La Parole Libérée : mais pourquoi le cardinal finance directement l’avocat du prêtre pédophile pour prouver la prescription ?

Publié le par Michel Durand

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Sur la page, reprise par Twitter, où je me prononce sur l’importance pour les victimes d’abus sexuels de voir reconnu leur droit à la vérité et à la justice, La Parole Libérée (@LaParoleLiberee) pose cette question : « mais pourquoi le cardinal finance directement l’avocat du prêtre pédophile pour prouver la prescription ? »

Comme je l’ai, je pense, fait entendre en ce lieu, je n’ai pas pris beaucoup de temps de réflexion sur ce problème. Cela ne signifie pas que je le néglige, mais que je place ailleurs mes priorités.

J’apprends donc que l’Église à Lyon finance un professionnel. Et je n’ai aucune connaissance pour infirmer ou confirmer cette information.

Elle m’inspire pourtant quelques pensées que je développe en prenant de la distance. Que cela soit sur cette question de pédophilie ou sur d’autres sujets, le recours à des experts est une pratique de management bien acceptée par certaines jeunes générations de prêtres. Le modèle ecclésial pouvait être jadis celui du monde rural. Il puiserait aujourd’hui dans les sphères des entreprises vues du côté des directeurs. Depuis une quinzaine d’années j’entends parlé d’audit, d’objectif, de reconnaissance de son N+ 1 ou N- 1. Comique : un expert en gestion d’entreprise compara au cours d’une session d’information les fidèles d’une paroisse chrétienne aux clients d’une entreprise. D’où la conclusion d’un confrère : avant d’abandonner le modèle rural qui ne convient assurément plus, et d’adopter le modèle des gestions d’entreprise, il faudrait discerner si celui-ci convient vraiment pour analyser la présence de l’Évangile dans nos communautés chrétiennes.

Il me semble que pour répondre à la question de La Parole Libéré,  c’est dans cette direction qu’il faut regarder. De quels conseillers s’entoure-t-on pour analyser nos problèmes et les résoudre ? Sans aucun doute puiser dans le vivier des dirigeants d’entreprise apporte des prises de position autres que si l’on avait consulté des dirigeants de syndicats ouvriers. Un avocat des affaires proposera des solutions autres qu’un défenseur de petits commerçants. L’idéal serait de pouvoir mettre en face les avis opposés. Est-ce possible ? Pour se défendre des Dontiens, Saint Augustin, semble-t-il, fit appel à l’armée de l’Empire romain.

Voilà. Je pense que pour répondre à la question posée, il convient de se tourner vers les conseillers choisis par le cardinal plutôt que vers le cardinal lui-même. 

Ayant terminé la rédaction de cette page, j’ai écouté et lu les informations de ce mardi 17 mai. Quand j’ai entrepris d’écrire, je me sentais encouragé de le faire me disant que la pression médiatique était tombée. Tel n’est pas le cas comme en témoigne les quotidiens La Croix, Le Monde, Le Progrès, BFM TV…  articles à lire. Et je souhaite effectivement qu’une rencontre avec l’évêque de Rome, François, se concrétise justement pour aller à la source morale des faits. 

Publié dans Eglise

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