Demandons-nous, face à Dieu, si nous avons une attitude d’accueil, avec des gestes concrets envers ceux qui nous approchent et ceux qui sont loin
« Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements » (Jl 2, 12-18)
Pitié, Seigneur, car nous avons péché. (cf. 50, 3)
« Laissez-vous réconcilier avec Dieu. Voici maintenant le moment favorable » (2 Co 5, 20 – 6, 2)
« Ton Père qui voit dans le secret te le rendra » (Mt 6,1-6.16-18)
« Convertissez-vous et croyez-en la Bonne Nouvelle », dit Jésus (Mc 1,15).
Le message chrétien affirme que les temps sont accomplis. La prédication chrétienne appelle à la conversion et à l’accueil de l’Évangile par la foi, l’espérance, la charité. François de Rome « propose à l’occasion de ce Carême, enrichi par la grâce de l’année jubilaire, quelques réflexions sur ce que signifie marcher ensemble dans l’espérance, et découvrir les appels à la conversion que la miséricorde de Dieu adresse à tous, en tant qu’individus comme en tant que communautés ». Il nous rappelle l’importance de la conversion et de la synodalité dans ce temps de préparation spirituelle. « Marchons ensemble dans l’espérance ». Lire ce message pour le carême 2025.
Tel est notre désir, spécialement désigné en ce jour, pour tout ce temps de carême. L'humble et libre reconnaissance de nos manques pour obtenir réparation afin de parvenir, purifiés par le Christ, à la célébration de Pâques, porte du passage dans la résurrection. Notre espérance.
Avez-vous remarqué qu'il est d'abord demandé la conversion et ensuite l'adhésion à l'Évangile ? On pourrait penser l'inverse et dire que la reconnaissance de la valeur de l'Évangile invite à la conversion. Ce serait parce qu'on adhère à Jésus, à son Église, que l'on change de vie ; des exercices de piété devant ponctuer une vie de fidèles chrétiens. Eh bien non ! Être chrétien ce n'est pas d'abord poser des actes pieux, des rites catholiques, mêmes si ceux-ci ont leur valeur. Être chrétien, c’est agir dans le sens de la miséricorde de Dieu telle qu'elle s'est exprimée par Jésus le Christ. Là est la pointe de notre conversion. « Convertissez-vous et croyez-en la Bonne Nouvelle ». Pour en vivre.
Avec le rite de l’imposition des cendres, nous sommes dans le domaine du geste symbolique qui marque l’entrée dans le temps du Carême. Pendant quarante jours, l’Eglise renouvelle l’appel à une conversion profonde, un retournement dans la confiance en l’amour miséricordieux de Dieu.
Le rite
Regardons attentivement ce rite. Pourquoi cette marque de cendres en forme de croix sur nos fronts ? Je souhaite le rappeler : « Le mercredi des cendres est marqué par l’imposition d’une croix de cendres par le prêtre sur le front des fidèles. Ces cendres symbolisent la fragilité de l’Homme mais aussi l’espérance en la miséricorde de Dieu. Présent dans l’Ancien Testament, le symbole des Cendres évoque la représentation du péché et la fragilité de l’être humain. L’Homme se couvre de cendres pour montrer à Dieu qu’il reconnait ses péchés, lui demande pardon et fait pénitence » (Église catholique en Sarthe).
Les cendres de bois nous rappellent le chemin d’humilité nécessaire pour se libérer du péché, mais elles sont aussi symbole de renaissance car elles fertilisent la terre et font renaître la vie.
Dans la ligne de cette renaissance, trois actes bien concrets accompagnent l’engagement à la conversion : la prière, le jeûne, l’aumône. Nous les voyons discrètement, sans ostentation.
« Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra » (Mt 6, 17-18).
Le jeûne, chaque semaine en se privant même de ce qui pourrait nous paraître essentiel. Par exemple, jeûne complet du vendredi saint, partiel des autres vendredis. Jeûnes de nourriture, jeûne de télévision, jeune de réseaux sociaux pour de pas faire défiler (dérouler), à l’infini, de nouveaux contenus sur son téléphone ou ordinateur.
Le partage. Puisque nous reconnaissons que Dieu est le Père de tous, nous ne pouvons ignorer ceux qui vivent mal parce que plongés dans la misère : génocide, territoire occupé, économie exploitée. Le CFD-Terre solidaire nous invite au partage.
La prière. Prière individuelle et prière communautaire pour demander pardon à Dieu du mal commis. Prière qui va jusqu’à la recherche sacramentelle de pardon. C’est cette attitude de demande de pardon qui est également signifié dans la liturgie des cendres. Mais aussi : la prière de louage.
Je cite de nouveau François : « En ce Carême, Dieu nous demande de vérifier si dans notre vie, dans nos familles, dans les lieux où nous travaillons, dans les communautés, paroissiales ou religieuses, nous sommes capables de cheminer avec les autres,… Demandons-nous devant le Seigneur… si nous avons une attitude d’accueil, avec des gestes concrets envers ceux qui nous approchent et ceux qui sont loin. »
Enfin, je lis dans le programme Saint-Maurice/Saint-Alban de ce carême : « Nous proposons à l’ensemble des paroissiens d’initier des petites fraternités dans leur quartier, dans leur immeuble pour le partage de la Parole ».