Un pays ne peut invoquer son « bien commun » pour se fermer totalement à l’accueil des réfugiés.
Pendant et au lendemain de la journée mondiale du migrant et du réfugié, les médias ont largement informés sur l’engagement de l’Église en faveur des migrants. « Ce n’est pas un péché d’avoir des doutes et des craintes. Le péché, c’est de laisser ces peurs déterminer nos réponses », a rappelé le souverain pontife (Le Monde).
Il fut aussi question de l’engagement de nombreux citoyens comme ces lyonnais qui font tout ce qui est possible pour donner un toit à des Albanais contraints de dormir dehors depuis des mois alors que des immeubles sont vides. Voir la vidéo.
Les cercles de silence se maintiennent malgré, très souvent, le petit nombre de participant. Ne plus les tenir pour en appeler à la conscience des citoyens et des élus, ce serait un véritable manque de confiance en ce que l’homme est capable. Le témoignage de Caen est vraiment poignant.
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Concrètement, que se passe-t-il ?
La politique de l’État et l’engagement de l’Église et de nombreux citoyens non croyants sont diamétralement opposés. Cela gêne-t-il le pouvoir exécutif ? Absolument pas. Car, même si les uns s’affrontent clairement à la politique gouvernementale en manifestant leur refus du non respect des droits humains fondamentaux alors que les autres emploient un langage feutrés pour donner leur avis, tous n’arrivent pas à être massivement suivi par la population. Ainsi, il y a si peu de gens qui suivent les paroles des évêques, mêmes si les paroissiens se montrent dévoués et généreux dans l’œuvre caritative (ou humanitaire) de donner un toit, que président et ministre de l’intérieur, peuvent continuer leur politique d’exclusion. Expulser les économiques pour mieux recevoir quelques réfugiés est mieux reçu par l’opinion publique qu’accueillir tous migrants qui, tous quittent leur pays par détresse.
Alors, ceci dit, ce qu’il convient de faire est double :
1 - s’atteler à une tâche humanitaire pour permettre à tous de vivre dignement dans l’inévitable migration
2 - agir politiquement pour que les conditions de l’accueil digne et respectueux des personnes soient inscrit dans la loi. C’est—à-dire : agir contre les pratiques gouvernementale actuelles. Agir selon des modes différents et se soutenir les uns les autres dans nos modes d’action différents.
« Pour Jean-Paul II et Benoît XVI, écrivent Samuel Lieven et Nicolas Senèze (LA Croix) le bien commun d’un État ne peut s’opposer à celui d’une humanité tout entière. Dans cette logique, François ne peut accepter qu’un pays invoque son « bien commun » pour se fermer totalement à l’accueil des réfugiés. Y compris pour des raisons de sécurité qui ne peuvent prévaloir sur les droits fondamentaux des migrants, comme il le rappelait dans son message pour la journée mondiale des migrants 2018.
François : « La vraie rencontre avec l’autre ne s’arrête pas à l’accueil, mais elle nous invite tous à nous engager dans les trois autres actions que j’ai mis en évidence dans le Message pour cette Journée: protéger, promouvoir et intégrer ». Dans son homélie du 14 janvier.