Tu demandes à ton Église d’être le lieu où l’Évangile est annoncé en contradiction avec l’esprit de ce monde. Donne à tes enfants assez de foi pour ne pas déserter

Publié le par Michel Durand

le Verbe fait chair en Christ, Favrene

le Verbe fait chair en Christ, Favrene

J’ai parlé de Jean 6 et de mes homélies sur cet évangile pendant cet été. Les voici après le silence de l’été.

 

Livre de l'Exode : 2. 4 à 15 : Du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous.

Psaume 77 : Le Seigneur donne le pain du ciel !

Lettre se Saint Paul aux Éphésiens : 4. 17 à 24 : Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé selon Dieu.

Évangile selon saint Jean 6, 24 à 35 : Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif.

 

Le Saint-Siège pour un tourisme tourné vers les beautés de l’âme et de la Création.

Ces «temps libres» doivent pouvoir être «des opportunités de rattrapage pour renforcer les liens familiaux et interpersonnels», mais aussi «pour fortifier l'esprit, profiter des beautés extraordinaires de la création et grandir en “humanité intégrale”».

Le cardinal Peter Turkson, préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral, a rendu public son message pour la Journée mondiale du tourisme du 27 septembre prochain. Il y loue les vertus d’un tourisme «plus durable et responsable» à l’heure du numérique.

À la liturgie des heures -prière tout au long de la journée-, il y a cette oraison :

« Seigneur, tu demandes à ton Église d’être le lieu où l’Évangile est annoncé en contradiction avec l’esprit de ce monde. Donne à tes enfants assez de foi pour ne pas déserter, mais témoigner de toi devant les hommes en prenant appui sur ta parole ».

Voilà un juste résumé, très bien rédigé, de notre engagement de disciple du Christ (de chrétien) et de nos supplications. En effet, une réelle radicalité selon l’Évangile est attachée à la vocation baptismale, comme l’exprime Gérard Riffard, répondant au journaliste de La Croix, Bénévent Tosseri, dans l’édition de ce dimanche.

 

Juillet et août sont qualifiés de temps des vacances. Certains pensent aux voyages. Existe aussi le repos et, en ce sens, nous parlons de vacance au singulier : la vacance, un temps vide, libre où l’on se donne les moyens de penser à soi-même en tant que vivant avec d’autres personnes. Temps de méditation et de prière. Temps de réflexion.

Se retirer à l’écart du bruit, s’éloigner de l’agitation pour, face à soi-même, être seul avec Dieu. Même dans un appartement chargé de canicule, prenons un utile repos afin de nous recharger, de refaire nos forces personnelles, spirituelles et apostoliques.

« Seigneur, donne à tes enfants assez de foi pour ne pas déserter, mais témoigner de toi devant les hommes ».

Nous lisons dans l’Évangile de ce jour :

« vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés. »

Que voulons-nous ? Une assurance matérielle pour la vie de demain ? Une protection aux frontières de l’Europe pour que, citoyens européens, nous gardions tous nos avantages ? « Au moins 1500 migrants ont péri depuis le début de l'année en Méditerranée, et l'itinéraire entre la Libye et l'Italie a été le plus meurtrier », informe l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

 

Notons que dans le cadre de ses opérations, en deux ans et demi, l’Aquarius a sauvé près de 30 000 personnes de la noyade, indique  le journal du Vatican.

 

Je pense depuis toujours que les Églises des pays industrialisés devraient largement s’engager dans un mode de vie simple, libéré des pressions de consommation excessive. Et je livre cela à notre méditation estivale.

Cet appel de l’Église à la pauvreté retentit régulièrement dans l’histoire. La figure emblématique étant celle de François d’Assise. Benoit XVI en parle dans sa lettre encyclique « Caritas in veritate » quand il souligne que, le pouvoir d’achat risquant de s’affaiblir, « il faudra consommer de manière plus sobre ». François écrit également dans « Laudato si » : « (N° 223)- La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie, mais tout le contraire… Ne pas courir après toutes les nourritures périssables.

Nous venons d’entendre dans l’Évangile :

« Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle ». 

Écoutons également ce que dit le livre de l’Exode. Le peuple récriminait contre Moïse parce qu’il n’est plus assis près des marmites pleines de viande et qu’il ne mange plus de pain à satiété. En réponse, Dieu leur donne une autre nourriture, inconnue (mann hou) :

« C’est le pain que le Seigneur vous donne à manger ».

De son côté, Paul explique aux Éphésiens qu’il y a des habitudes anciennes que les disciples du Christ doivent abandonner.

« Vous ne devez plus vous conduire comme les païens ». 

Les besoins et désirs trompeurs conduisent l’homme au néant. Au contraire, le disciple du Christ résiste. Jésus dit : 

« Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif. »

En conséquence, retirons-nous quelque temps à l’écart du monde. Entrons en notre intériorité afin d’intensifier notre attachement à la personne du Christ. Travaillons pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle. Recevons la nourriture que le Fils de Dieu nous donne et, pour cela, entrons dans une pauvreté volontaire, une vie sobre selon l’Évangile.

Tel est le lieu où l’Église du Christ est annoncée, en contradiction avec l’esprit du monde. L’engagement de tout chrétien dans la pauvreté selon l’Évangile me semble primordial pour répondre aux diverses crises que connaît actuellement le monde. Tournons-nous dans le secret de notre chambre vers Celui qui se donne en nourriture pour une vie pleinement accomplie.

« Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

Entrons dans l’intimité du Christ ; pour croire en lui, prenons le temps de la contemplation de Celui qui est chemin, vérité et vie.

Publié dans Eglise, Témoignage, évangile

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