De l’eucharistie face à l’Orient à celle des fesses presbytérales offertes à l’Assemblée des disciples du Christ
Les interventions contre François se multiplient. Il devient urgent d’intervenir pour préciser la pensée et la position de l’actuel successeur de Pierre. On le constate, notamment à propos d’Amoris laetitia, dans l’entretien de Christoph Schönborn, archevêque de Vienne avec Antonio Spadaro, jésuite, directeur de la revue Civiltà catholica :
A. Spadaro : Certains ont parlé de Amoris laetitia comme d’un document mineur, quasi d’une opinion personnelle du pape, sans véritable poids magistériel. Quelle valeur a cette exhortation ? Est-elle un acte du magistère ? Il est bien de le préciser pour éviter que certaines voix ne créent de la confusion parmi les fidèles en affirmant qu’elle ne l’est pas…
Cardinal Christoph Schönborn : C’est évidemment un acte du magistère : une exhortation apostolique. Il est clair que le pape ici exerce son rôle de pasteur et de maître, de docteur de la foi, après avoir bénéficié de la consultation des deux synodes… On peut – sans aucun doute – parler d’un document pontifical d’une très grande qualité, une véritable leçon de sacra doctrina qui nous reconduit à l’actualité de la parole de Dieu. Amoris laetitia est un acte du magistère actualisant pour aujourd’hui l’enseignement de l’Église… Entretien assurément à lire.
Dans le même numéro de La Croix 7 juillet 2016 – avec une reprise le 12 juillet – il est dit que la bonne position du président de l’eucharistie est d’être tournée vers l’Orient. Voilà une bonne nouvelle ! Puisque le cardinal suggère de célébrer la messe vers l’Orient, vite, suivons son désir de revenir à la vraie direction. Mais c’est où la juste orientation ? La basilique Saint-Pierre serait-elle construite dans le mauvais sens, le prêtre (le successeur de Pierre) ne pouvant pas regarder l’abside pour diriger son regard vers l’orient ?
Mgr Rey ne se pose pas ces questions. L’évêque de Fréjus-Toulon, pour rejoindre l’unique vraie vérité, la juste tradition, « a annoncé qu’il célébrerait régulièrement des liturgies vers l’Orient (La Croix, 7 juillet 2016). Il s’engage à écrire aux prêtres et aux fidèles pour « expliquer ce geste » et encourager à « suivre son exemple ». « Il est très important que nous revenions le plus tôt possible à une orientation commune des prêtres et des fidèles tournés ensemble dans la même direction – vers l’Orient ou au moins vers l’abside, vers le Seigneur qui vient », proclame Robert Sarah.
Mais où est-il le Seigneur ? Où est Dieu ? S’il est partout ; il n’est pas plus à l’orient qu’à l’occident. Ce n’est pas une tradition architecturale post carolingienne qui peut dire où Dieu se trouve. Ce qui par contre est certain, c’est que pour célébrer l’eucharistie face à l’Orient, les prêtres se positionnent fesses aux peuples. Est-ce une bonne position pour voir et montrer le Royaume ?
Luc 17, 20ss :
Comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il prit la parole et dit : « La venue du règne de Dieu n’est pas observable. On ne dira pas : “Voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. » Puis il dit aux disciples : « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira : “Voilà, il est là-bas !” ou bien : “Voici, il est ici !” N’y allez pas, n’y courez pas.
Dans ma compréhension de l’Assemblée eucharistique, malgré ces suggestions épiscopales, pour moi la meilleure position du prêtre officiant demeure le plan centré, celui que les édifices des IV et Ve siècles montrent. Le prêtre, face au peuple, au milieu des fidèles, communie avec le Christ immergé dans le monde et dévoilant en ce lieu d’immanence sa transcendance.
Il y a du nouveau ------ > lu le 14 juillet :
Le Vatican rappelle que l'eucharistie (je n'aime pas le mot messe) est célébrée face au peuple.
"Pour ne pas laisser croire que la messe dos au peuple serait la nouvelle norme, le Vatican a publié, lundi 11 juillet, une mise au point très claire. « Il n’y a pas de nouvelles directives liturgiques à partir de l’Avent prochain », écrit le porte-parole du pape, le P. Federico Lombardi, en réaction à des mésinterprétations, selon lui, de propos du cardinal Robert Sarah". La Croix