Avez-vous la force de vous opposer à ceux qui ne veulent pas que les choses changent ?
J’ai lu dimanche dernier le Bloc-notes de Jean-Claude Guillebaud (La Vie, 15/9/16) ? Ce journaliste essayiste (que je cite souvent) parle de Macron en titrant que son « cas » n’est pas si simple. Jeune, populaire, actif, très instruit, Emmanuel Macron dit, comme beaucoup de jeunes que l’on pourrait rencontrer aux rencontres catholiques de type JMJ : les vieux clivages droite-gauche n’ont plus de sens ; les partis traditionnels sont des archaïsmes à liquider, car il faut du neuf, du jeune, du dynamisme.
En fait, Emmanuel Macron se dit toujours de gauche. Mais ce que l’on entend de lui, les valeurs qu’il défend sont bien de droite : productivisme, gagner à tout prix, dérégulation…, bref tout ce qui est censé contribuer à la réussite financière.
Me revient alors en mémoire une page du Direct Matin - Par AFP - Mis à jour le 29 Juillet 2016 à 06:27 Publié le 29 Juillet 2016 à 06:05
Pape François pendant la cérémonie d'ouverture des JMJ à Cracovie le 28 juillet 2016 [FILIPPO MONTEFORTE / AFP]
Le pape François a invité jeudi soir les fidèles réunis aux JMJ à se rebeller contre "ceux qui refusent le changement", et déploré que certains jeunes "semblent déjà retraités à 23, 24 ou 25 ans".
Quelque 600.000 pèlerins, selon la police, l'ont écouté et acclamé, dans la plaine de Blonia à Cracovie, lors de leur première rencontre. Une mosaïque multicolore de tee shirts, anoraks et parapluies avait rempli la plaine. Le temps maussade n'a pas assombri l'humeur des jeunes, chauffés par un concert de "pop catholique", ni des sœurs en habit qui esquissaient des pas de danses folkloriques avec des jeunes bénévoles en blousons imperméables blancs.
Le changement, a expliqué le pape, arrivé à Blonia à bord d'un tramway, passe par la miséricorde qui "a toujours le visage jeune". Il est revenu sur la crise migratoire, déjà évoquée devant les autorités polonaises la veille, disant qu'"un cœur miséricordieux sait être un refuge pour celui qui n'a jamais eu une maison ou l'a perdue" et "s'ouvre pour accueillir le réfugié et le migrant".
"Avez-vous la force de vous opposer à ceux qui ne veulent pas que les choses changent ?", a-t-il demandé aux jeunes, avant de les inciter énergiquement à crier plus fort leur réponse, connue d'avance. "Avez-vous la capacité de rêver ?", a-t-il lancé. "Quand un cœur est capable de rêver, il est capable de miséricorde".
Puis le pape s'en est pris vigoureusement à la passivité de certains jeunes. "Je ne veux offenser personne, a-t-il dit, mais je suis meurtri de rencontrer des jeunes qui ont l'air d'être en préretraite", qui "ont jeté l'éponge avant de commencer la partie", qui sont "ennuyés et ennuyeux".
Il a mis en garde aussi contre la recherche de "vertiges" ou de "chemins obscurs pour se sentir vivants". Ceux qui y succombent "finissent par le payer et payer cher", a ajouté le pape argentin, sans préciser s'il pensait à l'usage de stupéfiants.
Ceci dit, je pense : Reste à cerner de quelle rebellion il est question.