Prêtres, malgré nos volontés de communier avec ce que vivent les familles, les célibataires laïc(que)s nous sommes des cléricaux

Publié le par Michel Durand

Chapelle du Prado, 13 rue Père Chevrier, 69007 Lyon - travail théâtral concocté par les religieuses du Prado
Chapelle du Prado, 13 rue Père Chevrier, 69007 Lyon - travail théâtral concocté par les religieuses du Prado
Chapelle du Prado, 13 rue Père Chevrier, 69007 Lyon - travail théâtral concocté par les religieuses du Prado

Chapelle du Prado, 13 rue Père Chevrier, 69007 Lyon - travail théâtral concocté par les religieuses du Prado

Dans cette page, je ne fais que continuer une méditation engagée les jours précédents.
Une réflexion qui se maintient dans la ligne d’Antoine Chevrier, suite à une certaine nuit de Noël 1856. Page particulièrement dédiée aux confrères de l’Institut.

Dimanche 13 décembre 2015, la chapelle lyonnaise du Prado au 13 rue Père Chevrier a connu un intense après-midi. C’était la traditionnelle fête anniversaire de la fondation du Prado, l’achat de la salle de bal du Prado qui permit à Antoine, Marie et autres pionniers de l’Œuvre de la Providence, la poursuite de l’action auprès des gens qui se trouvaient, de fait, non intégrés dans les paroisses catholiques.

Rappelons ce que le curé de Saint-André, Monsieur Barjot, avait asséné au jeune vicaire Antoine Chevrier après avoir giflé un jeune censé faire trop de bruit en son pieu domaine. Bien sûr, les parents protestèrent violemment. « Une démarche conciliante aurait peut-être tout arrangé, écrit Jean-François Six. L'abbé Chevrier pria, supplia pour l'obtenir, ce fut en vain. Un jour qu'il insistait et rappelait doucement que la mission du prêtre est toute de patience et de mansuétude, on lui répondit qu'il était un imbécile. Le dimanche de la Fête-Dieu, M. Barjot signifia brutalement à son vicaire de cesser ce moyen nouveau d'apostolat et aux jeunes gens de se disperser… L'expérience n’avait duré que quelques semaines. »

Sentant que l’obstacle pour offrir aux habitants du quartier l’Évangile ne vient pas des pauvres, mais des prêtres, dans ce contexte il décida de quitter le ministère paroissial. C’était vers la fin du mois de juin 1857.

Le 13 décembre 2015, un travail théâtral concocté par les religieuses du Prado rappela la transformation du cabaret en salle apte à accueillir les jeunes, garçons et filles, pour qu’ils reçoivent les rudiments de l’éducation humaine et évangélique. Adrien en a fait des prises de vue vidéo que j’intègre en ce blogue (voir-ci-dessous). Temps de réflexion, de prière, spectacle choral avec les phonies polies puis repas. 6 heures pleines d’évènements.

Beaucoup de monde. La chapelle était pleine. Beaucoup de laïcs. Dans le groupe de paroles où je me trouvais, des jeunes qui prirent sans problème la parole. C’est comme si j’eus une révélation qui me fit penser que « nous les prêtres du Prado, ne sommes-nous pas trop souvent entre nous ? » Ne sommes-nous pas trop marqués par des habitudes cléricales, ne pensant pas à laisser parler les autres ?

En fait, à cette soirée ouverte à toute la famille du Prado, il y avait relativement peu de pradosiens prêtres. Est-ce dû à l’âge plutôt élevé en ce qui concerne les prêtres du Prado à Lyon, la ville de la fondation ? Est-ce dû aux engagements pastoraux d’un dimanche ? Ou à la fatigue après un samedi et dimanche bien chargé ?

Je ne pense pas présentement qu’il soit utile de répondre à ces questions. Regardons plutôt le dynamise des religieuses, des laïcs et laïques, les frères, les membres non-prêtres de la famille pradosienne. Aujourd’hui, il me semble que ce sont elles et eux qui sont le plus au contact des gens et qui connaissent la vie telle qu’elle est vécue aujourd’hui. Mais, que l’on me contredise si je suis dans l’erreur. Et, j’en serai heureux !

Autrement dit, il me semble que c’est en donnant plus de place aux membres non prêtres du Prado, en les connaissant mieux, en les écoutant davantage que, dans la raréfaction des vocations en marche vers le presbytérat, l’appel du prêtre de la Guillotière pourra se concrétiser, s’actualiser aux jours d’aujourd’hui.

 

La famille pradosienne se rassemble pour la fête traditionnellement le 10 décembre, date de l'achat de la salle de bal du Prado

Publié dans Témoignage, Prado, Eglise, évangile

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