Rappelons nos souvenirs à propos de Joseph Folliet ou évoquons ce que nous lui devons dans le christianisme social
Paroles d’actualité / L’Évangile regarde le monde
Les mardis du Prado à 18 h 30
9 rue Père Chevrier, 69007 Lyon
Prochaine rencontre le 5 janvier 2016 :
inauguration de l’exposition photographique - Joseph Folliet (1903-1972)
et les débuts des Compagnons de Saint François.
Depuis 1923, le jeune Folliet était tout acquis à une mise en œuvre de la réconciliation entre les peuples. Son amitié avec Franz Stock en fut pour lui comme l'incarnation.
Exposition jusqu’en juin
Au cours de la présentation de documents concernant la vie et l’œuvre de Joseph Folliet, nous entendrons l’Hymne à la joie de Joseph Folliet ainsi que, jouée au violon, la musique qui l’inspira : 9e symphonie de Beethoven. Nicole Blaise a exercé des responsabilités dans un jumelage avec Francfort, l'un de ceux initiés par le Père Paul Gay dès 1983 dans un but de réconciliation franco-allemande. Elle partage son temps entre des activités familiales et associatives, mais aussi artistiques, dont le violon.
Cette rencontre sera l’occasion aux uns et aux autres de rappeler leurs souvenirs de Joseph Folliet ou d’évoquer ce que nous lui devons dans le christianisme social.
Wikipedia peut vous donner des informations sur ce journaliste devenu, tardivement, prêtre au Prado. Lire aussi sur Franz Stock.
Joseph Folliet (1903-1972) surnommé Frère Genièvre, militant catholique, sociologue, écrivain, prêtre l'Institut du Prado pour l’évangélisation des pauvres, des ignorants et des pécheurs, est cofonda
teur des « Compagnons de Saint François » et fondateur de « La Vie catholique illustrée ».
Joseph FOLLIET est né en 1903, à la Croix-Rousse.
Son père est fabriquant de soierie. A 20 ans, il s'oriente dans ce milieu. Il est en effet reçu premier à l'Ecole de tissage. Mais sa vie bascule au même momentet prend une toute autre direction, car c'est l'époque où il s'initie à l'apostolat social avec son ami Marcel Gonin, fondateur de La Chronique sociale et l'un des promoteurs des Semaines Sociales. La politique l'intéresse tout autant que la question sociale : il s'intéresse à La Jeune République de Marc Sangnier. En 1926, il passe une licence d'histoire.
Cet homme, physiquement imposant, l'éternelle pipe à la bouche, est d'une grande activité. Il possède la rare capacité à s'interroger sur la marche du monde. C'est aussi un grand spirituel. Lors d'un voyage à Assise, il découvre le message franciscain et fonde en 1927 Les Compagnons de Saint François. Il y noue de solides amitiés notamment avec Eugène Pons.
On retrouve ensuite Joseph FOLLIET dans les commencements de la J.O.C (Jeunesse ouvrière chrétienne), de la J.E.C (Jeunesse étudiante chrétienne) et de la J.A.C (Jeunesse agricole chrétienne). On sait aussi qu'il compose à cette époque pour ces différents mouvements de nombreuses chansons. Joseph FOLLIET à cette époque souhaite devenir prêtre. Il entre au séminaire de l'Institut catholique, mais Mgr Verdier le persuade de rester dans la vie laïque.
Joseph FOLLIET effectue alors son service militaire en Tunisie où il se sensibilise aux questions de la décolonisation. Il approfondira ensuite sa réflexion en faisant des recherches théologiques sur ces questions mais aussi sur le travail forcé.
Homme engagé dans la vie de la Cité au sens plein du mot, il n'est pas étonnant alors de le retrouver dans le journalisme comme rédacteur en chef de l'hebdomadaire Temps Présent. Il dirigera la Chronique Sociale de France de 1937 à 1964.
Survient la guerre. Il est fait prisonnier en 1940 mais il aura la chance d'être libéré deux ans plus tard pour raisons de santé. Il met alors sa liberté au service de la Résistance. Il participe à l'action de "Témoignage Chrétien" et s'engage dans le réseau Mitterrand des prisonniers de guerre.
Après la guerre, il fonde avec Georges HOURDIN l'hebdomadaire "La Vie catholique illustrée". Il relance les Semaines sociales de France. Cette manifestation mobilise du monde car on y aborde des sujets qui font débat à l'époque : "L'avènement des masses et les révolutions du XXe siècle" (1947) ; " Du colonialisme à la communauté humaine" (1948). Joseph FOLLIET coopère activement à la naissance du mouvement "Pax Christi" dont il sera le vice-président. Pendant la guerre d'Algérie, il milite pour le respect de la personne humaine. En 1962, il est nommé expert auprès du Concile Vatican II.
En 1968, son souhait de devenir prêtre se réalise, il reçoit l'ordination sacerdotale des mains de Mgr ANCEL, supérieur de l'Institut du Prado auquel il appartiendra jusqu'à la fin de sa vie.
Joseph FOLLIET est l'auteur de 65 ouvrages dont son autobiographie "Ferme propos", publié en 1955. Il a également publié des chroniques régulières pour le quotidien La Croix.
Juste après l’annonce de l’inauguration de l’exposition sur Joseph Folliet, j’ai reçu deux poèmes que je suis heureux de reproduire ici.
Petites Béatitudes
Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes :
Ils n'ont pas fini de s'amuser.
Bienheureux ceux qui savent distinguer une montagne d'une taupinière :
Il leur sera épargné bien des tracas...
Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter :
Ils en apprendront des choses nouvelles !
Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au sérieux :
Ils seront appréciés de leur entourage.
Bienheureux si vous savez regarder sérieusement les petites choses et paisiblement les choses sérieuses :
Vous irez loin dans la vie ;
Bienheureux si vous savez admirer un sourire et oublier une grimace :
Votre route sera ensoleillée ...
Bienheureux ceux qui pensent avant d'agir et qui prient avant de penser :
Ils éviteront bien des bêtises ;
Bienheureux êtes-vous si vous savez vous taire et sourire même lorsqu'on vous coupe la parole, lorsqu'on vous contredit ou qu'on vous marche sur les pieds :
L'Évangile commence à pénétrer votre cœur.
Bienheureux surtout vous qui savez reconnaître le Seigneur en tous ceux que vous rencontrer :
Vous avez trouvé la vraie lumière.
Vous avez trouvé la véritable sagesse.
Joseph Folliet
Hymne à la joie
Joie discrète, humble et fidèle
Qui murmure dans les eaux
Dans le froissement des ailes
Et les hymnes des oiseaux.
Joie qui vibre dans les feuilles
Dans les prés et les moissons
Nos âmes blanches t'accueillent
Par de naïves chansons.
Tous les hommes de la terre
Veulent se donner la main
Vivre et s'entraider en frères
Pour un plus beau lendemain,
Plus de haine, plus de frontière,
Plus de charniers sur nos chemins
Nous voulons d'une âme fière
Nous forger un grand destin
Que les peuples se rassemblent
Dans une éternelle foi
Que les hommes se rassemblent
Dans l'égalité des droits.
Nous pourrons tous vivre ensemble
La charité nous unira
Que pas un de nous ne tremble
La fraternité viendra.
Joie immense, joie profonde,
Ombre vivante de Dieu
Abats-toi sur notre monde
Comme un aigle vient des cieux.
Enserre dans ton étreinte
La tremblante humanité
Que s'évapore la crainte
Que naisse la liberté
Joie énorme, joie terrible
Du sacrifice total
Toi qui domptes l'impossible,
Et maîtrises le fatal ;
Joie sauvage, âpre et farouche,
Cavalière de la mort,
Nous soufflons à pleine bouche
Dans l'ivoire de ton cor.
Joie qui monte et déborde,
Tu veux nos cœurs? Les voilà.
Et nos âmes sont les cordes,
Où ton archet passera
Que ton rythme nous emporte
Aux splendeurs de l'Éternel
Comme un vol de feuilles mortes,
Que l'orage entraîne au ciel.