prenons de la distance avec ce qui s’entend : les migrants n’ont pas vocation à vivre chez nous : mettons la Parole de Dieu en pratique, accueillons
Si apre dunque una nuova fase, in cui la Chiesa sarà impegnata a tutto campo nell'accoglienza, sia in Italia che in Europa.
J’ai introduit l’eucharistie de ce jour en signalant d’une part l’importante joie de se retrouver après les dispersions de la rentrée, mais aussi l’inquiétude et la tristesse de voir les méfaits de nombreuses politiques. Je cite l’étrange aveuglement d’élus face au problème climatique et la faible ouverture des frontières devant la réalité de la migration. Évoquant l’action à Lyon pour l’accueil des migrants mineurs isolés, au moment des annonces, avant la bénédiction finale, j’ai invité à signer une pétition/ voir ci-dessous. Avant cela, les textes du jour et l'homélie.
Deutéronome 4, 1... 8 : Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne… vous garderez les commandements du Seigneur .
PSAUME 14 ( 15 ), 1a. 2. 3bc. 4ab.5 : Il prête son argent sans intérêt, n'accepte rien qui nuise à l'innocent.
Jacques 1, 17-18. 21b-22. 27 : Mettez la Parole en pratique
Marc 7, 1-8. 14-15. 21-23 : Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes.
« Inconduites, vols… diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »
Le dedans, c’est notre cœur, notre esprit ; autrement dit, la façon dont nous pensons une situation et agissons selon nos convictions. Nombreux sont les terrains sur lesquels nous pourrions nous pencher pour en analyser le contenu afin de discerner la cohérence de nos comportements avec le message du Christ.
Selon l’évangéliste Marc, nous voyons Jésus observer les habitudes alimentaires de ses contemporains :
« ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats ».
Et il conclut :
« vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Nombreux sont les terrains à observer pour voir si nous n’agissons pas ainsi : oubli de ce qui vient de Dieu et que nous connaissons par l’Évangile et attachement aveugle à des habitudes humaines. La maffia italienne a donné ce mot que nous comprenons bien : omerta, le silence qui s’impose dans toutes communautés d’intérêts. Par exemple, peut-on briser l’omerta familiale ? Et je réponds oui avec d’autant plus de netteté que la récente lettre de François au peuple de Dieu m’y invite.
Mettons en parallèle cette lettre (qu’il serait bon de lire et relire à plusieurs, en petite communauté de base, en équipe de révision de vie) et l’Évangile proclamé ce jour. Nous voyons que le cléricalisme des prêtres ou des laïcs se trouve à la source de nombreuses situations néfastes. Un mode d’action qui se nourrit, de traditions faussement sacralisées, d’habitudes humaines. Je cite :
« Le cléricalisme, favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par les laïcs, engendre une scission dans le corps ecclésial qui encourage et aide à perpétuer beaucoup des maux que nous dénonçons aujourd’hui. Dire non aux abus, c’est dire non, de façon catégorique, à toute forme de cléricalisme. »
Ce mois d’août, avec l’évangélise Jean au chapitre 6, nous avons vu que non seulement Jésus et un envoyé de Dieu -sa Parole vient d’en haut- mais il est Dieu lui-même. Il est nourriture céleste ouvrant sur l’éternelle résurrection.
« Qui vient à moi n’aura plus jamais soif ».
À ses côtés, l’Évangile de Marc est bien terre-à-terre. Il nous place dans le quotidien, le trivial. Il nous dit que nous devons nous méfier des habitudes, des traditions, de la tendance humaine à sacraliser ce qui n’est que coutume, convenance.
« Les doctrines qu’ils (scribes et pharisiens) enseignent ne sont que des préceptes humains. »
Nous voyons donc que l’invitation évangélique à suivre Jésus-Christ relativise nos coutumes religieuses et, en lisant cet évangile avec la lettre de François au peuple de Dieu, ne disons pas que nous sommes libres aujourd’hui de toutes coutumes humaines et religieuses, car sans cesse, nous nous inventons de nouvelles soumissions.
Je cite François :
« Il est nécessaire que chaque baptisé se sente engagé dans la transformation ecclésiale et sociale dont nous avons tant besoin. Une telle transformation nécessite la conversion personnelle et communautaire et nous pousse à regarder dans la même direction que celle indiquée par le Seigneur… Apprendre à regarder dans la même direction que le Seigneur, à être là où le Seigneur désire que nous soyons, à convertir notre cœur en sa présence. »
Alors, demandons-nous quel est l’engagement de toute notre personne, dans les prières que nous prononçons, les gestes que nous posons ?
On peut prier en bougeant les lèvres ; la tête, le cœur n’y est pas.
« Ce peuple m’honore des lèvres ».
Le mot « intériorité » est aujourd’hui souvent employé pour signifier le centre vital de l’être spirituel. Quelle est notre vie intérieure ? Travaillons d’abord l’intérieur, les lois, extérieures, si elles doivent venir, viendront après. Surtout, ne les sacralisons pas. Elles sont relatives à un moment donné.
Comme l’écrit Saint Jacques :
« Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ; c’est elle qui peut sauver vos âmes. Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter ».
L’article de La Croix du 30/08/18 : Dix pistes contre le cléricalisme aident beaucoup la réflexion. Voir aussi ici et ici.
Plus d'informations sur l'accueil de mineurs à Lyon.