« Au-delà du risque sanitaire, c'est un dossier qui gênait»

Publié le par Michel Durand

Le Progrès, mercredi 11 août 2010

La très belle église du cœur des pentes du 1er arrondissement, ne servira pas de relais à la téléphonie mobile. La mobilisation du curé de la paroisse et des riverains a payé.

L’église de la rue Neyret, dans les pentes de la Croix-Rousse, n'émettra pas d'ondes. En difficulté sur ce dossier, la mairie centrale et l'opérateur préfèrent laisser tomber. Et s'orienter sur la salle Rameau ?

 bonpasteurlyon

« C'est une agréable surprise », commente Franck Heurtrey avocat du Collectif Bon Pasteur, à propos de l'abandon par la Ville et SFR du projet d'implantation d'une antenne relais sur le majestueux édifice.

L’instruction de l'affaire qui opposait des riverains à la Ville prenait fin le 13 août. La décision intervenue en fin de semaine dernière, met ainsi fin à la procédure.

 

La Ville, qui avait pris un arrêté autorisant l'opérateur à réaliser les travaux nécessaires, vient en effet de prendre un arrêté contraire. Tout ça pour ça, serait-on tenté d'écrire. « Leurs chances de succès étaient minces », commente de son côté Franck Heurtrey. Un vice de procédure laissait, en effet, présager d'une issue positive pour le Collectif Bon Pasteur, Car la Ville n'avait pas jugé bon de solliciter une autorisation du diocèse. Or, le monument demeure sous la responsabilité de l'église, et précisément du père Durand de la paroisse Saint·Polycarpe. Ce dernier ne s'est d'ailleurs pas privé de jouer son rôle, celui d'être à l'écoute de l'inquiétude des habitants des pentes lorsque le projet d'implantation d'antennes a été connu. Rouvrir l'édifice et rendre ainsi caduque l'argument de désaffection du lieu, qui arrangeait SFR, sont à son actif. Au final, il n'en est pas remercié puisque l'église du Bon Pasteur, réoccupée ponctuellement en juin, risque à nouveau d'être fermé pour un bon bout de temps (lire-ci dessous),

SFR renonce donc au cœur des pentes, mais posséderait comme solution de repli le toit de la salle Rameau, dans le quartier de la Martinière, « C'est bien possible, commente encore Maître Heurtrey, une simple salle polyvalente est nettement plus facile à obtenir, alors que, dans l'affaire qui nous occupait, il y avait tout le poids de l'église. L’enjeu dépassait le simple risque sanitaire. C'est un dossier qui gênait ».

Parmi les réactions recueillies hier, celle de Jean-Michel Dhimoïla, de l'association Rassemblement pour des Ecoles sans pollution électro-magnétique (Respem). Lui, salue Barbarin « qui a soutenu les habitants sans hésitation », via le père Durand. Mais il se dit inquiet du projet d'implantation sur la salle Rameau. « Gérard Collomb avait, dans un premier temps, indiqué qu'il abandonnait ce projet à cause de la présence du lycée la Martinière, mais il a autorisé SFR à le présenter à nouveau dans le cadre d'un nouveau dossier ». A suivre,

 

Dominique Menvielle

• Un échange de bons procédés ?

La Ville n'avait pas envie que l'église du Bon Pasteur, qui nécessite d'importants travaux, soit rouverte, Le diocèse n'avait pas envie que le même édifice soit coiffé d'une antenne relais. Le père Durand, qui se dit « satisfait pour les riverains », voit dans l'abandon du projet par la Ville, un échange de bons procédés avec le diocèse. En effet, alors qu'en juin le cardinal Barbarin lui donnait sa bénédiction pour faire revivre le lieu par l'organisation de rendez-vous culturels, le curé de saint-Polycarpe est depuis « interdit de séjour » dans l'église du Bon Pasteur. « Les mystères de l'être humain… » commente seulement le père Durand qui n'entrera pas en désobéissance civile avec l'Évêque. Son seul espoir de réappropriation par le public d'un patrimoine conséquent (Saint·Bernard compris) reste la mobilisation des habitants, Ce serait un juste renvoi d'ascenseur,

 

D.M.

 

 

Publié dans Bon Pasteur

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