Projet de loi sur la fin de vie : je pense à l’aide dans la mort avec fraternité et non l’aide à mourir

Publié le par Michel Durand

Projet de loi sur la fin de vie : je pense à l’aide dans la mort avec fraternité et non l’aide à mourir

Source de l’illustration

 

L’aide dans la mort

 

Lire dans La Croix du 12 mars 2024 : Loin des pavés, la discrète mobilisation des catholiques. Et, Les responsables des cultes expriment leur inquiétude.

 

De La Croix de ce jour je retiens ces phrases :

Pour le responsable musulman, l’expression « aide à mourir » est trompeuse et devrait être remplacée par « mort provoquée ». Un de ses proches, Sadek Beloucif, membre du Forum de l’islam de France (Forif), explique ainsi : « Cette dernière expression souligne plus clairement la différence d’intention avec la sédation profonde et continue. Il s’agit en effet dans ce dernier cas de soulager la douleur, malgré le fait que la vie risque d’être abrégée. Le modèle français sur la fin de vie constituait une position très originale, promouvant les soins palliatifs et la sédation profonde et refusant à la fois le suicide et l’euthanasie. Or, le projet esquissé procède sans le dire à la fois de l’un et de l’autre : c’est un véritable changement de paradigme », conclut-il.

Une inquiétude que partage le président de la Conférence des évêques de France dans nos colonnes, mais aussi le président de l’Union bouddhiste de France, Antony Boussemart, qui a regretté auprès de l’AFP que « la boîte de Pandore (soit) ouverte ».

À la lecture de cette page, j’ajoute, un article de La Croix du jeudi 14 mars 2024 :

Député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj : « Ce qui est de gauche est de proclamer une liberté ultime et de la consacrer par un droit. »

La résistance des « conservateurs de gauche » ?

Un discours qui interroge Sara Piazza. « Il renvoie la fin de vie à une question relevant du personnel et du privé alors qu’il s’agit d’un sujet éminemment collectif et politique », estime-t-elle. « Les conditions dans lesquelles vivent les gens malades, handicapés ou très âgés ont forcément un impact sur leur choix personnel. L’exemple des pays qui ont légalisé l’euthanasie montre que des personnes peuvent demander à mourir parce qu’elles n’ont pas accès à des soins ou en raison de leur précarité. De plus, une loi sur l’euthanasie envoie toujours un message sociétal. Elle fragilise forcément les plus vulnérables qui devront résister à l’effet d’injonction », plaide-t-elle.

Dominique Potier, lui, fait partie de ces parlementaires de gauche – ultra-minoritaires, reconnaît-il – qui ont décidé de résister au nom de l’interdépendance qui nous lie, de la solidarité qui fonde le pacte social et de la défense de la vie. « Dire qu’elle n’a pas de prix, refuser sa marchandisation, est une autre manière, non religieuse, d’affirmer sa sacralité et l’égale dignité de tous les êtres humains », insiste-t-il. Autant de valeurs que ce projet de loi remet, selon lui, profondément en cause « même si une surenchère dans l’usage des termes de fraternité, d’humanité, prétend masquer la rupture qu’elle opère ».

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