Nous ne pouvons dire en vérité “Notre Père” tant que nous excluons quelque homme que ce soit de notre fraternité

Publié le par Michel Durand

Nous ne pouvons dire en vérité “Notre Père” tant que nous excluons quelque homme que ce soit de notre fraternité
Nous ne pouvons dire en vérité “Notre Père” tant que nous excluons quelque homme que ce soit de notre fraternité

Hier, dimanche, je me trouvais à la journée de prière avec des membres laïques de la famille du Prado au Centre spirituel Saint-André à Limonest. Prier à la manière de Jésus-Christ sous le thème : vivre ensemble à la suite de Jésus.

L’évangile de base de la journée, Matthieu 6, 5-15, invitait à demeurer dans le secret de sa chambre, laissant Dieu agir en nous et à se retrouver avec d’autres fidèles du Christ pour une prière communautaire : Notre Père…

Voici pour l’étude d’Evangile de ce jour un résumé de l’intervention de Jean Corso.

Enfanté par Dieu lui-même, je suis enfant du Père

1- Dans l'Ancien testament, Dieu se présente au peuple d'Israël comme un Père soucieux de ses enfants.

Psaume 102, 11-13 : « Comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint ».

Père, Dieu ? Oui, mais... Nous ne savons pas bien ce que nous disons quand nous disons "père", et encore moins quand nous disons "Dieu".

Nous disons que Dieu est Père pour signifier cette immense tendresse du Créateur pour ses créatures, au-delà de tout ce que nous pouvons mettre sous ce mot.

« Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Et même si elle l'oubliait, moi je ne t'oublierai pas car je t'ai gravée sur les paumes de mes mains. » (Isaïe 49,15-16).

« Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfant de Dieu, et nous le sommes... » (1 Jean 3,1-3).

La tendresse du Père, ce sont aussi ce regard qui scrute l’horizon en attente du retour de son enfant et ces bras qui se referment pour serrer contre son cœur le fruit de ses entrailles. Accueil toujours offert, du Père Miséricordieux qui n'attends que le retour de son enfant pour “être” pleinement Père.

Ce sont aussi les bras du Christ crucifié qui s'ouvrent pour embrasser toute l’humanité créée à l'image et à la ressemblance de Dieu par lequel Dieu engendre sans cesse un homme nouveau, l'Homme Nouveau.

Psaume 2, 7 : « Toi tu es mon fils, aujourd'hui je t'ai engendré ».

2 - Avec Jésus, le chrétien découvre qu'il est enfant de Dieu et qu'il peut l'appeler Père.

C'est ce que traduit la prière que Jésus a enseigné à ses disciples : le “Notre Père”.

“Notre Père” et non “MON Père” :

Nous ne pouvons dire en vérité “Notre Père” tant que nous excluons quelque homme que ce soit de notre fraternité. C'est ensemble que nous sommes Fils de Dieu, frères de Jésus Christ et frères de tous les hommes. Nous sommes « le peuple de la nouvelle alliance », qui se tourne vers le Père : c'est une prière communautaire, la prière du Seigneur et de l'Eglise.

Et chez Mathieu, Jésus invite le disciple à entrer par la prière dans une relation personnelle, filiale avec ce Père : Il ne s'agit pas de « se montrer aux hommes » mais de

« prier le Père dans le secret d'un cœur à cœur. Dieu est présent dans le secret du cœur » (Mat. 6, 5-6).

« Votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous Payez demandé ».

V. 9-10 : Une profession de foi plus qu'une série de demandes

Vous donc, priez ainsi :

« Notre Père qui es aux deux, que ton Nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».

V. 11-13 : Plus qu'une série de demandes, ce qu'un enfant de Dieu est en droit d'attendre de son Père

« Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal ».

Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour : Non pas l'argent nécessaire pour acheter quotidiennement de quoi avoir du pain sur la table, mais bien plus le pain nécessaire à la vie, absolument nécessaire pour notre vie. Bien autre chose qu'une nourriture périssable, c'est la nourriture qui fera vivre éternellement. C'est une nourriture qui ne se mérite pas. Ce pain est donné gratuitement : la seule chose à faire est d'entrer dans cet acte de foi que Dieu y pourvoira si nous le lui demandons.

Jean 6, 32-58 : « Celui qui mange ma chair et boit mon Sang demeure en Moi et Moi en lui et Moi je le ressusciterai au dernier jour ».

Dieu vient me donner ce dont j'ai besoin, ce pain vital.

« Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés »

Dans une première approche nous pourrions penser que Dieu nous pardonne, qu'à la condition que nous pardonnions nous aussi à ceux qui nous ont offensés.

Cette approche est juste, mais trop réductrice concernant la miséricorde du Père à notre égard :

Luc 6, 36-38 : « Soyez miséricordieux comme votre l'ère est miséricordieux (...) car la mesure dont vous vous servez pour les autres, servira de mesure aussi pour vous. »

Quand on donne son pardon, on est dans l'évangélisation, dans la mission. Ce n'est pas seulement parce que c'est bien de le faire.

« Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal ».

Nous demandons à échapper à l'endurcissement du cœur.

Dans la Première épître de St Jacques, 1, 12-14 :

« Que nul, quand il est tenté, ne se dise tenté par Dieu. Car Dieu n'est pas tenté par le mal, et lui-même ne cherche pas à tenter qui que ce soit. Mais c'est entraîné, séduit, par sa propre convoitise, que chacun est tenté ».

V. 14-15 : Mais Dieu, parce qu'il est Père, et veut que ses fils vivent, met en garde ses enfants.

 

Publié dans Eglise, Prado

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