Il ne s’agit pas du simple fait de mourir mais de l’acte de mourir, d’accepter librement sa mort en remettant sa vie au Père pour les hommes
15 août : Assomption de Marie
Lecture 1 = « Ils amenèrent l’arche de Dieu et l’installèrent au milieu de la tente que David avait dressée pour elle » (1 Ch 15, 3-4.15-16 ; 16, 1-2)
Psaume = (Ps 131, 7-8, 9-10, 13-14)
R/ Monte, Seigneur, vers le lieu de ton repos, toi, et l’arche de ta force ! (Ps 131, 8)
Lecture 2 = « Dieu nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ » (1 Co 15, 54b-57)
Evangile = « Heureuse la mère qui t’a porté en elle ! » (Lc 11, 27-28)
La vie chrétienne est située entre deux événements qui nous dépassent totalement.
Le premier événement : l’enfant de Marie. Béni est le fruit de son sein. Il est Dieu qui se fait humain pour parler aux hommes. C’est l’Incarnation.
Le deuxième événement : la résurrection de Marie. Elle manifeste que le temps du salut est arrivé : Voici le temps du salut, de la puissance et du règne de notre Dieu ; le temps de l’autorité du Christ. C’est la résurrection, la phase finale, ultime, suprême. L’eschatologie. Dieu s’est fait homme pour que l’homme revête la gloire de Dieu.
L’incarnation est l’acte par lequel la parole personnelle de Dieu se fait humaine. C’est l’autocommunication exclusive de Dieu à l’homme. En conséquence, c’est la réalisation unique, suprême de l’homme. Comme je l’ai dit dimanche dernier, l’homme obtient toute sa grandeur d’homme quand, se mettant à la suite du Christ, il assume en lui l’esprit du Christ..
En effet, l’homme n’est pas un être achevé dès sa naissance. Il doit progressivement s’accomplir dans les décisions de sa liberté. En toutes circonstances, y compris devant la mort, il doit agir en responsable. Il est appelé à construire sa propre histoire. La mort appartient à son histoire. En effet, à cause de la mort, l’homme ne peut revenir en arrière pour corriger ses erreurs. Un jour viendra où la décision prise librement sera irrévocable. Il ne peut pas toujours repousser au lendemain le choix de se mettre à la suite du Christ, le choix de pratiquer les enseignements évangéliques. Le temps, limité par la mort implique l’appel constant à la décision de l’espérance en un avenir par delà la mort. Rappelons l’enseignement de Vatican II avec la constitution sur l’Église dans le monde de ce temps (N° 39).
Elle passe, certes, la figure de ce monde déformée par le péché ; mais, nous l'avons appris, Dieu nous prépare une nouvelle demeure et une nouvelle terre où régnera la justice, et dont la béatitude comblera et dépassera tous les désirs de paix qui montent au coeur de l'homme. Alors, la mort vaincue, les fils de Dieu ressusciteront dans le Christ, et ce qui fut semé dans la faiblesse et la corruption revêtira l'incorruptibilité. (Cf aussi GS 10, 12, 17, 21, 38)
La fête de l’Assomption nous rappelle la nature de notre avenir. En Dieu !
C’est l’incarnation de la Parole de Dieu qui, divinisant l’humanité rencontrée, ouvre à tous la plénitude de l’Être.
Tel est le deuxième événement ; il est étroitement lié au premier : dés la venue du Fils de Dieu dans notre monde et notre histoire, événement qui provoque l’admiration d’Elizabeth et la louange de Marie dés la venue parmi nous de la Parole de Dieu, le Royaume est présent. Notre salut est déjà là. A nous de le voir, de le recevoir et de nous retourner, nous transformer, nous convertir pour mieux communier avec la merveille de ce bonheur offert.
Comment opérer ce travail en nous ?
En imitant Jésus dans son intime relation à Dieu son Père.
L’étude de Jésus tel que les quatre évangiles nous le présentent nous permet de saisir la relation filiale de Jésus à son Père. Dans une confiance absolue, Il s’en remet entièrement à son père dans son option fondamentale en faveur du Royaume. Pour que le règne vienne, Il accepte la mort qui se présente malgré les souffrances de sa propre mort.
Il ne s’agit pas du simple fait de mourir, mais de l’acte de mourir, d’accepter librement sa mort, en remettant sa vie au Père pour les hommes. Jésus, agissant ainsi, librement, nous ouvre le Royaume. Marie en est le premier témoin.
Posons-nous la question :
Comment vivons-nous cette sortie de nous-mêmes ? Préparons-nous notre propre mort ,
ou encore :
Quelle est notre attente de la communion de vie avec Dieu, le Royaume?
Quelles sont les initiatives de mon quotidien qui signifient cette option fondamentale vers le Transcendant , l’Au-delà, le Tout-Puissant ?
Le Puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom. Ma vie est sanctifiée, car le Royaume est déjà-là.