Pour Jésus, Dieu s’abstient d’intervenir, se soumettant à la cruauté humaine comme un pauvre sans pouvoir se voit obligé de subir l’exécution
« C’est à cause de nos fautes qu’il a été broyé » (Is 52, 13 – 53, 12)
Ô Père, en tes mains je remets mon esprit. (Ps 30/ 31)
Il apprit l’obéissance et il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel (He 4, 14-16 ; 5, 7-9)
Passion de notre Seigneur Jésus Christ (Jn 18, 1 – 19, 42)
Que dire suite à cette proclamation de l’Évangile ? Tout est dit, tout est proclamé :
« Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ».
Dieu, créateur de l’univers, garde la maîtrise de tout. Il est Providence. Tel est le sage gouvernement de Dieu sur la création.
Et pourtant, j’ose dire qu’il n’est pas « tout puissant ». Il y a dans la Création une autolimitation de Dieu pour que l’homme conduise son existence en toute liberté.
Je sais que le livre de la sagesse, chapitre 11, verset 23, écrit : « Tu as pitié de tous, parce que tu peux tout ». Je sais que le catéchisme catholique enseigne au numéro 270 : « Dieu est le Père Tout-Puissant. Sa paternité et sa puissance s’éclairent mutuellement. En effet, il montre sa Toute-Puissance paternelle par la manière dont il prend soin de nos besoins ; par l'adoption filiale qui nous donne… par Sa miséricorde infinie, puisqu'il montre sa puissance au plus haut point, en pardonnant librement les péchés. »
Pourtant, avec cette affirmation, complètement bien venue, je maintiens mon affirmation : Dieu n’est pas tout puissant d’une puissance absolue, magique. Il s’autolimite dans le respect de la présence humaine même quand celle-ci s’engage dans des génocides dont nous soupçonnons les atrocités. Comment, en ces jours, ne pas penser aux crimes sur les terres où se trouvent Jérusalem. L’autolimitation de Dieu engage la responsabilité humaine. Notre péché, d‘une façon ou d’une autre, est bien réel. Même si nous ne comprenons pas, même si nous ne savons pas ce qu’il fraudait, ce qu’il aurait fallu faire.
Je précise. Dieu n’a pas conduit son Bien aimé à la mort. Il s’abstient d’intervenir, se soumettant tout simplement à la cruauté humaine comme un pauvre sans pouvoir se voit obligé de subir l’exécution. Celui qui dit la vérité doit être exécuté. Drame de la liberté des humains ! Il faudrait certes discuter de ce que je dis. J’en fais au moins un objet de prière.
Prenez, et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous…
Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang… qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés.
Pour la multitude ? C’est-dire pour l’ensemble de l’humanité. Notre prière, nous le verrons dans un instant, est universelle.
Et voilà que me vient l’image d’un petit cercle, l’Église, l’Assemblée des fidèles disciples du Christ. Ce petit cercle est inscrit à l’intérieur d’un grand cercle comprenant tous les humains présents sur toute la Terre, la maison commune à tous, à toutes. Le chrétien vit dans le grand cercle. Il est au milieu de tous. Quand il rejoint le petit cercle, c’est pour, soutenu par la bonne nouvelle christique exprimée et vécue en ce lieu, se vivifier, se rendre fort, lumineux, afin de se mettre au service des humains présents dans le grand cercle. Soyons des disciples-missionnaires.
Vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres pour éclairer l’humanité.