotionnellement et renouvelle ma force et mon espoir. Je remercie l'auteur de l’œuvre « vocation » pour son courage vital

Publié le par Michel Durand

Vocation, peinture acrylique, Danielle Stéphane, vers 1989

Vocation, peinture acrylique, Danielle Stéphane, vers 1989

Nous lisions dans la présentation de ce jeudi du Prado : « Danielle Stéphane confie :  “Après un parcours pictural “classique”, l’évidence m’est apparue que les supports du peint, du sculpté, de l’écrit... étaient des substituts de la peau. Je me suis mise à travailler sur des vêtements – dont on dit qu’ils sont une seconde peau… J’ai travaillé sur des métaphores du corps. Mes Robes “Ninfae” ont été portées. Elles sont fragiles comme l’humain” ».

 

En voici l’enregistrement.

Deux universitaires brésiliens, Flavia et Juan Paulo, en visite au Prado auprès de Sergio, assistant du supérieur général du Prado, après avoir vu la peinture de Danielle STEPHANE, s’exprime par écrit à l’adresse de Sergio.

 

Flavia

Je suis chrétienne et je crois au sacré qui n'exclut personne et qui AIME tous les hommes (les humains). Un sacré qui ne tolère pas le racisme.

C'est pourquoi ce tableau me touche profondément. Il montre que les hommes et les femmes noirs font partie de l'humanité, du sacré et qu'ils sont aimés.

Je travaille comme professeur d'université et j'ai parcouru le continent européen pour étudier et analyser comment le racisme affecte les personnes à la peau foncée et, face aux pratiques racistes telles que la violence raciale, je trouve la peinture, cette toile qui exprime l’AMOUR, très forte émotionnellement.

Oui, ainsi la peinture me touche émotionnellement et renouvelle ma force et mon espoir. Je remercie l'auteur de l'œuvre pour son courage et pour renforcer mon parcours dans cette vie et celle de toutes les personnes victimes du racisme, en particulier les femmes noires, pauvres et souffrantes. Je vous embrasse et que le sacré continue à vous donner la force de faire ce qui est bon et juste.

Je suis une femme brésilienne noire, dont les ancêtres ont été victimes de pratiques génocidaires soutenues par des mensonges et des tentatives d'effacer notre histoire avec les conséquences de l'esclavage, toujours présentes dans l'existence des personnes racialisées comme noires.

Voir un tableau représentant un être céleste à la peau foncée m’émotionne et m'aide à déconstruire les récits qui alimentent le racisme. Pour moi, la peinture m’émeut parce qu'elle communique que la foi et le sacré sont pour TOUS les peuples.

 

 

Juan Paulo

En regardant l'image de l'Annonciation de l'ange Gabriel à Marie, j'ai d'abord été frappée par la couleur de la peau des deux femmes, une femme noire aux cheveux courts, très différente des images occidentales dans lesquelles Marie est représentée comme une femme blanche aux cheveux longs et raides, et l'ange aux yeux bleus.

Cette scène nous rappelle beaucoup nos ancêtres noirs en Afrique, (en Orient) le lieu où Jésus-Christ est né. En regardant en profondeur, la scène évoque une simplicité et une vérité qui m'ont vraiment frappé.

Dans les yeux de Marie, je vois une vraie jeune fille comme beaucoup de nos femmes, avec une grande une profondeur.

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